Thursday, December 30, 2010

63 : Téou arrive en Nouvelle Zélande

Nukulao’fa, Capitale des Tonga, dernière escale avant la Nouvelle Zélande, quelques appros de frais, du gaz, et hop, nous filons 200 MN plus Sud pour « Minerva Reef », afin d’y attendre tranquillo la superbe fenêtre météo !!! Bien abrité dans cet anneau bordé uniquement de récifs, ou la marée haute recouvre le tout, l’endroit est magique et sauvage, se retrouver ainsi au milieu du Pacifique, mouillé et sans une terre sur l’horizon crée une atmosphère toute particulière.
La saison cyclonique a théoriquement débuté, la pluie et le vent soutenu vont nous bloquer à bord. Après quatre jours à se les geler sans sortir du canot sous un vent de Sud Ouest soutenu, notre unique voisin vient nous rendre sa première visite, pour nous causer, devinez…de météo. Bien lui en a pris, une dépression affole les yachties encore en attente soit aux Fidji, soit aux Tonga. Ce centre dépressionnaire semblerait vouloir passer dans trois jours sur Minerva Reef. Alors, nous ne sommes plus joueur, la décision est simple, demain matin, en route pour Opua,NZ.
800 MN nous sépare de l’entrée de la « baie des Iles », c’est parti, au près serré, face à une houle résiduelle balaise qui rend ses deux premières journées sportives…puis le vent tourne de quelques degrés vers l’Est, et la glisse devient merveilleuse, confortable et malgré les baisses de vent la nuit, les 200 MN/jour sont tenus, le froid n’est pas mordant. A l’aube du quatrième jour, nous voici survolé par l’avion de surveillance NZ.
Belle image que ce gros bimoteur à hélice qui descend en piqué pour venir nous raser sur tribord afin de nous alerter de sa présence avant de reprendre de l’altitude…la suite, VHF canal 16 ,nom du père, nom de la mère… Cette dernière matinée sur mer plate avec 10 12 nœuds de vent de travers, Geenacker et Grand voile haute, nous offre également le spectacle de beaux albatros posés ou en vol, magnifique.
« Terre Terre », nous voilà.. L’arrivée en NZ est une des plus restrictives qui soit sur cette planète mais de là, à nous envoyer un bateau militaire, qui après notre autorisation radio, mettra un gros zodiac à l’eau avec quatre uniformes, dont deux grimperons à notre bord, Téou toujours sous voiles et pilote auto, ces deux képis installés dans le cockpit, vérifierons nos passeports et repartiront aussi gentiment qu’ils sont venus, sous grand soleil et le regard amusé des enfants. Quatre heures plus tard, accosté au ponton de quarantaine, les formalités d’entrée en NZ se dérouleront dans la joie et la bonne humeur, l’agent de Bio sécurité repartira avec deux carottes et un oignon, en échange d’un kit de bienvenue bourré de réponses à nos questions d’étrangers nouveaux, accompagné d’une petite mignonette de Rhum local…le tout, formalités comprises « gratuit », belle manière d’accueillir les touristes que nous sommes. Nous y voici pour quelques mois, l’été s’installe, profitons en.
Merci  pour ces nouvelles et vos vœux, nous voici bien protégés au fond d’un bras de rivière pour laisser passer notre premier vrai coup de vent néo-zélandais, le dernier de l’année.
50 nœuds prévu pour midi ce jour, ce message devrait donc s’envoler, bien décidé à vous souhaiter plein de bonheur pour 2011.
Ce premier mois chez les kiwis nous a procuré pleins de plaisirs enfouis, retrouvailles avec des températures plus clémentes, les journées qui s’allongent vu qu’ici c’est l’été depuis le 21 décembre…
Des fruits de Mer en abondance cueillis à marée basse, des mouillages reposants ou les lumières nous rappellent les hautes latitudes, une nature dont la palette de vert ferait pâlir les cocotiers…
Bref, c’est bien bon de se ressourcer en zone tempérée…
Seul hic, Internet est dans ses mouillages, rarement disponible. Heureusement, Michel nous a offert la solution, une clef 3G, nous permettant depuis quelques jours de lire vos mails depuis le bord.
Fini les décalages de plusieurs semaines dans notre correspondance,même si cette solution Internet a une restriction, la quantité d’octets échangée est limitée, donc tous vos fichiers joints seront lus seulement les fois ou nous accèderons à des connections « Free », sans limites.
Sommes en route pour Auckland, l’idée est de se retrouver mouiller devant le centre ville le dernier jour de l’année, afin d’assister aux premières loges sur le plan d’eau, au premier feu d’artifice 2011 produit sur cette planète, notre décalage horaire étant  de +12 heures avec Greenwich…
Grosses bises, bonnes fêtes et à bientôt de vous lire.

Christophe/Maiken/Timéry/Antonin

Sunday, December 19, 2010

62 : Chtimagine III de retour sur l'eau !

Apres 10 mois de travaux...C est enfin le jour J !
Nous faisons la sortie cet après-midi, ce matin, "cours" d'iridium avec une amie canadienne, rangement... .Il y a du boulot...Et ZOU!!!!
ENFIN, quelqu'un (je devrais dire quelqu'une, vu qu'il sagit de Céline...) va me rejoindre en NZ pour la traversée jusqu'à  Uschuaia. Mon équipier a du retourner en France d'urgence, pour raison médicale et familiale... 
Je me suis donc retrouvé seul, Nath et les enfants etant retournés en France... En plus ils ont les billets pour Uschuaia le 8 Janvier... Bref tout s'arrange ...
Je serais sans doute en retard, mais ça va le faire ! 5 semaines de nav' plus loin devraient nous amener à Puerto William, le vent semble favorable pour ces jours prochains, pour l'instant, pluie et vent nul, ça devrait s'éclaircir et passer au nord est, puis nord. Ca serait pas mal pour un début, avant les grands surfs...
La bise .
Pierre.

Saturday, December 04, 2010

61 : O Portugal ère


Bon, on quitte le ria de Portosin avec un vent maigrelet, puisqu'un simple bout de bois arrive à nous dépasser ! Il me faut cajoler le faisceau électrique du démarreur pour que le moteur veuille bien se remettre au travail, ça me rappelle ma moto... Allez, le vent revient dès que l'on rejoint la côte et nous pousse vers le Portugal, enfin presque... Au milieu de la nuit, alors qu'on approche de la frontière, plus rien ! 15 virements de bord et on avance à peine de 2 miles en 3h... Y'aurait pas moyen d'avoir un vent normal ? C'est soit la tempête, soit le calme plat ! On refabrique donc notre vent à nous pour rejoindre le grand port industriel de Leixoes, à quelques encablures de Porto, où l'on pousse un cargo porte-containers pour rejoindre la marina un tantinet délabrée...
Désolé Dédé, on fait quelques infidélités au pineau charentais pour goûter au breuvage local, d'autant qu'on en trouve du bon à des prix tout à fait correct au cours de nos pérégrinations portoesques, loin des caves à touristes... Mais Porto, qui s'étale sur les deux rives abruptes du Douro reliées entre elles par un viaduc Eiffel, vaut bien que l'on s'y attarde et que l'on flâne dans les ruelles populaires, où le linge pend aux fenêtres et où le petit resto de quartier installe son barbecue sur le trottoir...

Enfin, un vent bien établi nous envoie plus au sud, 110 miles en 24h, ça fait tellement de bien d'avancer que l'on zappe quelques escales intermédiaires pour rejoindre Cascais, à 50 kms de Lisbonne, juste après le Cabo da Roca qui est le point le plus occidental de l'Europe continentale...
On s'y arrête quelques temps, Jim doit se faire arracher une dent qu'il s'est cassée en mangeant des huîtres à Vannes... Je lui avait pourtant bien dit qu'il ne fallait pas manger la coquille ! Il m'annonce aussi que comme il n'arrive pas à dormir en mer, il préfère ne pas s'engager pour une transat... C'est sage de sa part, mais c'est vraiment dommage, surtout après tout le boulot qu'il a fait, notamment tout ce qui concerne l'électricité, et ce n'était pas une petite affaire sur un bateau âgé de 35 ans ! Quant à moi, il va falloir que je reconsidère mon plan de route...
En attendant, on part à l'assaut de la forteresse mauresque qui domine la ville historique de Sintra, ancienne capitale du Portugal, et l'on va également traîner nos guêtres dans l'actuelle capitale, Lisbonne, qui accueille le sommet de l'Otan... Ça me donne l'occasion de manifester avec le parti communiste local pour la paix, après tout, quand j'ai acheté « Éclipse », elle s'appelait encore « Affiche Rouge » ! Otan nao, Paz sim !
Mais le tram n°28 continue d'escalader les pentes raides du quartier ancien de l'Alfama, avec quelques ados resquilleurs agrippés au marchepied, frôlant les murs des rues sinueuses et étroites...
Le soir venu, les arènes retentissent des riffs électriques étourdissants du guitariste Joe Satriani, la soirée fado, ce sera pour une autre fois...

Je retourne également voir l'Oceanarium de Lisbonne, construit à l'occasion de l'exposition universelle de 1998, où un immense bassin relie plusieurs biotopes, des eaux froides de l'antarctique aux eaux chaudes des tropiques, montrant ainsi l'interdépendance de tous les milieux marins et que notre planète n'est baignée que par un seul océan...

Océan où l'on s'élance de nouveau, plein vent arrière, toujours vers le sud... Quand patatras, la houle croisée me fait involontairement empanner, un coup de trop pour la bôme qui se casse net en son milieu, le frein de bôme n'a pas suffi à amortir la violence du choc, personne n'est blessé, c'est l'essentiel et il n'y a pas d'autres dommages, notamment pour la voile, retour à Cascais contre le vent et les vagues, le lot de consolation, c'est que l'on pêche un joli petit thon et trois maquereaux et qu'une famille de dauphins vient nous saluer au soleil couchant...

C'est donc du poisson grillé au barbecue que l'on partage avec nos voisins de « Transcendance », un voilier irlandais, eux ils ont cassé leur barre en luttant pendant 5 jours contre des vents de 80 km/h dans le golfe de Gascogne, ils repartent un jour avant nous vers le Maroc puis (peut-être) les Canaries, emmenant avec eux Pappy qui change ainsi de bord... C'est donc à deux que l'on se dirige vers Lagos au sud du Portugal, et sous génois seul, la bôme n'étant pas réparée... Et ben, on n'a jamais aussi bien avancé, 117 miles en 24h, et aussi facilement, le génois encaisse les sautes de vent et les rafales, le speedo accroche les 7 nœuds, ce qui ne doit pas être loin de la vitesse théorique maximum de ma carène, qu'est-ce qu'on s'est fait ch... à prendre des ris dans cette foutue grand'voile qui nous déventait le génois !

Par contre, une fois le Cabo Sao Vicente contourné, on se retrouve vent de face, et là, le génois tout seul, c'est pas glop, comme les voiles latines ou les jonques chinoises soit on tire de longs bords de côté, soit on tire au plus court au vent diesel, en longeant la côte et les falaises déchiquetées de la Ponte da Piedade éclairées par le grand soleil matinal...

Nous voici donc scotchés à Lagos pour quelques temps, on n'y est pas tout seuls, cela fait presque dix jours que Madère ou les Canaries sont hors de portée, quelqu'un a volé l'anticyclone des Açores et les grosses dépressions se succèdent, les avis de mauvais temps sur ces zones défilent sur le Navtex, le Maroc est inondé et l'Europe du nord grelotte, je vois du -7°, du brouillard et de la neige à Lyon ?!! Après tout, Noël ou le nouvel an en Algarve, ce n'est pas si mal...

P.S. : Cherche équipier(e)s pour descendre vers le Sénégal, faire un tour en Méditerranée ou traverser l'Atlantique...

Monday, November 08, 2010

60 : Le Golfe de Gas...cogne !

Avec novembre vient le temps de chien, donc on essaie de se glisser entre 2 trains de grosses dépressions pour se diriger vers des cieux plus cléments... Au départ de Vannes, la traversée de la Petite Mer à la voile est un vrai moment de bonheur, mais on se fait cueillir à la sortie du golfe par une houle venteuse contraire au courant de jusant, ça fait yoyo ! et dehors, ça bastonne pas mal, on n'ira pas plus loin que la Presqu'ile de Quiberon pour cette première journée, à Port Haliguen. Seulement 19 miles (soit à peu près 35 kms) séparent les deux ports, mais les prévisions météo de la journée affichées dans les capitaineries étaient bonnes à Vannes et dangereuses à Port Haliguen, franchement, ça ne fait pas sérieux...
Vieux proverbe breton, qui regarde trop la météo reste au bistrot !
Le lendemain, on franchit le teigneux passage de la Teignouse puis un léger souffle d'air bien aidé par le courant de marée nous aide à contourner Belle-Ile par le nord, vue imprenable sur le phare des Poulains, pas aussi spectaculaire cependant que la splendide photo de Philip Plisson qui orne mon pied à terre charlirôt...
A nous le grand large, dans une mer encore formée du coup de vent d'hier, avec la nuit vient une bonne brise qui incite Eclipse à la cavalcade sur les chevaux d'écume...

Le lendemain, alors que j'essaie de prendre un peu de repos en prévision du quart de nuit, c'est à dire que je joue au trampoline dans la cabine avant, j'entends soudain un "PTOINNG" qui me fait craindre une rupture de hauban, c'est à dire une grosse cagade qui peut conduire à démater, bref une tuile !
On affale aussitôt les voiles et on décide de rejoindre un port au moteur, La Corogne aurait été plus proche de la sortie de cet infâme Golfe de Gascogne, mais cela impliquait de se battre contre le vent et la houle formée, avec toutes les contraintes que cela induit sur un gréement potentiellement fragilisé, on se dirige donc vers Gijon, 136 miles parcourus en 26 heures de moteur, la voile c'est le pied ! Je suis bien content de pouvoir compter sur mon moteur tout neuf, qui plus est économique, à peine 2 litres de gasoil à l'heure...
A Gijon, José-Luis, un employé du port, vient vérifier et régler le gréement, nous voilà rassurés, le golfe m'a quand même arraché un bout de liston et mon génois commençait à se déchirer, on répare ce qu'on peut et on repart pour se sortir de l'impasse gasconne, on fera encore beaucoup de moteur pour suppléer le vent défaillant jusqu'à contourner enfin le Cap Finisterre avant de se faire rattraper par la tempête...



Mais Eclipse est enfin sorti du Golfe, on s'abrite à Portosin, dans un ria de la côte Atlantique espagnole, à proximité de Saint Jacques de Compostelle, l'occasion pour moi d'informer tous les marcheurs que les reliques du saint ont rejoint Compostelle par la mer... Et le Saint-Père Benoit (à ne pas confondre avec l'amer Benoit !) y est tout juste passé hier en papamobile (et en coup de vent, lui aussi...)!

Amen !

59 : Les bidules de Mister "Q" Wiggins

Jim a toujours dans ses poches un bidule qui fait des choses étonnantes, sauf le café, c'est con ça aurait été pratique, mais enfin bon ! Le truc ne doit pas être plus gros qu'une boite d'allumettes et pourtant ça donne des résultats étonnants, comme vous allez pouvoir en juger, chers lectrices et lecteurs...

Avec une balise SPOT, qui discute toute seule avec un pote satellite en orbite, il vous est maintenant possible de suivre la trajectoire de l'Eclipse au jour le jour... Hallucinant ! Je vous invite fortement à ajouter le lien suivant dans vos sites favoris, si vous pensez à nous de temps à autre... (pour ceusses qui ne savent pas comment, clic droit sur le lien suivant et ouvrir le lien dans une nouvelle fenêtre, aller sur le menu "marque-pages" et marquer la page dans vos favoris).



http://www.iwiggins.com/crossing

Si en plus vous affichez la carte en mode  "satellite", alors vous pourrez carrément monter à bord et prendre l'apéro avec nous !

Dans le futur, ce n'est pas impossible que l'on vous appelle pour vous demander où on se trouve, si l'on tombe en panne de GPS !!!
Bon, si ça ne marche pas, ne déclenchez pas le plan Orsec pour autant, c'est fragile, ces bidules là... Ou alors Jim aura oublié de payer l'abonnement annuel (100 USD par an aux USA...) ! Je vous rappelle également le lien vers les photos de Jim :

http://www.flickr.com/photos/weaselville/

A pluche

Friday, October 29, 2010

58 : En qualif' pour la Route du Rhum...

 Après un aller-retour éclair à Paris pour récupérer le 3ème larron, John, alias "Pappy", et en profiter au passage pour voir au Grand Palais la sublime expo consacrée à mon peintre préféré, Claude Monet,
http://www.monet2010.com/ 
le 15 octobre, ça y est, la quille d'Éclipse goûte à nouveau à l'eau de la Sèvre Niortaise...



Et pour célébrer ça, on partage Ti Punch et Cognac avec Stan et Cécile de Ty Bihan, encore tout bronzés du soleil de minuit des Lofoten et des fjords norvégiens où ils sont allés promener leur grand ketch cet été... Ils viennent nous saluer le lendemain au passage de l'écluse, c'est vraiment sympa, John, sonne la vuvuzela !

C'est avec un bon vent d'est et les voiles en ciseaux qu'on déboule de l'anse de l'Aiguillon avant de virer de bord sous le pont de l'île de Ré pour retourner au port des Minimes à côté de La Rochelle, où piaffe d'impatience mon ami Dédé qui va nous accompagner pendant une semaine jusqu'en Bretagne...

Depuis le bout du ponton visiteur où on a installé le barbecue, on est bien placé pour voir le Belem et Joshua se mettre en place pour lancer la Velux 5 Océans, 8ème édition de la course autour du monde en solitaire en 5 escales.
http://www.velux5oceans.com/
Ils sont 5 à prendre le départ, et nous on les suit (presque) dans la foulée mais on se dirige plutôt vers l'île d'Yeu en contournant l'île de Ré par l'ouest, c'est le vent qui veut ça... Pour sa première journée sur un voilier, Dédé est servi puisqu'on va naviguer toute la nuit au près avec un vent soutenu dans une mer assez creuse...

L'occasion pour moi de voir que mon bateau remonte bien au vent, maintenant que je peux correctement positionner mes écoutes de génois sur des chariots tout neufs (Merci Dédé)! Le vent se couche avant que le soleil ne se lève, pour un atterrissage en douceur à Port Joinville où l'on reste 2 jours, ce qui permet de visiter l'ile et de se  rassasier de tazard (un petit thon), acheté directement sur le bateau de pêche, à 5 euros le poisson de 2 kgs on se régale tout en méditant sur les marges colossales que s'octroie là-aussi toute la chaîne de la distribution alimentaire...

La chaussée d'Yeu nous promet du vent qui hélas s'essouffle rapidement et je préfère mettre en route le moteur pour traverser l'embouchure de La Loire et ses cargos... Jim pêche son premier poisson, une orphie de belle taille mais on est 4 à se jeter dessus, ça ne fait que quelques tapas à l'apéro ! Avec le plein soleil et un verre de pineau, on se croirait encore au cœur de l'été...

Mais la fraicheur du soir et l'absence de vent m'incite à m'arrêter à La Turballe pour la nuit, heureux hasard puisque dans ce petit port on ne trouve comme place que de se mettre à couple de Joshua, le bateau emblématique du mythique Bernard Moitessier, maintenant géré par l'Association des Amis du Musée Maritime de La Rochelle :
http://www.museemaritimelarochelle.fr/contenu/,joshua,118
On est d'ailleurs chaleureusement conviés à prendre l'apéro à bord de ce monument historique...

Allez, encore 20 miles pour rallier Port Navalo où j'ai acheté mon bateau voilà un an, déjà, c'est court et long à la fois pour changer de vie, sans complexe on s'amarre au ponton d'honneur, ce qui ne nous empêche pas de brancher le barbecue, comme des vrais gitans de la mer, au pied de la capitainerie, je suis mort de rire !

Le lendemain, ultime étape, on se paie une journée de navigation dans le Golfe du Morbihan, sans vent mais avec l'aide des forts courants qui sillonnent cette petite mer dans la somptueuse lumière d'une belle journée d'automne, c'est magique... On arrive enfin à Vannes au bout d'un long chenal, où l'on rentre à l'aide d'un chausse-pied dans la place qui nous a été attribuée, en marche arrière le bateau n'est pas manœuvrant mais j'ai un équipage de première classe...
On n'a plus qu'à finir de préparer le bateau, se rassasier d'huîtres, de moules et de maquereaux et visiter Vannes et ses environs (Le Bono, Auray, Carnac...) avec Dédé et Geneviève en attendant une fenêtre météo favorable pour sortir du Golfe de Gascogne... Pour la Route du Rhum, on laissera faire les pros,
http://www.routedurhum-labanquepostale.com/fr/s01_home/s01p01_home.php
nous on a déjà réalisé la Route du Pineau et du Cognac, grâce à la complicité des charentais !

Saturday, October 23, 2010

57 : Téou à Vava'u

 Bonjour à tous


Chouette, nous voici enfin arrivés au Nord de l’archipel des Tonga, à Vava’u, ou Internet existe… !!!
Après avoir effectué nos formalités d’entrée hier, vos messages nous ont enfin glissé des clins d’œil sympa de vous autres européens à l’antipode de nous autres.
Plus que quelques miles vers l’Ouest et nous franchirons la ligne mythique du 180° de longitude, ainsi tous les prochains miles parcourus nous rapprocherons à nouveau de Vous …
   
Bref, après notre passage éclair en Polynésie Française, quelques jours de nav plus loin « Suvarov », atoll sauvage perdu dans le Pacifique sud nous accueillait…pour deux semaines hors du temps, en compagnie des deux gardiens, seuls représentants de ces Cook Island.
Avec Api et James, nos repas s'agrémenterons de crabes de cocotiers, de langoustes cueillies de nuit sur le platier, de poissons du lagon, le tout cuisiné avec les cocos fraiches de l’île, inutile de vous agresser plus longuement les papilles, ce fût délicieux et nos restes apaiseront l’appétit de nos chiens de garde toujours à poste derrière le cata…

Mais la saison cyclonique approchant, il nous faut continuer vers l’Ouest, et faute de vent, 8 jours à se traîner sous les grains nous ont offert le temps de lire et de dormir…comme d’apprécier l’arrivée.
Sommes toujours en route vers la Nouvelle Zélande, commencerons dès Lundi notre route vers le Sud, à travers les Tonga, en espérant croiser le sillage des baleines à bosse très présentes sur ce secteur…
En attendant de vous lire, bonne continuation à tous.

--
Christophe/Maiken/Timéry/Antonin

Wednesday, October 13, 2010

56 : Ça sent l'iode



Fini de jouer, Jim est revenu et on retourne à bord d’Éclipse achever la préparation au Voyage...
Ça perce, ça tronçonne, ça soude, ça visse et ça mastique à tout va, enfin si l'on veut, avec mes deux mains gauches, j'obtiens des résultats parfois surprenants...





  Jim l'éclair va faire quelques tours sur le mat, c'est toujours mieux de profiter que le bateau soit bien calé sur son ber pour faire cet exercice de singe, et personnellement, ça m'économise une petite fortune en outillage et en visserie, faut juste redescendre l'échelle pour récupérer ce qui est tombé... On en profite également pour en remettre une couche (d'antifouling), je préfère les crustacés dans une assiette plutôt que sur ma coque...

J'ai eu une bonne idée d'acheter une plaque de cuisson et un barbecue, tout deux électriques, tant qu'on est dans un port on économisera du gaz, et ça permet de réchauffer la gamelle de chili con carne ou de se faire un magret de canard en fin de journée... Avec quelques douzaines d'huitres en apéro, ça le fait...

Pour s'aérer la tête et reposer les mains, on se balade un peu dans les environs, entre le marais poitevin, La Rochelle et la côte de la Baie de l'Aiguillon, mention spéciale pour la superbe église fortifiée d'Esnandes, à moins que ce ne soit un château-fort égliséifié ?

Et puis un jour arrive le 7 octobre, journée à marquer d'une pierre blanche puisque je récupère à la SDI voisine mes pièces pour aménager le portique, me permettant enfin d'installer le panneau solaire, l'éolienne et un bossoir en prime... En dégageant le matériel, l'espoir renaît à nouveau que je puisse un jour dormir dans ma cabine avant, la plus grande (ceci dit, ce n'est pas la plus confortable en navigation...) !

En plus du panneau solaire, je reprends à mon compte l'idée d’Éric qui navigue actuellement entre le Portugal et les Canaries sur Zarathoustra, un autre Dufour 34 :
j'équipe le cockpit d'une lampe solaire de jardin, qui diffuse une lumière tamisée de pleine lune, parfait pour un mouillage serein...
J'aime la lumière solaire d’Éclipse...

Quand je ramène la voiture chez mes parents, en profitant pour rendre visite aux amis et à la famille, je redeviens un piéton mais c'est signe que ça commence à sentir l'iode, et peu importe que j'aie du composer avec la journée de grève nationale pour revenir en train, you know what ? I'm happy...

Wednesday, September 01, 2010

55 : Téou quitte les Marquises

-- Bonjour à tous et toutes

Faute de bonnes connections Internet, ce mail général vient nous excuser de pouvoir vous répondre personnellement.

Les Marquises que nous allons laisser dans notre sillage sous peu, restent une destination de rêve, un spot à redécouvrir sur cette planète…
Ceci étant, nos projets futurs nous poussent à continuer notre chemin vers l’Ouest, afin de passer la saison cyclonique en Nouvelle-Zélande.

Fin Novembre, les huîtres, coquilles Saint Jacques, téllines devraient être  le fruit de nos cueillettes.


Une fois sur zone, trouver le spot idéal pour sortir «  Téou » de son élément et lui refaire une toilette
complète remplira  cette saison cyclonique.

Cette refonte complète accomplie, « Téou »  sera proposé à la vente, prêt de nouveau à dévorer des miles.

Merci de toutes vos news, bonne rentrée scolaire ou reprise du travail pour certains, nous filons vers les Tuamotu sous peu, puis les îles de la Société seront notre dernière halte en Polynésie Française
où, espérons le, Internet nous offrira un débit meilleur et suffisant pour nourrir notre Blog  et ainsi vous offrir quelques images de ces derniers mois.

Bises à tous et à mi-Septembre…

Christophe/Maiken/Timéry/Antonin

Sunday, August 22, 2010

54 : Ca bosse fort chez les chtis !

Nous sommes toujours dans les travaux.
Le bateau commence à avoir de l'allure. Actuellement nous en sommes au vernissage du carré avant la peinture blanche... Les armoires sont terminées et la salle de bains est en cours de finition.
Nous avons changé nos 4 reservoirs pourris en aluminium par 2 nouveaux en inox.... Du coup on a gagné de la place et on conserve quand même 500 litres d'eau, ce qui est suffisant... Surtout on gagne aussi 500 Kgs ! Nathalie et les enfants rentrent en France le 15.10. Jean Michel arrive le 22.10. de Polynésie.

Nous rendons l'appart à la fin du mois d'août, il nous reste encore à changer le gréement, installer un nouveau pilote et un radar, descendre le safran, vérifier le moteur...
Bref on a du pain sur la planche mais que ça va être beau...
On bosse toujours tous les jours et les enfants nous aident tous les matins voire même des fois l'après-midi... Pour eux aussi ça sera une bonne expérience car ils auront vu toutes les étapes entre la destruction et la reconstruction.


Aujourd'hui nous avons terminé la troisième couche de peinture blanche dans le carré, nous avons gardé toutes les moulures en bois verni... Ça commence à jeter grave... Nous avons commandé tout notre gréement customisé (eh oui ils ont toujours gardé qq mesures impériales bien qu ils soient principalement au métrique...), nous devrions l'avoir cette semaine. Les hublots de pont doivent être aussi finis cette semaine ( il y avait des malformations, ils ont du en démonter et refaire... deux fois... 5. Il ne faut pas être trop pressé ici... Bref on ne chôme pas et nous réintégrons le bateau lundi soir.... Ça devrait le faire...
Maintenant ça commence à prendre forme et on finit par voir le bout, surtout à l'intérieur.... La suite au prochain numéro, quelques photos pour illustrer les travaux. La bise

Chtimagine III

Saturday, August 07, 2010

53 : Téou aux Marquises

Bonjour à tous

Marquisiens depuis plus d’une semaine, Fatu Hiva nous a vu arriver heureux après 17 jours de traversée depuis les Galapagos.
Transpacifique sans grands soucis, ni grand vent, notre chiffre, le 3... eh oui, 3 bateaux de pêche croisés de nuit sur la même zone, 3 poissons se sont accrochés à notre ligne, et 3 jours d’alizé costaud sur la fin du parcours, l’arrivée au soleil couchant à la « Baie des Vierges » fut une belle récompense.
Internet est accessible aux Marquises dans les trois mouillages principaux, alors ne soyez pas étonnés si nos réponses vous semblent tardives, au contraire, soyez rassurés, nous serons à la pêche ou à la plage…
Bisous à tous, bonnes vacances, racontez nous…
Les Téou.

52 : Téou aux Iles Enchantées...

Téou passe aux Galapagos, un archipel qui n'est pas inconnu de Christophe puisque c'est à bord de son précédent voilier, Grocalin, que j'ai attrapé le virus de la voile en 1997 au départ de Puerto Barqueriso Moreno, ni de Maiken que j'ai croisée en train d'arranger des cailloux blancs devant le bâtiment de l'Armada lors de mon tour du monde en l'an 2000...


A cette époque, ces deux là ne se connaissaient pas encore et je les retrouve ensemble à construire le même bateau au Portugal ?! Qui peut douter de la magie qui émane de cet archipel ? En tous cas, malgré la sensibilité extrême de ce milieu aux aléas climatiques, on peut voir que le comportement des animaux affranchis de la peur de l'homme est toujours une immense source d'émerveillement et de bonheurs intenses... Et savoir accepter quelques visiteurs à bord !

Quels plaisirs j'ai moi même éprouvé lors de mes précédentes visites à nager au milieu des otaries et des fous de Bassan, à me faire traîner par le voiler au milieu d'un  banc de dauphins...et de quelques requins ! Et faire "guili-guili" sous les ailes des oiseaux avec une de leurs plumes au bord de la falaise... Abandonner sa place dans le cockpit du bateau à une otarie repue de poissons qui s'étire sur le banc... Suivre en annexe une tortue qui nage vers le large, etc, etc... C'est la magie des Iles Enchantées !

Libellule, qui suit attentivement Téou dans son périple, en attendant mieux...

Saturday, July 17, 2010

51 : Soupir d'éclipse...

Initialement, quand j'ai acheté mon bateau en octobre dernier, j'avais le secret espoir d'aller voir une éclipse totale de soleil dans le Pacifique Sud avec Admiral Jim... Seulement voilà, on ne fait pas toujours ce que l'on veut, et, dans la rubrique "j'aime quand tout se déroule selon le plan prévu", préparer un voilier pour un long périple ce n'est pas une mince affaire !

Mettant un point d'honneur à faire les choses aussi correctement que possible, le chantier a eu raison de mon pécule de départ, que je reconstitue en ce moment, en outre, en vertu de notre politique actuelle d'immigration, j'ai du raccompagner un "illegal alien" à la frontière pour cause de visa expiré et pour couronner le tout, une amitié de quinze ans s'est délitée dans une ambiance délétère et une totale incommunication...

Mais, kris de tabarnak ! Je ne vais certainement pas renoncer à la vraie vie maintenant que je l'effleure du bout des doigts ! Que le grand Cric me croque, même à 600 bornes de distance, je ne fais que penser à la fin des préparatifs sur "Eclipse" pour pouvoir sereinement visiter la "mer intérieure" (le Morbihan) en octobre avant de dévaler le golfe vers des cieux plus cléments...

Thursday, May 20, 2010

50 : Le big chantier pour Chtimagine III



Bien le bonjour de Whangarei,
Cela fait déjà un peu plus de trois mois que nous sommes sortis de l'eau. Les travaux avancent bien mais quel boulot !!! On s'en doutait quand même !!!
Après avoir démonté tous les vaigrages, nous avons fini l'isolation de la cabine avant (2 couches partout d'un revêtement qui originellement sert de tapis de sol pour le camping !!! C'est ce qu'on a trouvé de mieux à cellules fermées. C'est un vrai puzzle voir photo....) et sommes sur le point de terminer le plafond du carré. Les hublots ont été remplacés par des neufs, ça jette !!!
Nous avons changé les joints des 17 capots et hublots. Nous avons installé des sabords en aluminium sur les hublots de coque, histoire que ça ne casse pas avec des vagues vicieuses.... Quoiqu'on ne sait jamais... Nous avons démonté pour les etanchéifier les pieds de chandelier, balcons de mat, embase de l'échelle de bain... On en passe...
Le capot avant de la soute a été transformé pour qu'il soit étanche lui aussi. On  a même isolé la cloison de la soute à voiles. On a préféré commencer par le pont, bien nous en pris car maintenant l'hiver arrive avec son cortège de pluie...
On a aussi refait complètement les vaigrages de la cabine avant (on a quand même acheté 10 plaques de CP de 4 mm de 2.40 m sur 1.20 m !!!!) Il nous en reste 3 actuellement mais elles vont vite partir dans le carré ! On est devenu des champions de l'epoxy. On termine un bidon de 20 l pour les initiés, ça représente un paquet... !!! Faut dire qu'on a réalisé un anneau complet du bateau derrière la cloison en lamellé collé !! 7 fois 1 cm d'épaisseur sur 4 cm de large...
On a cassé on ne sait pas combien de lattes : pour les rentrer il fallait les passer par le hublot des toilettes et les cintrer grave... On a aussi refait le bas des cloisons de toilettes et du carré... Vive l'epoxy !!!
Nous avons aussi changé les câbles d'alimentation du guindeau : 2 fois 13 m de 95 mm2 ça pèse un poids dingue et ça allège le porte monnaie ! Mais ça on s'en doutait aussi...
Nous avons commandé une grand voile neuve chez Calibre Sails ici à Whangarei, ancien voilier de l'America's cup ça devrait gazer... !!!  Le génois viendra de Lee Sails à Hong Kong. Ils sont partout ces chinois...
Il nous reste à finir, entre autres choses, liste non exhaustive... : isoler le bateau (carré et cabines arrières), installer un pilote, un radar, un sondeur, une capote, un nouveau gréement dormant (on va démâter d'ici peu), un portique pour les panneaux solaires . On a d'ailleurs acheté deux nouveaux panneaux de 85 W.
On ne se refuse rien... Apparemment il vaut mieux dépenser ses sous en ce moment.. avec l'euro qui va se casser la pipe. Ha ces gringos, ha ces financiers !!! Rien ne les arrêtent !!! On aura tout juste assez de temps pour tout finir avant le départ qui est toujours prévu début novembre. Ça ne sera peut-être pas parfait mais au moins on saura ce qu'on a mis dedans... On bosse tous les jours we compris... C est fuiu et de temps en temps le moral est en dent de scie... Les enfants sont heureux comme tout d'avoir un appart et de voir les parents partir bosser pour une fois... De 6 mois de travaux espérés on arrivera sans doute à 9 et ça ne sera sans doute pas complètement fini... Heureusement il y a une bonne ambiance avec les quelques français, entre autres, et on se fait des "pots luck" de temps en temps (traduisez chacun ramène sa bouffe et on partage tout...). Bon on y retourne... Le plafond nous attend...  La bise.

Chtimagine III

Monday, May 10, 2010

49 : Eclipse hiverne !


Période de basses eaux... J'ai investi tout mon pécule afin d'équiper correctement le voilier pour quelques balades au long cours, mais la bourse du pirate est dorénavant aussi plate qu'une limande tassée au fond d'un sac sous le pied d'un éléphant... Je dois absolument refaire ma caisse de bord et trouver un emplacement moins onéreux que le port des Minimes (500 € la place à quai pendant les prochains 6 mois !).
La solution la plus pratique consiste donc à hiverner « Éclipse » à sec à Marans, de toute façon je ne peux pas installer mon panneau solaire et mon éolienne tant que Nico n'a pas fini ses travaux de soudure sur le portique (ce qu'il a arrêté de faire sans explication depuis un bon mois...) et je dois revenir sur Lyon pour le boulot, à La Rochelle je bouffe la gamelle !

16 miles nautiques séparent les 2 ports, mais le vent autorise quelques détours pour profiter d'une belle journée de navigation à la voile, la première depuis mi-décembre, quel bonheur de s'extirper enfin de ce piège qu'était devenu le port des minimes après le passage de la tempête... J'invite mes voisins de ponton, Eric et Monique, à partager ce plaisir et on largue les amarres.

On contourne le phare du bout du monde pour se diriger vers le célèbre Fort Boyard, vaisseau de pierre ancré à mi-chemin des îles d'Aix et d'Oléron (mais, le temps que sa construction se termine, l'amélioration de la portée des canons avait rendu son rôle défensif caduque...)
Bien que l'accastillage du bateau montre quelques faiblesses, « Éclipse » se plait à accélérer sous les risées soulignant les nuages cotonneux qui défilent invariablement (signe d'un temps variable !)

Puis, virement de bord pour remonter au près vers le pont de l'île de Ré, l'eau vert-turquoise du pertuis d'Antioche laisse la place à l'eau café-crème du pertuis breton, faut dire que le sondeur (tout neuf !) indique parfois 0 m, autant dire que le « pied du marin » a les orteils qui frétillent en passant au dessus des parcs à huitres qui tapissent l'anse de l'Aiguillon... Je serre les fesses !

C'est donc avec un certain soulagement que l'on trouve l'embouchure de la Sèvre Niortaise au milieu de cette étendue plate où la mer n'a cédé la place à la terre qu'au siècle dernier... On remonte le chenal envasé et sinueux à la voile avec l'aide du fort courant de la marée montante (3 à 4 nœuds...). C'est ce jusant qui rend la prise de corps-mort fort malaisée, alors que l'on doit attendre l'ouverture du pont routier qui commande l'accès à l'écluse du Brault. Surtout qu'au cours d'une tentative d'amarrage, le bout se prend dans l'hélice et le courant nous pousse alors inexorablement vers les piles du pont... Eric et Nico ont le bon réflexe en jetant la pioche, ouf !
C'est Nico qui plonge dans l'eau boueuse pour dégager l'hélice... Comme quoi il faut toujours se préparer à des surprises, même durant une navigation apparemment anodine...
Bon, ensuite, c'est sans encombre que l'on passe le pont levé (à l'heure de la pleine mer) puis l'écluse avant la dernière ligne droite jusqu'au petit port fluvial de Marans (pourtant l'un des plus grands ports céréaliers du royaume de France)... Le soleil se couche, Champagne !



Le lendemain, je prépare « Éclipse » pour son hivernage d'été et pour sa sortie de l'eau par une grue hors d'âge, une manœuvre toujours délicate... Le grutier m'informe que mon bateau pèse 8 tonnes, aaah boOon ? Ça fait bizarre de voir mon bateau côtoyer les arbres avant de trouver sa place au fond d'un parc gardé où il va sommeiller jusqu'à fin septembre...