Saturday, October 18, 2014

91 : Chtimagine III au Vanuatu et à Maré

Nous revenons d'une navigation (note de Libellule : en juin, désolé pour le retard à la publication milles excuses...) au Vanuatu et à Maré aux iles Loyauté qui nous a bien plus. 
10 nœuds pour monter jusqu'à Pentecôte qui est à 400 miles au nord du sud de la Grande Terre de Nouvelle Calédonie (pour y arriver il faut faire environ 40 miles supplémentaires de Nouméa), donc pas trop de temps sur 15 jours de vacances. Nous y étions 3 jours après. 

Notre objectif était d'essayer de voir le saut du "go". Il s'agit d'une légende qui est perpétrée depuis plusieurs générations. Ils construisent tous les ans vers le mois de mars une nouvelle tour de bois haubanée qu'ils accrochent à un arbre vivant pour lui donner plus de stabilité et de solidité. 


De là ils font un saut dans le vide d'une quinzaine de mètres et tombent à même le sol meuble retenus par des lianes liées à leurs chevilles... L’ancêtre du saut à l'élastique... 
La légende nous dit qu'une femme voulant échapper à son  prétendant est montée dans un arbre et a sauté dans le vide mais elle avait prévu d'y installer une liane... Elle a eu la vie sauve alors que son poursuivant s'est écrasé au sol... Ce rituel annuel est maintenant réservé aux hommes pour contrer l'affront qui leur a été fait, autre Pays, autres mœurs.... 

Nous avons pu rencontrer dès notre arrivée le Chef du village que nous avons invité à notre bord. Le contact est bien passé,  (bien que nous sachions que tout cela était bien touristique) nous lui avons demandé si l'on pouvait voir le saut. Il y a "une saison" car les lianes ne doivent pas être trop sèches... autrement elles peuvent casser. Il nous a organisé l'ensemble : chants, danses et sauts, moyennant finances bien sûr. Mais nous connaissions le deal... 
Le soir Pierrot est descendu à terre boire le kava avec les hommes du village, invité par le chef. Nathalie et Nicolas sont restés tranquillement au bateau... 


Pierrot a eu un tellement bon contact avec le beau-père du chef qu'il voulait lui donner un lopin de terre dans son île natale un peu plus au sud... 
Ca fait vraiment plaisir, ça faisait depuis les Tuamotus qu'on ne lui avait pas proposé ça...  
Une retraite dans la nature pure pendant quelques mois ne serait pas pour lui déplaire... 




Le soir, le volcan de l’île d'Ambrym est devenu tout rouge... Nous sommes dans des îles volcaniques contrairement à la Calédonie qui elle est une résurgence du manteau. 

Le lendemain et 15 miles plus sud nous avons mouillé dans une baie bordée de sources d'eau chaude. Des fois il était difficile de rester sur place... Magnifique !!! Nicolas et Pierrot sont partis explorer une rivière à sec dans la forêt primaire : un grand plaisir...





Après un arrêt à Malicolo, une île voisine et un très bon contact (encore) avec une famille vanuataise nous sommes repartis sur les îles Loyauté à Maré. La météo étant en notre faveur nous n'avons tiré qu'un seul bord. Cette ile corallienne change complètement de la forêt luxuriante du Vanuatu mais a aussi un charme certain. Nous avons trouvé les habitants très gentils et nous n'avions même pas à lever le pouce pour que les voitures s'arrêtent... Nous y sommes restés une petite semaine et sommes rentrés de nouveau à Nouméa... 

Maeva a attaqué sa première année de médecine sur les chapeaux de roues... Lundi démarrage à 6 h du matin et arrêt des cours à 19 h 30 avec quand même une pause d'une heure à midi... (Ca fait quand même 12 h 30 de cours dans la journée) Elle a mangé à bord ce midi et ça a l'air de lui plaire... Elle est à fond sur les cellules... Mais il ne faut pas nous  en demander plus...
Nico lui est parti cet après-midi faire une compétition d'escalade à Païta avec sa prof d'EPS... Et nous, nous sommes de nouveau sur notre corps-mort... Heureusement qu'il y a les weekends où nous invitons nos amis, Chti ou pas, sur les îlots pour un barbecue... 
Bises à tous.

Monday, March 17, 2014

90 : L'Antarctique au long cours

Voici l'article de Karen Isère qui est paru dans Paris-Match début mars sur le voyage qu'a fait Maeva sur le continent blanc...
parismatch.com/vivre/voyage/L-Antarctique-au-long-cours-550645
EXPÉDITION
L’ANTARCTIQUE AU LONG COURS

Dion Poncet, capitaine, et Juliette Hennequin, sa compagne, à l'arrière du Hans Hansson.© Karen Isère
Le 27 février 2014 | Mise à jour le 01 mars 2014
PAR NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE EN ANTARCTIQUE, KAREN ISÈRE

Nous avons testé cette croisière de 3 semaines sur les traces de Charcot. 
Petit bateau, petit groupe et capitaine d’exception. 
Un rêve à l’état pur le long du continent le plus sauvage au monde.


Drôles et touchants, trois manchots Adélie titubent en direction de la rive. 
S’ensuit un conciliabule : « Plonger ? Pas plonger ? » 
Sous l’eau rôdent leurs prédateurs, les léopards de mer… Nous avons aperçu ces drôles de phoques, ondulant comme des reptiles sur des bouts de banquise. Seuls concurrents : les terribles orques. 
Mais pas d’ours polaires, bien sûr, puisqu’ils se cantonnent à l’Arctique, donc aucun danger 
pour la gente humaine ! 
Au sein de cette faune unique au monde, nous ne sommes que huit « homo sapiens », 
six Français et deux Suisses. 

Le mythique passage Lemaire, entre deux rangées de montagnes : 
la péninsule (à g.) et une île.© Karen Isère 

Le fait d’être un tout petit groupe permet de mettre pied à terre chaque jour, et sur un nouveau site. Fabuleux privilège ! 
En effet, le Traité de l’Antarctique limite strictement les débarquements. Comme il interdit aussi la chasse, les animaux se laissent approcher sans crainte. Sidérant de s’asseoir en plein milieu d’une colonie de manchots affairés, ou à deux pas d’un phoque endormi ! 
En Zodiac, nous nous mêlerons à une quinzaine de baleines à bosse en pleine pêche. L’une d’elles plongera à deux mètres de nous, déployant une queue blanche et ocre. 

Un manchot Adélie. Très adapté au froid, il ne vit que dans l'Antarctique.© Karen Isère

Nous voici sur une autre planète : encerclé de farouches courants, le continent qui héberge le pôle sud ne fut jamais colonisé et n’appartient à personne. Seuls quelques scientifiques vivent sur ses 14 millions de kilomètres carrés – deux fois l’Australie ! Cette terre de tous les records est la moins arrosée, la plus élevée (2 300 mètres en moyenne) et la plus glaciale en hiver. 
Mais en décembre-janvier, le plein été austral, le froid sec, autour de 5°C, 
ne pénètre pas un équipement de ski tout simple. 
Nous naviguons entre la péninsule antarctique et ses îles. 
Dépaysement total puisqu’on se retrouve à la fois en mer et en pleine montagne. 
Des cimes à la rive coulent des glaciers de soixante mètres d’épaisseur, dont les bords bleutés peuvent brusquement se briser. Dans un grondement de tonnerre, nous les verrons « vêler », c’est à dire larguer des blocs de glace, créant de nouveaux icebergs de toutes tailles, arrondis ou hérissés, 
sidérants de beauté mais d’une trompeuse sérénité. 
L’un d’eux va se fendre sous nos yeux, puis basculer, sa partie immergée surgir 
en soulevant des vagues turquoise…
Nous sommes éblouis, pas inquiets. 

Le capitaine, Dion Poncet, est, de l’avis des spécialistes de l’Antarctique, le meilleur navigateur de la zone. Fils du célèbre skipper Jérôme Poncet, il est né dans la région, sur le bateau familial. Pour Dion, la glace fut un terrain de jeu, elle est devenue sa patrie. Personne ne sait comme lui s’y faufiler, franchir une nappe de banquise ou s’y garer pour la nuit. Avec ça, un capitaine d’une rare gentillesse, doublé d’un puits de science.
Dion Poncet, capitaine au grand cœur et expert reconnu de la navigation dans les glaces.© Karen Isère 

A ses côtés, sa compagne, Juliette Hennequin est aussi une grande navigatrice, 
ex-skipper de voiliers Penn Duick. 

Dion nous réserve mille surprises spectaculaires, se cale contre un iceberg pour que nous y débarquions ou pour cueillir des stalactites qui, une fois débités, donneront les glaçons de l’apéro. 
Les soirs de réveillon, dans une lumière irréelle, le soleil se couche langoureusement vers minuit, 
réapparaît deux heures plus tard. 
Dans l’entre-temps, pas d’obscurité mais un ciel repeint de rose et d’or. 


La plupart des voyages Antarctique offrent six jours sur place. Grand maximum. 
En effet, pour atteindre la péninsule, il faut traverser le détroit du Drake, quelques jours de navigation houleuse depuis la pointe de l’Amérique du sud. 
Nous, nous jouissons de quinze jours car nous sommes arrivés directement en avion depuis la Patagonie chilienne. Un des immenses avantages de ce voyage. 
Nous effectuerons le retour en bateau, pour arriver aux îles Malouines et visiter une immense colonie de manchots royaux, si graphiques qu’on les croirait nés de la plume d’un artiste. 
En attendant, Dion fuit les gros paquebots de croisière et pousse loin vers le sud, sur les traces de l’explorateur Jean-Baptiste Charcot. 
Autour de nous se déploie un pur paradis blanc et bleu. 
28 décembre, 65 degrés de latitude sud. Un pur paradis...© Karen Isère 

Petit mais extrêmement robuste, le Hans Hansson est un héros à lui tout seul : ex-bateau de sauvetage, il a passé des décennies au secours des navires en proie aux pires tempêtes du nord de la Norvège. 
Nous, nous dormons comme des bébés dans de confortables cabines.

La plupart des passagers sont retraités et heureux comme des gosses ! D’autant que la guide, Murielle Denis, grande spécialiste des pôles, se révèle aussi championne d’autodérision et d’une extrême attention aux besoins de chacun. Côté cuisine, nous nous régalons des recettes – et du sourire chaleureux – de Dominique Limbour, également cuistot de l’expédition scientifique Tara. 

Entre deux icebergs, Juliette cueille des stalactites pour les glaçons de l'apéro !© Karen Isère 

Elle est secondée par une adorable fée blonde, Maeva, 18 ans, également experte en navigation.

© Karen Isère

En tout, nous sommes treize à bord, et la chance est toujours au rendez-vous. Encadrement humain exceptionnel, immersion dans la nature la plus pure…

© Karen Isère

Au terme du voyage, les mêmes mots reviendront dans la bouche de tous : « C’était si beau que j’ai le sentiment d’avoir rêvé. » 



Carnet pratique
Croisière en péninsule et mer de Wedell
A partir de 9 900 euros.
Agence Grands Espaces
France : 03 80 84 89 91
Suisse : + 41 (0)26 912 37 86
www.grandsespaces.ch

Retrouvez  toutes les images de ce voyage au bout du monde austral
en cliquant sur e lien ci-dessous :
http://www.parismatch.com/Vivre/Voyage/Antarctique-A-la-decouverte-du-sixieme-continent-550846

2 RÉACTIONS

Par Jugulaire Posté le 01/03/2014 à 20h08 
J'étais du voyage. Quand on me demande comment c'était je dis: "je reviens d'une autre planète". J'ai beaucoup voyagé mais la j'ai atteint mon nirvana. Que du beau, que du pur, que du rêve éveillé. Instants magiques partagés avec des compagnons de route agréables, curieux et enthousiastes. Équipage hors normes, compétent, aux petits soins, chaleureux. Aucune tache au tableau de ces paysages immaculés. J'en resterai marqué à jamais.

Par Guidechamonix Posté le 11/03/2014 à 07h57  
Nous revenons nous aussi d'un voyage d'exception sur le Hans Hanson en péninsule antarctique ! Quel voyage... Nous préparons déjà le prochain en Géorgie du sud ! Quelques photos ici: http://www.kailashadventure.com/paysages-antarctique-janvier-2014/

Thursday, January 16, 2014

89 : Chtimagine III autour du gros caillou...

Ca faisait un bail qu'on n'avait pas écrit !! ... (et encore plus longtemps que je ne me suis pas occupé de mes blogs, mea culpa ! -Lib)


En août nous sommes partis aux Iles Loyauté à Maré, Tiga et Lifou. 
Nous nous sommes régalés, temps et mouillages superbes et les gens plutôt sympas. 
En octobre nous sommes partis au récif d'Entrecasteaux à 350 miles au nord ouest de Nouméa. 
Une bonne trotte, sur 15 jours ça le faisait, mais juste... 
Vent portant à l'aller léger mais au retour 20 à 25 nœuds d'alizé dans le pif... moins drôle... 

Tout au nord nous étions à l'atol Huon qui a une frange d'un mile de long sur 50 m de large. 
Arrivés au petit matin, nous avons débarqué tout de suite et quel n'a pas été notre étonnement de voir autant de tortues, autant dans l'eau que sur la plage ! Nous sommes tombés en pleine période de ponte ! Quelle chance depuis le temps que l'on en rêvait !  C'était notre première fois ! 
En fait les mâles fécondent les femelles peu avant la ponte. Ils se mettent à plusieurs... impressionnant de les voir dans l'eau cristalline à 5 - 6 m de profondeur à 5 sur une femelle ! Il faut aussi faire attention à soi car ils sont agressifs et n'hésitent pas quand on s'approche de trop à foncer sur nous ! Un bestiau de 300 ou 400 kgs et d'1.5 m de long ça fait drôle... 




La nuit les femelles remontent sur la plage pour pondre et cherchent un endroit qui leur convient. C'est donc bourré de trous immenses... Nous avons évalué le nombre de tortues à environ 200 bêtes. Pierrot s'est levé à minuit pour aller voir la ponte sur la plage. Il a réussi à voir une tortue pondre. Maeva et Nathalie n'ont pas eu la patience d'attendre car ça prend une plombe... En fait bien plus que ça, ça prend plusieurs heures... Le plus étonnant c'est de voir avec quelle douceur et dextérité elles arrivent à creuser le trou pour la ponte (environ 50 à 70 œufs). Elles utilisent leurs pattes arrières comme des cuillères. Elles rejettent le sable à chaque fois.

Evidemment le sable s'écroule et inlassablement elles continuent les mêmes gestes pour arriver à leur fin. Ensuite avec autant de précaution elles recouvrent les œufs fraîchement pondus toujours avec leurs pattes arrières. Ensuite c'est le tour des pattes avant qui peuvent déplacer un demi-mètre cube (à la louche) pour recouvrir le tout.... Après autant d'efforts elles se reposent avant de repartir à l'eau.
 
Il y avait énormément d'oiseaux qui nichaient : fous de Bassan, sternes et pour la première fois pour nous des frégates. 
Nico et Pierrot en ont profité pour s'éclater en kite et en planche ! 
Maeva étant à fond dans ses révisions pour le bac. 
Nathalie quant à elle avait ouvert sa boite d'aquarelle.
Maeva vient de finir ses épreuves de bac et on attend le résultat le 06 décembre. Elle vise la mention TB en terminale S. Les Parents n'en serait pas peu fiers... (Maeva a décroché la mention TB au bac scientifiqueElle va donc pouvoir entamer sa première année de médecine ici à l'Université de Nouméa...)

En ce moment elle est dans les avions pour se rendre aux Falklands pour embarquer sur le Hans Hansson avec une amie, Juliette et Dion Poncet pour aller un mois et demi en mer de Weddell  et en Antarctique. Nous lui avons offert le billet d'avion... Vu qu'elle va faire médecine après, elle est partie pour bosser dur pendant quelques années... 
Nico, quant à lui, rentre en seconde générale après une très bonne année de 3ème. Il a eu les félicitations des profs... avec 15.5 de moyenne générale. Il passera son brevet le 9 et 10 décembre.

(Moi, je viens de réussir mes examens d'urine, lol !!! -lib)

Dès que nous aurons bouclé le dossier d'inscription pour la fac de Maeva (la première année de médecine peut se faire à Nouméa, on lui a pris un logement dans le campus pour qu'elle puisse travailler correctement) nous partirons pour la Nouvelle Zélande, cette fois-ci pour visiter et non pour travailler sur le bateau !
Retour prévu à Nouméa mi-février. 
Bonnes fêtes ! 
La bise des Chtis et bonne année !