Monday, May 21, 2012

79 : Chtimagine III à Raïatéa

Salut !
Nous sommes encore à Raiatea pour encore quelques jours, nous avons du attendre que Maeva puisse s'inscrire pour le Bac, le site internet pour s'inscrire n'étant ouvert que depuis le 2 mai.
Elle a du faire aussi son TPE (travail pratique, je suppose...-lib) et elle devait avoir une connexion internet car elle devait communiquer à chaque fois qu'elle avançait dans son travail avec une collaboratrice du CNED.
Elle a choisie : le sextant...Elle a fait un magazine comme production finale.
Nico quand à lui continue son CNED.

Dès que tout cela est bouclé nous allons pouvoir naviguer sur la Nouvelle Calédonie, environ 2500 miles.
Si le temps le permet, nous ferons un stop à Wallis et à Futuna.

Nous avons retrouvé pas mal d'amis que nous connaissions lors de notre précédant passage, du coup nous avons enchainé bouffes sur bouffes, bien sympas !

Le vent n'est pas encore établi, donc nous ne pouvions pas partir plus tôt au risque de se retrouver dans la pétole...
A bientôt de nos nouvelles. La bise à tous.
Chtimagine III

Wednesday, May 02, 2012

78: Eclipse dans la constellation du Taureau


Depuis presqu'un an, « Eclipse » tourne autour du soleil, calé sur son ber au port à sec de Port Saint Louis du Rhône... C'est moi qui, telle une libellule, virevolte du camion (pour gagner des sous) au bateau (pour les dépenser) ! Par je ne sais quel masochisme abscons, je multiplie les tentatives de bricolage avec mes deux mains gauches, en profitant de mon passage au salon nautique de Paris en décembre pour en rajouter quelques couches...

Et, dans la rubrique « j'aime quand tout se passe comme c'était prévu », les économies réalisées sur le salon s'évanouissent au contact de certains artisans particulièrement antipathiques (on est loin de l'ambiance de La Rochelle !)... Ainsi, l'achat d'une voile d'avant sur bout-dehors et emmagasineur induit le démâtage d'Eclipse à l'aide d'une grue... Bon, il faut positiver, j'en profite pour faire changer le gréement courant (les câbles sont de 1975 !), réviser l'enrouleur de génois et constater au passage la bonne qualité du mât (il y a de la matière !)...
J'en profite pour installer un anémomètre à la place de la girouette, ça me semble important de savoir la force et la direction du vent sur un voilier, même et surtout de nuit...
Je refixe l'antenne de la VHF et j'en change le câble, lui aussi d'origine, ça m'étonnait aussi d'avoir reçu des nouvelles d'Alain Colas et d'Eric Tabarly !
Même chose pour les fils électriques, et je tiens à remercier mon beau-cousin Joseph et mon frangin Luc pour leur passage éclair et surtout mon ami Christophe pour m'avoir aidé lors d'aller-retours marathonnesques à passer tous ces câbles à l'intérieur du mât, à changer le feu de hune/feu de travail, à fixer des marches en haut du mât, après avoir cassé 2 pinces à rivets chinoises, la qualité allemande vient à bout des rivets en inox, rogntudjuu !

3 mois après le démâtage, Eclipse retrouve son tirant d'air à l'occasion d'une rare journée sans vent et, cinq jours après avoir encaissé son dernier chèque, le chantier Métal Marine (pub absolument sans aucun intérêt !) vient enfin achever le travail pour lequel je l'ai grassement payé, je commençais sérieusement à voir rouge !

C'est encore Christophe que j'ai réquisitionné pour m'aider à installer et brancher l'écran de l'anémo, ainsi que les nouveaux câbles à la place des vieux et une nouvelle lampe dans le carré, tout en réparant les fixations des arceaux de la capote, encore merci ! Ça ne représente que quelques lignes sur le papier mais dans la vraie vie, il nous aura fallu 8 heures pour y arriver...
Je change la VHF pour un appareil ASN, c'est à dire qu'une fois relié à un GPS, la VHF transmet automatiquement la position et le nom du bateau en cas de détresse, j'ai dû auparavant demander un numéro de licence radio MMSI à l'Agence Nationale des Fréquences Radio.
Je termine l'installation de l'échelle de bain sur la plateforme arrière (là encore, c'est plus facile à écrire qu'à faire !).
Je fais changer le compresseur et l'accumulateur du frigo, j'ai ainsi bon espoir de siroter quelques bières fraîches en été, et pas seulement lors des hivers bretons !
J'installe un matelas supplémentaire dans la cabine Amiral (à l'avant) pour plus de confort, quand tout sera rangé à l'issue de ces séances de bricolage tous azimuts...

Ce tour du soleil aura aussi vu passer les noces de diamant (60 ans de mariage !) de mes parents, malheureusement leur condition physique ne leur permettra pas de faire la croisière sur le Rhône envisagée, dix ans après leur voyage en Polynésie, ben oui, quand la vieillesse vous tombe dessus...
Je ne me sens pas l'envie d'aller baguenauder et batifoler alors que l'état de santé de mon papa se dégrade en mettant ma maman sous pression...

Alors je garde quelques travaux sous le coude, notamment en ce qui concerne la coque, refaire le safran et investiguer les dégâts éventuels de la tempête Xynthia (j'espère que ce ne sera que des éraflures du gel-coat et pas plus grave...), il faudrait que j'arrive à faire tourner le moteur, j'ai purgé le filtre à gasoil mais est-ce suffisant ? Et comment faire pour déboucher le tuyau de sortie du deuxième réservoir d'eau sans le démonter (si possible), un vrai casse-tête ! Il faut également que je répare mon éolienne, un coup de vent hivernal a fait sortir de sa gorge la queue qui est venue briser les pales, tout comme l'aérien du régulateur d'allure a brisé la fine tige en polyester qui commande son safran, je l'ai démonté en attendant, ça libère l'accès arrière d'Eclipse...

Entre 2 perçages, vissages, grattages, cogitages, je vais à la féria d'Arles qui s'étend tout le long du week-end pascal, ça permet de se changer les idées et j'assiste à ma première corrida... qui sera sans doute la dernière, parce que ce n'est pas tant la mort du taureau qui me gène, moi à qui il arrive de trimballer une cinquantaine de carcasses de bovins dans la remorque du camion, que quand c'est mal fait, cela tourne tout de suite au gâchis, au carnage... De mon point de vue de profane, l'intervention des picadors à cheval, qui charcutent l'échine du taureau avant l'entrée en lice du matador matamore, rend la lutte par trop déloyale, mais, de toute façon, ce n'est certainement pas moi qui oserait affronter une bête blessée de plus de 500 kgs qui voit rouge (sang) !!!
Un ange passe quand le taureau trépasse...
J'ai plus de plaisir à voir les razeteurs défier la vivacité des vachettes et jeunes taureaux, ainsi que les apprentis toreros faire leurs premières passes dans les arènes portatives, sans le côté « viandard », ça ressemble plus à un jeu... ou à un café, olé (je vous laisse réfléchir là-dessus !).
Bon, sinon, l'ambiance dans les rues reste sympa, les fanfares ravissent les fanfarons, les bodegas d'un soir me rappellent mon récent séjour en Andalousie, la foule reste supportable pour mon agoraphobie rampante et le fait d'avoir à reprendre la voiture pour rentrer au bateau limite grandement les dérives du genre « je me bourre grave la gueule au PVC (pastis-vin-cocktail) », fluctuat net mergitur, moussaillon !