Sunday, May 15, 2011

73 : Chti III enfin sur le départ d'Ushuaia !!!

ÇA Y EST !!! Et maintenant elle tourne !!!
L'hélice, prêtée par deux hollandais, encore merci (nous leur rendrons à Puerto Montt), a enfin pris sa place au bout de l'arbre.. Pourquoi avoir mis autant de temps, me direz vous? Bon, ceux qui connaissent le coin savent qu'ici nous sommes "al fin del mundo", ils nous le rabâchent avec leur pub à la con (comme si il n'y avait plus rien au sud d'Ushuaia !!!). C'est pas facile tout les jours... 

Bon bref, marnage maxi 1m40 en vives eaux, un chariot qui ne peux supporter que 10 tonnes avec des rails pourris ... C'est pas ça qui nous simplifie la vie... On ne peux bosser que 2 heures la nuit à 2 heures du mat' en barbotant avec de l'eau jusqu'à la ceinture, bien sûr car, en plus, l'écart entre les marées est le plus important à ce moment là !!!

Quelques pièces qui ne sont pas faites à la dimension demandée... Et hop, c'est reparti pour 15 jours, histoire de se rechopper les grandes marées suivantes... Cool on vous dit...
Ha, oui ! On a oublié : tout ça avec tempête de neige, froid de canard et eau à 6 degrés, elle est pas belle la vie !!!
Le pire c'est qu'il va falloir tout démonter a Puerto Montt pour mettre l'hélice du bon diamètre...
En plus, comme on a essayé de redresser la chaise d'arbre, on a une fuite d eau, pompage obligatoire toutes les 4 h... A part ça, tout va bien madame la marquise !!!
Nous sommes bien contents de renaviguer et on va se régaler dans les canaux !!! Il faut dire qu'on aura sans doute de la neige à la place de la pluie, vu qu'on commence à avancer dans l'hiver, si les raquettes n'ont pas beaucoup servi en Antarctique, elles vont chauffer dans les canaux !!! De tout manière, on a les lunettes de ski pour la grêle à la barre !!!
Dans un peu plus de deux mois il faut que l'on soit à Puerto Montt avant notre retour en France en Août jusqu'à mi septembre.
La bise des chtis

Tuesday, May 10, 2011

72 : Poniente !


C'est le vent du ponant espagnol, donc qui souffle de l'Ouest (précision pour ceusses qui ne peuvent retrouver où ils habitent sans un gps...) et c'est celui que j'attends pour rentrer dans la Mare Nostrum... Contrairement aux charts (les statistiques) qui indiquent une prédominance des vents d'ouest dans cette région au mois d'avril, il me faut ronger mon frein d'abord une semaine juste après avoir viré le cap Trafalgar avant de pouvoir franchir le détroit de Gibraltar en contournant la ville la plus au sud de l'Europe continentale, Tarifa...

Je m'arrête à proximité de cette pomme de discorde anglo-espagnole, Gibraltar, les espagnols ne supportent pas la souveraineté anglaise sur ce rocher (je me demande ce que pensent les marocains des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla...), il a même fallu qu'une frégate de la Royal Navy arraisonne une vedette de la Guardia Civil qui gênait délibérément les évolutions d'un sous-marin de l'Otan... Moi, j'sais pas, mais quand on pense à ce que les anglais ont engagé pour conserver leur souveraineté sur ces lointains cailloux des Malouines (sorry, des Falklands!), ils ne vont jamais abandonner cette forteresse stratégiquement placée sur l'une des voies maritimes les plus fréquentées du monde, et les habitants du caillou aimeraient bien qu'on leur foute la paix !
Bon alors là, c'est 2 semaines de Levante, vent d'Est puissant, puis 2 jours de Poniente et à nouveau 2 semaines de vents contraires à mes aspirations... J'ai loupé un premier train d'Ouest mais j'avais une bonne raison, puisque je repars de La Linea de la Concepcion avec 2 beaux réservoirs d'eau en dur, 300 litres sous les banquettes, un minimum pour qui veut aller loin... Merci encore Angel pour ton aide précieuse et ton bénévolat de traducteur, et pour nos discussions philosophiques...

Je pars enfin après avoir fait le plein à Gibraltar (environ 10 centimes d'euros en moins sur le litre de GO, y a pas de petit profit !), contourne Europa Point (et sa mosquée) et emmène Eclipse parcourir sa deuxième mer, sans brusquer, j'ai tout le loisir de méditer en Méditerranée...
Las, le vent m'abandonne à mi parcours, et malgré l'aide d'un banc de dauphins qui soufflent autour d'Eclipse dans le golfe de Marbella par une nuit sans lune, je suis obligé de remettre en marche le moteur si je ne veux pas retourner en arrière avec le courant de marée (jusqu'à 4 nœuds, c'est pas rien !)... 
55 miles en 25 heures dont 9h de moteur, pas génial pour arriver à Benalmadena qui se targue d'avoir été élue 2 fois meilleure marina du monde, ah bon ? Parce que bof ! A part se faire admirer par les badauds qui badaudent librement au cul des bateaux dans un décor kitsch au possible... Je n'y serais resté que pour aller faire un tour à Malaga et le musée consacré à l'enfant du pays, un certain Pablo Picasso...
Mais le musée est fermé le lundi et après je loupe mon train, alors je reprends le large, plein vent arrière donc sous génois seul, une houle d'un mètre pas tout à fait dans l'axe, mais quand je repense au golfe de Gascogne, je rigole ! J'alterne période de sommeil d'1/2 heure et de veille jour et nuit, heureusement qu'il n'y a pas grand monde sur l'eau, parce que même en réduisant mon génois à la taille d'un string pour la nuit, je déboule toujours à 5 nœuds, 122 miles en 24 heures, du bonheur ! « C'est comment qu'on freine ? » chante Bashung dans le poste...
Enfin, je tourne le Cabo de Gata au petit matin dans la lumière radieuse du soleil levant, la houle qui était montée à 2 mètres se calme enfin, je me fais moins secouer, mais le vent mollit aussi et même si je renvois la totalité de ma voile (hisse la mique!), ma vitesse diminue inexorablement... Que faire d'autre que de se boire une petite bibine en travaillant son bronzage ? Le poisson ne monte pas plus à bord à 3 nœuds qu'à 7 nœuds, je me fais une gamelle de pâtes « à la Tabarly »...
Il faut que j'ajuste ma vitesse (cad ma voilure) pour arriver dans la matinée à Cartagena, mais le vent, ce farfadet malicieux, disparaît totalement au douzième coup de minuit... Des souffles puissants, une grande tâche blanche qui glisse sous ma coque, une nageoire effilée aperçue furtivement à la clarté des étoiles, il me semble bien que quelques orques sont passés par là...
Mais l'aube me retrouve à 22 miles de mon objectif, soit 0 miles parcourus en 6 heures !
Bon, j'ai bien dormi ! Moteur, mon joli moteur, l'étrave d’Éclipse fend une mer d'huile aux reflets d'acier, créant un sillage vierge qui fait remonter à la surface quelques familles de dauphins endormis (ah ben oui, on gambade, on batifole, on pêche toute la nuit et au petit matin, allo y'a plus personne !).
Arrivé à bon port, la deuxième marina est la bonne, parce qu'on arrive en haute-saison, attention les tarifs ! Je vais certainement zapper les Baléares, j'ai pas les moyens de payer 232 € la nuit à Ibiza ! Et puis il me faudrait un équipage pour profiter pleinement des mouillages de cet archipel, certainement en avril prochain, avis aux amatrices (et 'eurs) !
En attendant, Cartagena mérite aussi qu'on s'y attarde, comme l'ont fait les phéniciens, les romains (les habitants ont retourné leurs tuniques pendant les guerres puniques, ce n'est pas unique...), les byzantins, les wisigoths, les vikings, les maures, les arabes, et, oh surprise ! Les espagnols ! 
Aujourd'hui les paquebots se succèdent déversant une marée de croisiéristes de toutes nationalités pour une escale d'une demi journée... L'histoire millénaire de cette ville s'est récemment ré-écrite puisque ça ne fait pas 20 ans qu'on a découvert un théâtre romain en plein centre-ville !
De même, l'archéologie sous-marine profite des travaux d'aménagement du littoral pour exploiter de nombreuses épaves qui ont croulées et coulées sous leurs amphores par vent fort...
Bon, c'est quand qu'il se radine, ce vent d'ouest ? No agenda... En attendant, j'échange des bons procédés avec Anne & Alain sur Hélios, ça fait 8 mois qu'ils sont ici, à mon avis, ça doit leur plaire quand même un peu !

71 : Téou néo-z...

Bonjour à tous
Depuis tout ce temps sans nouvelles de nous autres,
voici quelques explications bienvenues pour tenter
d’excuser ce retard dans nos courriers.
Arrivés début Décembre au pays Kiwis, notre rythme
de vie allait quelque peu changer, ici, l’été s’installait,
les journées s’étalaient plus longuement pour nous
offrir de magnifiques lumières…
Alors claro, retrouver un climat tempéré après toutes
ces années sous les tropiques, nous ouvrait un appétit
d’ogre… cet été néo-z, nous allions le dévorer !!
Les premiers jours servirent à prendre quelques
repères, à récolter le maximum d’informations
concernant le fonctionnement de ce pays, à retrouver
les copains navigateurs arrivés de tous horizons pour,
comme Nous, laisser passer la saison cyclonique qui
sévit juste au Nord…nous capturions ainsi nos
premiers « feelings ». Notre venue en NouvelleZélande
n’a rien d’une escale comme les précédentes.
Nous y sommes avec pour projet d’y séjourner tout
l’hiver afin de remettre en état notre cata tout en
scolarisant Timery et Antonin.
Ce choix implique quelques démarches
administratives, gestion des extensions de visa,
renouvellement de passeport de Timery, pour ensuite
faire le second pas…trouver cet été le bon spot.
Alors vous y êtes, c’est parti pour une balade le long
de la côte Nord-Est. Arrivés de manière officielle
dans la Baie des Iles/ Northland, tous les vents de
secteur Nord seront nos alliés pour glisser tranquillo
vers Auckland, tout en profitant de beaux mouillages
bien abrités, histoire de laisser passer quelques
dépressions ou queue de cyclone venue s’échouer dans
le secteur…ok , en NZ, ça souffle de temps en temps!!!
Auckland…imaginez le tableau…une arrivée devant ce
petit Manhattan du Pacifique Sud avec Téou entouré
de mammifères dignes de cette latitude..why not ?
L’aéroport international n’est plus si loin, récupérer
nos différents visiteurs devient plus facile, surtout
après 30 h de trajet depuis l’ Europe ; faire avaler
cinq heures de bus aux grand parents friserait
l’irrespect …alors que Olaf le mâle et sa tribu se font
un plaisir de les accueillir.
Après avoir assisté au premier feu d’artifice de
l’année, diverses belles unités profitent également de
cette baie, pour préparer la prochaine America’s cup,
impressionnantes de vitesse, ces machines sont bien
sympa à regarder évoluer sur le plan d’eau.
Dire que tout ce monde cohabite…chouette, mais pour
encore combien de temps ??
Claro que des poissons habitent la baie, vu le nombre
de pêcheurs ravis de leurs prises…ou tout comme ces
orques venus se rassasier de calamars et de raies…et
ces cormorans peu farouches, look !!!
Heureusement, le grand-père paternel en vacances à
bord se devait de remplir son rôle, pêcher le poisson
frais du jour…
Mais aussi, il lui fallait aller promener ses petits
enfants à terre, au gré des mouillages, facile en NZ,
un nombre incroyable de chemins balisés existent …
Même si parfois, ces petits ne sont pas disponibles,
trop occupés à discutailler avec les maîtres des
lieux… alors comment faire pour détourner leur
regard ??
Parfois la pêche nous réserve quelques surprises, tout
comme ce Blue Pingouin venu dévorer notre cuillère…il
est vraiment rare de pouvoir les approcher de si
près…et une fois sa frayeur passée, il replongera tout
vivace vers d’autres poissons.
Dire que ces deux espèces cohabitent…ce beau
spécimen ci-dessous est venu lui, au mouillage, lécher
les arêtes des prises du jour…pas affamé mais
presque !!!
Autre spécimen, le Grand-père paternel est
probablement le grand-père qui a parcouru le plus de
miles nautiques sur un engin de plaisance à voile, sans
encore à ce jour, savoir naviguer… ça, c’est balaise,
c’est même un honneur, nous accorder autant de
confiance !!!
Il s’est même prêté à la photo prouvant le contraire,
histoire de faire taire tous les moqueurs.
Heureusement, nous sommes au mouillage…
En Nouvelle-Zélande, le soleil est particulièrement
agressif et l’été battant son plein, il faut savoir se
protéger… sans oublier son beefsteak !!!
Après le passage de la Grand-mère maternelle, les
images sont dans les diaporamas précédents, c’est au
tour du Grand Père de faire ses adieux, sans oublier
de faire la photo de famille sur le ponton…
Les cabines Tribord redevenues disponibles, des amis
de Nouvelle Calédonie passent en coup de vent,
laissant le temps aux enfants de s’exploser ensemble,
quelle brochette, ambiance à bord garantie !!!
Et voilà rapidos, comment un été peut s’évanouir, nous
voici fin Mars et Maiken via la complicité de Gérard,
m’offre d’aller voir à Melbourne, le premier Grand
Prix de Formule 1 de la saison 2010-2011.
Vite, mettre la famille et le bateau en sécurité,
sauter dans un bus pour rejoindre Auckland et son
aéroport, ça prend déjà au bas mot une petite
semaine…les jours filent.
Arrivée en Australie, Gérard est là, en tant que
spectateur passionné et acteur averti de la F1, le voici
chef mécano pour l’écurie « Torro Rosso »…
Me voici équipé d’un laisser-passer « Paddock » pour
le week-end, libre de gambader devant tous les
stands, quelle aubaine et plus encore, à ses côtés, je
vivrais la course dans le box, un casque sur les oreilles
au sein de cette écurie italienne, à écouter et
ressentir les vibrations de toute cette équipe, un
grand moment.
Après toutes ces années à naviguer loin des circuits,
j’avoue que le décalage avec notre Vie de bohème
maritime ressemble à un gouffre… Ce moment fût
magique, regarder évoluer, écouter et sentir toute
une équipe de techniciens s’agiter autour de deux
pilotes est un véritable opéra, de plus, avoir cette
chance d’admirer son ami au boulot fût unique et
passionnant.
Gégé, toujours disponible pour expliquer en détails les
1000 questions dont je l’affuble… merci Gégé, merci
Karène et grand merci Maiken…
Voilà, 47 balais, c’est fait, Melbourne, c’est fini, l’été
s’achève alors que faire encore d’exceptionnel avant
l’hiver ?
Le hasard des rencontres, une fois encore, va créer
l’évènement. Michel, français établi depuis peu chez
les Kiwis, se balade en kayak, longe Téou au mouillage
et interpelle nos moussaillons. Contact établi, le
courant passe à fond, Michel est instructeur de vol
sur « Autogire », sa proposition est retenue à
l’unanimité.
Nous voici tour à tour passagers, à la découverte de
cette sensation nouvelle, un vol en ULM (ultra léger
motorisé).
Là aussi, le décalage est sympathique, emportés par
cette superbe mobylette des airs à survoler cette
Baie des Iles que nous commençons à bien connaitre
vu de la Mer, nous apprécions le découpage de toutes
ces baies vu de là-haut, avec dans le casque, un gars
qui parle français, bref, on se régale à survoler Téou
et ses environs pour finalement se quitter avec ce
goût de « reviens-y ».
A suivre donc, laissons passer l’hiver et ses
dépressions, profitons-en pour remettre en état
« Téou » à Whitianga, ou Arnold et Jocelyne
généreusement nous laissent occuper leur demeure,
un vrai petit paradis que vous découvrirez
prochainement dans un diaporama.
A tous et toutes, bonne continuation, attendons de
vos news avec impatience.