41 : La quête du Graal

Je suis rentré de mon dernier périple avec la furieuse envie de repartir pour de bon en concrétisant ce projet qui me taraude la boite à idées depuis plus de dix ans... Il me faut un voilier !

Celui qui m'avait accroché au mois de juin, un biquille « Reinke » en acier de 2001 bien équipé, a malheureusement trouvé preneur quelques jours avant que je ne relance le port à sec de Saint Louis du Rhône... Je repars donc à la chasse à l'occase sur internet, compulsant fébrilement des centaines d'annonces et faisant fumer les moteurs de recherche...

Je déniche ainsi au Cap d'Agde un « Rêve d'Antilles » sur lequel je m'engage précipitamment, sous la réserve d'un essai en mer concluant... Et cet essai, je ne veux le faire qu'en présence de mon pote Nico, qui a accumulé une vraie expérience ces derniers mois en navigant sur tout plein de voiliers et qui est bien plus qualifié que moi pour juger la vraie nature de ce vieux voilier de voyage en acier...

Heureusement que j'avais pris des réserves ! L'essai en mer révèle la vraie nature de ce canot, au fur et à mesure que la belle peinture se dilue dans les vaguelettes de la Méditerranée... Ce n'est plus un voilier, c'est un mobilhome flottant sagouiné par un proprio qui a laissé ce bateau à l'abandon, ne corrigeant aucun des défauts qu'avaient révélé l'expertise réalisée en 2003 (et que j'aurais dû faire faire également, mea culpa)... Et oeil acéré du Nico ne laisse rien échapper, confondant sur place les escrocs... Conscient d'avoir échappé à un traquenard, j'accuse le coup, (désolé, Valou ! Pas de festival de jeu de mots vaseux ce soir là...)...

Il faut que je reparte en chasse, et l'on se dirige alors vers la côte atlantique, toujours avec Nico et la Cath (qui ne travaille ainsi pas du tout sur son prochain album ! Désolé, aussi !) La croisade passe donc par Rochefort, un Sun Fizz à Soubise (bof !), La Rochelle, Marans, un OFNI (Objet Flottant Non Identifié) à Pornic (trop spécial : l'avant d'un vieux chalutier et l'arrière d'un voilier de course au large !)...

Me voici arrivé en Bretagne, dans le Morbihan et plus précisément au Crouesty où se tient le 25ème « Mille Sabords », le plus important salon du bateau d'occasion... Bon, il n'y a pas beaucoup de voiliers équipés pour un voyage au long cours dans mon petit budget... Sauf un, auquel mes pas me ramènent invariablement... Il s'agit d'un Dufour 34 de 1975, mais qui ne fait pas du tout son âge, à l'inverse du Rêve d'Antilles, c'est un bateau qui navigue avec un proprio qui en a pris soin et qui ne cache pas ses défauts (une segmentation du moteur à refaire). Il me fait visiter le canot alors que je refesais un tour sur les pontons le soir venu, après le départ des badauds... L'intérieur est tellement spacieux qu'on ne croirait pas que le bateau ne mesure que 10m25 ! Rendez-vous est pris le lendemain pour un tour sur l'eau avec mon expert maritime personnel... Oh, le bonheur ! La coque, solide, fend les flots, tirée par des voiles neuves qui font mal aux yeux ! Le régulateur d'allure dispute la place du barreur au pilote automatique, libérant l'équipage pour une petite collation sous le soleil... J'achète !

Le lendemain, c'est donc en proprio que je ramène mon bateau vers son port, au barrage d'Arzal, sur la Vilaine, qui porte bien mal son nom... Pétole, envoi du spi, mais cela ne suffira pas pour franchir l'écluse du barrage en temps voulu, donc c'est avec l'aide du vent Volvo que l'on fonce dans le brouillard, avant de remonter l'estuaire du fleuve...

Par la force des choses, me voici breton...

40 : Chtimagine III des Tonga

Bien le bonjour,
Après un mois passé au Royaume des Tonga, nous partons de Nukualofa, la "Capitale" au sud de l'archipel pour Nouméa à environ 1200 miles à l'ouest.
Dommage que l'on ait eu un vol de nuit (pardon, Saint Ex...) d'un carton de bières nonchalamment laissé dans le cockpit... Quel sacrilège pour des Chtis... On rigole mais un bateau américain s'est fait délester de toute son électronique dans l'archipel d'Haapai.
L'ile des Amis, qu'ils disaient...
Mais bon, les vols sont bien communs partout. Quand on voit le niveau de vie du pays, on a tout compris... C'est des fois une provocation de notre part de venir visiter le pays avec un voilier, quel qu'il soit...
Nous avons entendu les baleines dans un mouillage idyllique derrière une petite, ile la nuit....
Des mélodies très variées et répétitives. Quand nous avons repris la mer la nuit, lors du quart de Maeva, la "voix" très grave et très proche nous a subjugué...
Il n y a que les mâles qui "chantent". Toujours les mêmes à frimer devant les femelles qui se reproduisent et mettent bas dans les eaux chaudes (après 12 mois de gestation), avant de redescendre se nourrir en Antarctique pendant l'été austral.
Lors d une escale dans un mouillage dans le groupe d'Haapai à Haano, Pierre et Nicolas ont pu rejoindre avec l'annexe un groupe de 2 adultes et un petit. Quelle surprise de plonger à côté
d'elles ! C'est déjà gros, mais avec le masque c'est encore plus gros...
Quelle grâce, quelle sérénité ! A chaque fois que nous naviguions nous en avons vu plusieurs groupes par jour. Des fois elles sautaient presque totalement hors de l'eau !
La nav' n'est pas toujours facile, les cartes ne sont pas justes et surtout décalées avec le GPS, nous avons observé différents récifs non indiqués et des profondeurs bien moindres... On frissonne quant on passe dans 3.5 m d'eau...
Ici, la tradition vestimentaire reste très présente : pratiquement tous les hommes portent une jupe ceinturée d un pagne en pandanus tressé. Les femmes rivalisent de beauté avec des pagnes très travaillés.
Nous n'avons de nouveau plus de pilote (engrenage du vérin complètement usé...) et nous devrons donc barrer jusqu'à Nouméa...
Nous espérons que El Nino ne nous fera pas des siennes (changement du climat dû au réchauffement de l'océan) en nous amenant des vents d'ouest... Nous avons eu trois semaines de temps pourri. On a eu des vents de Nord Ouest et Sud Ouest... Théoriquement, les alizés devraient souffler de Nord Est à Sud Est... On croise les doigts pour la semaine à venir...
La bise...

Chtimagine III

39 : Chtimagine III à Suvarov puis aux Iles Tonga

Bien le bonjour,

Après notre départ de Maupiti agité car nous avons pris une vague de la passe qui en passant sur le pont nous a ouvert un capot… et arrosé copieusement la banquette à l’intérieur….
Nous avons tenté de nous arrêter à Motu One mais il n’y avait pas de passage dans le récif. Ca avait l’air bien pourtant…

Cinq jours après nous mouillons à Suvarov, atoll appartenant aux îles Cook. Super accueil par John, Veronica et leurs enfants qui sont les gardiens de l’ île. Pour un atoll paumé nous étions…. Une bonne quinzaine au mouillage !!!

Le vent ayant tourné nous avons préféré aller nous abriter sous le vent d’un motu. Bien nous en a pris car le vent a vite forci et les autres bateaux malgré notre contact VHF pour dire qu’il y avait de la place pour tout le monde, ne sont pas venus car ils étaient tous coincés dans le corail avec leur chaîne… Plusieurs ont cassé mais aucun ne s’est retrouvé sur le récif heureusement…










Les ilots inhabités et apparemment presque jamais visités nous ont permis d’observer la nidification des sternes, paille en queues, fous à bec bleu, et frégates toujours à l’affut d’un petit ou d’un œuf qui traîne.. Maeva a attrapé un crabe de cocotier que nous avons relaché après la photo… Nous avons aussi découvert quelques vertèbres de baleine.


A notre retour au mouillage principal quelques jours après, nous avons assisté au premier mariage sur l’ île de Suvarov de deux américains !!! Super ambiance avec tous les bateaux.

En faisant de la planche Pierre a découvert de l’autre coté du lagon une baleine échouée. Odeur terrible… Nous y sommes allés le lendemain en famille et en annexe. Nathalie a failli donner à manger aux poissons !!!!

Trois jours plus tard nous étions, pour la première fois seuls dans un atoll ! Tortues vertes à gogo dans la passe, thons, napoléons géants, carangues énormes, requins gris aussi … Nous avons pu voir la trace des tortues sur la plage de corail mais nous ne les avons pas vu pondre…





Puis nous sommes repartis sur Apia aux Samoa indépendantes, quelle ne fut pas notre surprise d’avoir été obligés d’entrer dans la marina !!! Le prix étant le même si nous mouillions avec notre propre ancre dans le port à l’extérieur !!!
On comprend qu’ils veuillent remplir la marina mais on n’aime pas se voir forcer la main, du coup nous sommes repartis moins de 24 h après… Sans papier d’entrée ni de sortie… De toute manière pour aller dans les autres mouillages il fallait demander l’autorisation au bureau du premier ministre !!!
Plus le pays est petit plus la bureaucratie est lourde…

Après une journée de mer bien agitée, 30 nœuds au petit largue ça déménage… 3 ris et un tiers de génois !!! On marchait quand même entre 7.5 et 9 nœuds ! 3 chandeliers arrachés plus loin (planches à voile) et 150 l d’eau enfournés par les super capots nous voilà arrivés au Royaume des Tonga, baptisé par le Capitaine Cook l’ île des amis.
Nous nous en sommes vite rendus compte ! Les gens vivent plus que chichement. Vaut mieux avoir un fonctionnaire dans la famille, les autres font de l’artisanat qu’ils essayent de vendre à d’hypothétiques touristes…
Ici ils savent grimper aux cocotiers à pied nu et construire leur maison avec les palmes. Le soir de notre arrivée nous avons été invités avec les autres bateaux sur un motu à partager un cochon grillé, ignames, fruits à pain, taro et bière locale…

Deux jours après notre arrivée nous emmenions une famille tongienne pour une partie de pêche à l’extérieur du lagon. Deux heures après nous avons pris 3 dorades coryphènes (une s’est décrochée tout près du bateau) et un wa hoo balèze !
Seuls les Chtis et le Père de la famille étaient vaillants, tous les autres ont vomi… Il fallait être rapide pour leur passer le seau !!! Il faut dire que la mer était encore bien agitée. Hier soir ils sont venus manger à bord après avoir regardé Brazil en Anglais sur notre ordi… Nous allons essayer de télécharger une partie des cours pour les enfants à l’école du village…
Notez le nom de l’ île c’est : Niuatoputapu prenez votre respiration…
A la fin de la semaine nous partons sur le groupe Vavau toujours aux Tonga. Au fait nous avons changé de date : nous n’avons pas vécu le jeudi 27 Août!!! Ca ne nous rajeuni pas quand même !!! La bise.


Chtimagine III

38 : Chtimagine III en Polynésie...

Bien Chers tous,
Nous sommes à Raivavae aux Australes depuis une quinzaine de jours. Nous avons retrouvé la fraîcheur bien agréable après la chaleur des Marquises.

Après la baie d’Atuona à Hiva Oa, où nous avions envoyé le dernier mail, bien des miles sont passés sous la quille…

Nous avons visité tout le nord de l’ île avec des mouillages superbes notamment Anaiapa avec le surprenant rocher en forme de tête de noir, ainsi que la cascade qui se jette du haut de la falaise dans l’océan. Puamau avec le plus grand tiki de polynésie nous a enchanté.
Une nuit de navigation plus tard nous sommes arrivés à Ua uka. Encore un mouillage sublime à l’est de l’île près de l’île aux oiseaux. Des myriades de sternes se reproduisent sur cette île plate et dénudée. Etonnant de se rejouer le film d’Hitchcock… Il faut escalader le long de la paroi abrupte à l’aide d’une corde. Se couvrir la tête est indispensable, les sternes n’hésitant pas à donner des coups de bec pour protéger leur progéniture… Attention à ne pas écraser les œufs tant ils sont nombreux !
Dans le village Hokatu nous avons été accueillis par des Marquisiens. Nous les avons invités à bord, ils ne sont pas venus les mains vides : glacière remplie (poisson cru, frites de Uru, marrons marquisiens, bières à gogo..) On se demandait qui invitait qui…!!! Cela ne suffisant pas, Benoit leur fils nous a offert un masque en bois de rose. Superbe ! Il trone maintenant dans le carré. Nathalie a eu la chance d’être invitée pour son anniversaire : ils avaient mis les petits plats dans les grands ! Et champagne ! S’il vous plait ! Evidemment ils nous ont offert ainsi que les voisins, des sculptures marquisiennes, casse-tête et raies manta ainsi qu’un poisson qui pèse bien 4 kgs. Ce dernier est parti par bateau pour la France…
On a fait le tour de l’ île avec les ados de la famille, très sympa… Ils n’arrêtaient pas de dire : ça glisse !ça glisse ! quand le bateau accélérait !
Ensuite ce fut Nuku Hiva où des amis nous ont rejoint et ont passé quinze jours à bord. Mouillages tous autant idylliques les uns que les autres. A part les nonos, ces petites mouches piquantes….
Puis Ua Pu nous a accueillis avec ces grands pics. Mouillage devant le village principal pas terrible, un anglais s’étant mouillé sur notre ancre…
Voir la goélette l’Aranui se mettre au quai dans ce mouchoir de poche est surprenant ! Il nous est passé tout près de l’étrave, nous ne pouvions pas reculer davantage avec nos 2.5 m de tirant d’eau !

On a retrouvé Benoit de Ua Huka qui participait à une course de Va’a pirogue locale. Il est arrivé 2e.
Petite fête au village bien sympathique en leur honneur.
Nous avons fait la connaissance de Tangaroa. Le feeling est bien passé avec Jacques et Chloé. Après avoir visité tous les mouillages de la côte ouest nous sommes partis pour les Tuamotu. Nous avons enfin pu sortir le spi du sac, 165 m2 ça aide… On découvre les avantages de la chaussette à spi… C’est génial !! Merci Tabarly ! (son inventeur).
Le Sud Ouest nous a surpris au milieu du parcours et nous avons pu nous protéger au Nord de Tépoto. Accueil incroyable, mouillage acrobatique, le Maire du village est venu nous chercher…. Nous avons pu faire le tour de l’île accompagné de sa femme et son fils dans l’engin de travaux public du village !
A deux kilomètre/heure, la famille Delebarre dans la benne nous avons eu le temps d’admirer le paysage !
Une des curiosités locales est… le cocotier à 4 têtes, vraiment surprenant….
Aucun bateau ne s’y était jamais arrêté ! ceci explique cela…
Pierrot s’est aussi essayé au lancer de javelot. Une perche d’une quinzaine de mètres est érigée avec une noix de coco à son sommet. Il suffit de lancer le javelot et d’essayer de le planter dans la coco…. Il suffit de…
Le lendemain matin, le vent ayant tourné, nous repartons sur Raroia. Nous y restons une dizaine de jours près d’un motu sous le vent. Pêche à la langouste la nuit avec la morygaz (lampe à gaz de pétrole). Les Enfants et Nathalie étaient surpris de voir les poissons endormis.
Nous n’avons pas été de grands prédateurs : une seule langouste ! Quelques problèmes pour retrouver l’annexe dans la nuit noire. La prochaine fois on mettra une lampe flash… on apprend à tout âge !!! Nous avons agrémenté nos repas de quelques escargots de mer, crabes et poulpes…
Après le passage au village et la pêche aux bénitiers de Pierrot et Nicolas avec un Pomutu, nous sommes repartis sur les Australes.
Nous sommes maintenant en dessous du tropique du Capricorne et malheureusement les dépressions passant au Sud nous envoient des vents d’ouest. Nous attendons le bon créneau pour rejoindre Tubuai. Nous n’avons plus de sondeur et le slalom entre les patates de corail est un peu rock and roll… Avec un observateur dans les premières barres de flèches ça le fait… Superbe motu piscine ! Ca vaut largement Bora Bora ! Mais le gros avantage c’est qu’il n’y a personne ! Et surtout pas d’hotel de luxe … Juste quelques pensions…
Pierrot a franchi le cap des 50 balais… en faisant de la planche à voile. Une grosse houle de 4 m s’écrasant contre le récif développait des vagues impressionnantes ! Qu’on est bien dans le lagon et pas dehors !!!
Après les Australes nous remontons sur Tahiti faire quelques bricolages (voiles, sondeur, support de pilote qui est HS depuis les Marquises (nous barrons à tour de rôle et les Enfants découvrent la joie des quarts !).
Après ce sera les îles sous le vent et nous quitterons la Polynésie Française sans doute de Maupiti.
Ensuite ce sera Souvarov, les Tongas que nous aborderons par le Nord et quitterons par le sud pour atteindre la Nouvelle Zélande où un très gros chantier nous attend… Nous viderons le bateau et viverons dans une location., caravane ou autre… Nous n’irons pas aux Fidji à cause de problèmes politiques.
L’ensemble des travaux devraient durer environ 6 mois minimum. Le gros avantage c’est que l’on trouve tout le matériel concernant le bateau en Nouvelle Zélande.
Nous sommes maintenant à Port Phaeton à Tahiti et partons la semaine prochaine pour les iles sous le vent. A+.
La bise à tous.
Chtimagine III

37 : Rions un peu en attendant la fin de la crise...

La blague du 08-02-2009

Parti faire une croisière en solitaire autour du monde, un cadre dynamique fait naufrage et échoue finalement sur une petite île perdue au milieu du Pacifique.

Il survit pendant quatre mois dans des conditions particulièrement précaires, se nourrissant exclusivement de bananes. Un jour toutefois, il aperçoit depuis la plage une embarcation à l'intérieur de laquelle se trouve la plus jolie fille qu'il n'ait jamais vue.

Il lui fait des signes et elle débarque sur la plage. Notre homme lui demande aussitôt : Mais d'où venez-vous ?
Et la superbe créature lui explique : J'habite de l'autre côté de cette île, j'ai fait naufrage moi aussi il y a maintenant trois ans...
L'homme : Heureusement que vous aviez cette barque pour vous en tirer !
La fille : Non, ce canoë, je l'ai fabriqué moi-même avec les matériaux que j'ai trouvés sur l'île.

Le cadre demande : Mais... avec quels outils ?
La jeune femme explique : J'ai découvert sur l'île un type de pierre poreuse facile à sculpter. J'ai aussi trouvé un type d'arbre dont le bois est suffisamment souple pour être malléable... En associant ces deux matériaux, j'ai pu concevoir un outillage assez performant. Vous voulez voir ?

Les deux naufragés font alors le tour de l'île pour débarquer devant un superbe bungalow peint en rouge et bleu. L'homme en perd presque l'équilibre.
Il demande : Vous avez construit ça vous même ?
Et l'hôtesse des lieux explique : Oui, ce n'est pas grand chose mais c'est mon petit chez moi...

En entrant dans le bungalow, l'homme est sidéré par le décor harmonieux et tous les équipements façonnés à la main.
La jeune femme lui propose alors de boire quelque chose mais voyant le verre qu'elle lui tend, l'homme refuse poliment : Non, vous savez le lait de noix de coco, je ne peux plus le sentir.
Et la jeune femme : Mais goûtez donc, c'est du gin. J'en ai quelques bouteilles en réserve... Encore une fois, l'homme n'en revient pas...

La jeune femme dit alors :
Vous voulez prendre une douche et vous raser ? Il y a un cabinet de toilettes et un rasoir à l'étage. Pendant ce temps, je vais enfiler une tenue plus légère pour être à l'aise...
Complètement fasciné, le jeune homme ne pose plus de questions et part se doucher.

Un peu plus tard, la jeune femme réapparaît dans un déshabillé élégant et très suggestif... Elle s'assoit sur un divan moelleux qu'elle a confectionné elle-même et invite son nouvel ami à venir s'asseoir près d'elle.

En le regardant d'un air doux, elle lui dit alors :
Dites-moi, vous êtes seul depuis si longtemps sur cette île perdue... Je suis sûre que quelque chose pourrait vous faire un immense plaisir... Quelque chose que vous n'avez pas pu faire depuis de si longs mois et qui vous démange...

L'homme n'en croit pas ses oreilles et répond :
Vous voulez dire... Ne me dites pas...

Vous avez aussi de quoi lire mes mails ?

36 : Chtimagine III aux Marquises

C’est d’Hiva Oa, aux Marquises, que nous nous reconnectons…

Après 7 jours de près à tirer des bords, nous sommes arrivés dans la baie d’Hanavave à Fatu Iva, l’île la plus sud. La beauté de cette baie que nous voulions montrer aux enfants n’a pas changé, même 20 ans après…

C est toujours un des plus beaux mouillages que nous ayons pu voir !

Nous avons retrouvé Agnès, avec qui, à l’époque nous avions échangé des livres… Comme elle travaille à l’école, nous en avons profité pour lui offrir 50 bouquins, donnés par les enfants…

Le petit village n’a pas trop changé (300 âmes…), à part l’arrivée de la télé et du téléphone par satellite!!!

Les gens, timides, nous ont offert des pamplemousses et des citrons.

Nous nous baignions tous les jours dans la rivière, la balade à la cascade est toujours aussi sympa.

Nous sommes allés au village d’Omoa à pied par la piste, 5 heures de marche quand même, nous avions pris la tente mais une marquisienne nous a proposé de nous ramener dans la pirogue de son mari...

Après une prière (salvatrice ? ils sont très religieux…), nous avons pu admirer les superbes falaises échancrées des mini baies battues par la houle puissante, superbe !

Notre solitude au mouillage n’a duré que quelques jours…

Nous avons fait la connaissance de, Manuia, une famille en année sabbatique sur un cata, très sympa .

Mathieu et Florence m’ont proposé d’aller plonger, la nuit, aux langoustes, depuis longtemps j’en rêvais…

La première appréhension passée, c’est magique !!!

Il faut faire abstraction des éventuels requins, de toute manière on ne les voit pas !

Malgré la houle, et, des fois, des multitudes de bulles qu’elle engendrait, la vue des poissons dormant dans les petites cavernes est un spectacle inoubliable !!! Juste éclairés par le faisceau de la lampe, deux yeux rouges se distinguent sur la roche, une langouste ! Hervé la tire avec un petit fusil, difficile avec la houle de les prendre à la main…

Ça y est encore un rêve qui se réalise !!! Encore merci les amis !

Agnès nous a invité à manger un midi, elle avait mis les petits plats dans les grands !

Salade, Urus (fruits de l’arbre à pain), poulet, cochon local, tout cela cuisiné avec amour ! Sympa !

Nous avons fait le tour de cette petite île… Au vent, un troupeau de petits globicéphales nous a accompagné pendant au moins une demi heure, ils ont été rejoints par quelques dauphins se mêlant à la fête !

En fin de soirée nous touchions Tahuata, mouillage à Apatoni, puis Vaitehu enfin Ana moe noa nous retrouvait 20 ans après …Ah, nostalgie !!! Les poulpes n’étant pas là, cette fois (tant pis pour les conserves…), nous avons profité des fonds merveilleux et de la belle plage de sable jaune, ce qui est rare ici…

Déserte, une maison de pêcheur, quelques Citronniers, pamplemoussiers, douches d’eau douce juste en face de la plage…On est bien…

Nous devons rejoindre l’île voisine de Hiva Oa pour récupérer la deuxième partie des cours du CNED de Maeva (la poste a, pour une fois, bien marché !!!).
Apres des réparations diverses, surtout sur les voiles qui sont pourries, nous rejoindrons la côte nord, avant

d’atteindre Hua Uka, puis Nuku Hiva…

A bientôt…


Chtimagine III