Sunday, December 11, 2011

77 : Téou se dédouane...


Hello everybody
Samedi 10 Décembre, il est enfin possible de prendre du temps au temps, de vous raconter ces dernières semaines plutôt intenses. Notre seule correspondance mail soutenue depuis notre retour en NZ fût avec Madame la Douanière en Chef.
Elle, elle ne démordait pas à l’idée de nous faire bloquer 166 000 nzd (96 000 € !) sur leur compte, à la date anniversaire de Téou dans les eaux NZ, somme évaluée par Mme correspondant à la valeur de la taxe d’importation de notre navire.
Nous, nous cherchions la solution pour passer un été de plus sur zone, histoire d’apprécier une fois de plus les amis croisés à terre et finir les travaux de peinture extérieur, la fabrication de nouvelles jupes, l’antifouling, etc, etc… Bref, deux mois de travaux en chantier au bas mot.
Rien à faire, le 30/11, Téou se doit de faire sa sortie officielle à Opua, au Nord de l’île du Nord.
Et le 27/11 seulement, la première grande marée nous offrait la possibilité de désenvaser Téou, entièrement vide pour l’occasion. 10h00 du matin, c’est fait, on flotte…Y’A PLUS KA !!!
Ouf, après un mois de boulot tendu, aidé de nos hôteliers, toujours disponibles pour filer le coup de main, le moteur tribord fût opérationnel seulement la veille vers 21h, tout comme le solent fût envoyé à la nuit tombée du même jour par un autre couple d’amis français venu partager leur week-end en notre compagnie. 
Ils se souviendront de l’extraction du nid d’oiseau dans le tunnel de la bôme, manipulation précieuse qui nécessita trois heures pour tenter de sauver quatre œufs ! 
Heureusement et pour nous tous, la météo de ce week-end connait nos objectifs :
Dimanche 27, petite balade en Mer pour vérifier et valider la bonne marche du canot.
Lundi 28, dès la marée montante, profiter de la barge d’Arnold pour recharger toutes nos affaires perso et l’avitaillement, ranger et caler le tout avant de filer dès l’après-midi vers le Nord, direction Baie des Iles/Opua où Mme la Douanière trépigne…
Jocelyne et Arnold nous accompagnent, heureux à l’idée de découvrir la côte NZ vue du cata. Timéry est à bord en tant que marin, trop impatiente de retrouver les sensations sauf…celle du mal de Mer. A Maiken et Antonin de nettoyer le cottage et de nous rejoindre la voiture pleine, à une journée de route…
Le 28, la relâche de tout ce speed commande une nuit de repos à Mercury Island, magnifique. 
29 au matin, c’est au près serré peu confortable que nous toucherons Great Barrier, où la pause s’impose dans l’attente de la rotation des vents prévus au cours de la nuit. 22h00, nuit noire totale, les premières rafales me susurrent un départ imminent, première nuit en Mer donc, sous rafales à 35 kns, histoire d’être bien à poste le 30/11 devant cet uniforme. Les albatros salueront notre passage au Cap Brett, la Mer est belle, bien formée, 3 m de creux, adieu la pêche !!!
Arrivés 15h00 à terre, bureau des douanes fermé…un n° de tel…nous glisse à son tour le contact direct de la Chef :  « Allo Deborah, ici Téou »…trente secondes plus tard, la voici qui m’annonce qu’un dépassement de dix jours ne leur pose aucun problème…merci de l’info, trop cool…claro qu’ils n’ont pas idée des conséquences de leurs paroles et des décisions qu’il faut sans cesse prendre à leur égard…
5 jours plus tard, nous voici enfin face à face, 8h30 du matin, l’heure est à la palabre, nous avons décidé de la convaincre du besoin de nous-autres de rester sur zone.
Deux minutes après avoir fait connaissance de visu et une poignée de main très française dans la foulée, la voici qui nous accorde de rester jusque fin Mai 2012, TOUT CA POUR CA !!!
Bref, très heureux, l’équipage de Téou s’apprête à passer un second été en NZ, entre chantier et coquilles Saint-Jacques, à très bientôt…
Bonne continuation à tous
Les Téou.

Wednesday, December 07, 2011

76 : Les Chtis aux Gambier

Bonjour !
Arrivés le 22 novembre au soir aux Gambier après 10 jours de mer, nous sommes tombés dans des calmes que nous n'avons pas pu éviter, notre Iridim ne recevant plus aucun satellite... Il a été renvoyé en Nouvelle-Zélande, encore sous garantie...
Nous sommes pour l'instant "coincés", nous ne voulons pas traverser vers la Nouvelle-Calédonie sans météo en saison cyclonique... Nous allons essayer de recevoir des cartes météo avec un autre moyen (radio HF et ordinateur) ou nous serons obligés d'attendre le retour de notre Iridium...
Nous passerons donc peut être la saison cyclonique aux Gambier et traverserons vers la fin avril pour la Nouvelle-Calédonie.
Le problème est pour l'inscription au Bac pour Maeva qui continue toujours le CNED comme Nicolas. Durant la traversée, nous somme passés à côté d'Henderson mais nous n'avons pas pu nous y arrêter à cause de la houle. Des gens de Pitcairn y étaient en camps de redressement...
Deux jours plus tard, nous avons ralenti le bateau pour arriver à l'aurore à Oeno, petit atoll désert où nous aurions aimé nous arrêter, mais nous n'avons pas osé laisser le bateau au mouillage seul sous le vent et faire le tour de l'atoll pour rentrer dans la passe en annexe. Avec notre petit 5 CV, ce nétait pas le moment de tomber en panne de moteur et de dériver à  travers l'océan !
Ici, aux Gambier, nous retrouvons des amis que nous avions rencontrés il y a 5 ans, les retrouvailles sont bien sympas ! Nous sommes allés près d'un motu : eau cristalline, baignades, planche à voile, essais de kite surf... Ainsi que la chasse sous marine qui nous a permis de faire cuire les poissons au feu de bois sur le motu le soir en compagnie d "objectif lune".



Samedi, inauguration de la "cathédrale" rénovée de Rikitea... 2000 personnes étaient attendues !
Tout le monde était convié à un grand KaiKai (repas) le midi et le soir avec danses et chants !!!
La semaine prochaine nous partons pour Akamaru revoir nos amis et, sans doute, se faire une superbe balade sur la crête de l'ile.
A bientôt, les Chtis de Chtimagine III

Thursday, November 10, 2011

75 : Chti III à l'ile de Pâques

Bonjour !
Nous sommes à l'île de Pâques depuis jeudi soir, donc après 14 Jours de nav' depuis le passage de Chacao au nord de Chiloe. Une journée à 197 miles quand même !
Nous avons ramené la mèche de safran pour nos amis de «Mangaia» qui avait perdu 1 des 2 gouvernails !!
La température de l'eau et de l'air grimpant au fur et à mesure de notre montée vers le nord, quel plaisir de prendre des ris en Tshirt !! Ça nous change des 4 couches de vêtements du sud !!!

Encore merci aux nombreux amis qui nous ont (ou que l'on a) reçu en France, ça nous a aussi, permis de faire un petit tour dans des endroits sublimes ! 
 
Cet après-midi on va faire une balade à cheval, ça va être bien sympa ! L'autre jour nous sommes allés au nord de l'île, à Hanakena, avec le bateau et un autre voilier. Nous avons pêché une belle dorade coryphène, mangée pour partie, le soir même, en poisson cru ! Quel régal !! Avec une sauce spéciale pascuane réalisée par notre ami Patrice qui nous avait accompagné à bord. 
 
Le lendemain, concours de boule chez Francis avec grillades, on s'est éclatés !! En plus, nous avions la vue sur le volcan où ont été fabriqués les Moais (statues), le Rano Raraku pour les connaisseurs. On ne se refuse rien !!


 
L'ile de Pâques restera une de nos meilleures escales !! 
Demain soir nous fêterons les anniversaires de Maeva(16 ans) et Laurence sur «Mangaia», encore une bonne soirée en perspective !! 

Nous ferons, le lendemain, une balade dans l'île avec l'équipage d'«Objectif Lune», puis nous reprendrons la mer samedi pour les Gambier.

Nous essayerons de nous arrêter, si possible, sur Oeno, un petit atoll désert, comme nous devons mouiller à l'extérieur cela dépendra de la direction de la houle… Nous aimerions y aller faire une balade en annexe, une petite passe permet d'accéder à l'intérieur du lagon… Nous devrions mettre une dizaine de jours de nav'.
Bise à tous !! Les Chtis. Vous aurez remarqué que les enfants ont bien grandi entre les 2 passages, séparés de 5 ans, il est vrai !!!

Wednesday, June 01, 2011

74 : Me(r)diterranée...

Bon, c'est bien beau de buller, mais si je ne veux pas me faire rattraper par les tarifs de la saison d'été, faut quand même que je voye à voir d'avancer oun poco... Et c'est bien le problème !
Alorsse, pour faire simple, dans cette partie de la Méditerranée, soit il n'y a pas de vent du tout, soit il est très fort et contre toi, bien sûr ! Cela implique, plus fréquemment que souhaité, l'assistance du vent diesel... Qu'est-ce que j'ai bien fait de changer le moulbif d’Éclipse, ça m'a coûté les 2 bras, mais ils sont en train de repousser...
Alors que je franchis le méridien de Greenwich, Éclipse passe à l'est, je crois que je peux baptiser son moteur « Vent d'Orient », comme il est fait sur une base japonaise (une marque aux 3 diamants...), donc dorénavant, vous saurez ce que cela signifie quand souffle le vent d'orient...
Malgré tout, c'est bien dommage d'avoir investi dans un voilier si c'est pour se trainer au moteur !
Un vieux slogan affirmait qu'en France, on n'a pas de pétrole, mais on a des idées... Moi je peux vous dire que quand on a de la pétole, il n'y a pas beaucoup d'idées pour avancer, je comprends pourquoi les romains utilisaient des galères pour maintenir leur emprise sur la Mare Nostrum, parce s'il avait fallu compter sur ce capricieux Éole ! Et puis un moteur qui marche à l'huile de coude, c'est inusable ! Il suffit de remplacer les coudes usés..
J'atteins régulièrement la vitesse décoiffante de 0 nœuds, confirmée par le GPS, ce qui signifie même pas de courant, et si cela me permet de faire quelques bonnes siestes, il faut néanmoins veiller au trafic maritime des ferries, des bateaux de pêche et des navires de commerce, surtout la nuit... La chasse aux ex-cargos et pas-que-beaux est ouverte ! Outre mes feux de nav', pour mieux me signaler, j'éclaire mes voiles avec les lampes solaires, jusqu'ici tout le monde a su m'éviter...
Ce n'est pas l'activité pêche qui occupe mon temps, rien de rien, nuit et jour ! J'aperçois bien de ci, de là quelques requins se dégourdissant les nageoires à la surface, je serais bien em...dé si j'en attrapais un avec ma ligne à bars, non ce n'est pas un fil qui relie les débit de boissons, en l’occurrence je recherche plutôt un débit de poisson !
Je vois aussi quelques rares dauphins, surtout la nuit, ça devient une habitude, comme ça je ne loupe pas les photos (!), comme ces souffles de baleines dans le lointain matin, m'enfin, c'est loin d'être exubérant tout ça...
Faut dire que j'assiste au départ des chalutiers à Rosas à l'aube, façon 24 heures du Mans, tous sur la même ligne avant de mettre les gaz à fond, je doute qu'il reste encore un anchois (la spécialité locale) à la surface après cette razzia...
Bon, je profite d'être entré dans le golfe du roi (fainéant) des animaux, ggrrooaaoorr ! Pour faire un tour (d'où le mot : touriste) à Cadaquès, charmant village perché sur son rocher au fond de son anse (et pas l'inverse !).
Comme disait Salvador Dali, l'un de ses plus illustres habitants, « je suis las du choc fou dans l'vin ! » Du « Vi Negre », bien sûr, pour faire plaisir à mon pote Gus ! Je confirme qu'après une semaine à moto, ce picrate avait effectivement tourné au vinaigre !!!
Ma dernière nav' de la saison vaut son pesant de cacahuit'...
Bon, d'abord il faut virer les caps avant de savoir comment établir durablement ses voiles, parce que ces bouts de cailloux vous changent comme qui rigole un vent du nord en vent d'est ou d'ouest, qui bien sûr ne dure pas...
Allez, la remontée vers la face sud de l'hexagone peut commencer, au près serré, et là c'est le pilote automatique qui fait la gueule, mossieu ne veut pas être secoué, parce que les risées de vent font lofer le bateau (remonter près du lit du vent) alors que la houle générée par le même vent font abattre le bateau (écarter du lit du vent)... Je vais faire simple, en plus c'est la saison, alors imaginez que vous regardez en boucle un match de tennis en accéléré, et suivez la balle de gauche à droite, et ben le bateau fait la même chose sur l'eau ! Pour un cap fixé à 50°, il oscille constamment entre 25 et 70° ! Et ça, le pilote auto ne veux pas le faire, résultat, c'est bibi qui s'y colle, à devoir barrer non stop pendant 26 heures d'affilée, sans dormir ni boire (juste une tasse d'eau) ni manger (à part un paquet de gâteaux), une jambe tient la barre pendant que les deux bras s'occupent de régler le génois... (Quand je suis en solo, je monte la grand'voile au minimum, directement au 3ème ris, ça limite les manœuvres même si je perds un peu en performance...).
Avec la nuit viennent les orages, et ça, c'est pas glop du tout quand on est le seul voilier à la ronde (devinez où la foudre va trouver son arbre !), alors je louvoie entre les grains, comme de toute façon je ne peux pas lâcher la barre, ça tient éveillé, enfin je ne garantis pas que je ne somnolais pas au petit matin, heureusement que Jim n'est plus là avec ses appareils qui enregistraient la trace du bateau toutes les secondes !
Alors, la cerise sur le bateau, c'est quand j'essaye de démarrer le moteur pour finaliser mon approche sur Port Saint Louis du Rhône, dans l'immense golfe de Fos sur Mer, et que celui-ci refuse obstinément de démarrer...
En plus de ça, la tramontane souffle à décorner les taureaux de Camargue, en plein dans le pif (bien sûr!), heureusement que Philippe de Navy Service (chez qui je me rends pour hiverner Eclipse) arrive avec 2 amis et un canot pour me remorquer gracieusement à bon port, ça c'est vraiment tip top la grande classe !
En sortant le bateau de l'eau, je pensais voir pourquoi le moteur calait systématiquement, persuadé de voir l'hélice emberlificotée dans les mailles d'un reste de filet de pêche, ou quelque chose du genre, mais, kris de tabarnak, Monika (sacré nom d'une pipe !), mille milliards de mille sabords, rien de rien ! Keskisépassé ? J'avais plein de gazole dans le réservoir, donc pas de panne sèche, faut que je cherche une autre cause, le mystère s'épaissit, c'est pas précis...
Et dire que je suis remonté jusqu'ici pour que ma famille et les amis puissent admirer une Eclipse...
Parce que jusqu'ici, le plaisir de naviguer en Méd' m'échappe quelque peu ! Je me console en me disant que tous ces vents contraires seront avec moi quand je ferais le chemin inverse, mais c'est même pas sûr !... Si Éole picole, la rose des vents s'affole...
Bon, la lumière du soleil provençal est belle, trop peut-être, il faut absolument que j'installe, en plus de l'échelle de bain, un bimini sur le cockpit du bateau pour m'abriter du cagnard ! Une tonnelle en canisse où l'on puisse boire le pastisse avec Escartefigue et Panisse, sans pour autant se fendre le cœur, peuchère ! J'ai quelques mois devant moi pour peaufiner la préparation du prochain départ...

Sunday, May 15, 2011

73 : Chti III enfin sur le départ d'Ushuaia !!!

ÇA Y EST !!! Et maintenant elle tourne !!!
L'hélice, prêtée par deux hollandais, encore merci (nous leur rendrons à Puerto Montt), a enfin pris sa place au bout de l'arbre.. Pourquoi avoir mis autant de temps, me direz vous? Bon, ceux qui connaissent le coin savent qu'ici nous sommes "al fin del mundo", ils nous le rabâchent avec leur pub à la con (comme si il n'y avait plus rien au sud d'Ushuaia !!!). C'est pas facile tout les jours... 

Bon bref, marnage maxi 1m40 en vives eaux, un chariot qui ne peux supporter que 10 tonnes avec des rails pourris ... C'est pas ça qui nous simplifie la vie... On ne peux bosser que 2 heures la nuit à 2 heures du mat' en barbotant avec de l'eau jusqu'à la ceinture, bien sûr car, en plus, l'écart entre les marées est le plus important à ce moment là !!!

Quelques pièces qui ne sont pas faites à la dimension demandée... Et hop, c'est reparti pour 15 jours, histoire de se rechopper les grandes marées suivantes... Cool on vous dit...
Ha, oui ! On a oublié : tout ça avec tempête de neige, froid de canard et eau à 6 degrés, elle est pas belle la vie !!!
Le pire c'est qu'il va falloir tout démonter a Puerto Montt pour mettre l'hélice du bon diamètre...
En plus, comme on a essayé de redresser la chaise d'arbre, on a une fuite d eau, pompage obligatoire toutes les 4 h... A part ça, tout va bien madame la marquise !!!
Nous sommes bien contents de renaviguer et on va se régaler dans les canaux !!! Il faut dire qu'on aura sans doute de la neige à la place de la pluie, vu qu'on commence à avancer dans l'hiver, si les raquettes n'ont pas beaucoup servi en Antarctique, elles vont chauffer dans les canaux !!! De tout manière, on a les lunettes de ski pour la grêle à la barre !!!
Dans un peu plus de deux mois il faut que l'on soit à Puerto Montt avant notre retour en France en Août jusqu'à mi septembre.
La bise des chtis

Tuesday, May 10, 2011

72 : Poniente !


C'est le vent du ponant espagnol, donc qui souffle de l'Ouest (précision pour ceusses qui ne peuvent retrouver où ils habitent sans un gps...) et c'est celui que j'attends pour rentrer dans la Mare Nostrum... Contrairement aux charts (les statistiques) qui indiquent une prédominance des vents d'ouest dans cette région au mois d'avril, il me faut ronger mon frein d'abord une semaine juste après avoir viré le cap Trafalgar avant de pouvoir franchir le détroit de Gibraltar en contournant la ville la plus au sud de l'Europe continentale, Tarifa...

Je m'arrête à proximité de cette pomme de discorde anglo-espagnole, Gibraltar, les espagnols ne supportent pas la souveraineté anglaise sur ce rocher (je me demande ce que pensent les marocains des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla...), il a même fallu qu'une frégate de la Royal Navy arraisonne une vedette de la Guardia Civil qui gênait délibérément les évolutions d'un sous-marin de l'Otan... Moi, j'sais pas, mais quand on pense à ce que les anglais ont engagé pour conserver leur souveraineté sur ces lointains cailloux des Malouines (sorry, des Falklands!), ils ne vont jamais abandonner cette forteresse stratégiquement placée sur l'une des voies maritimes les plus fréquentées du monde, et les habitants du caillou aimeraient bien qu'on leur foute la paix !
Bon alors là, c'est 2 semaines de Levante, vent d'Est puissant, puis 2 jours de Poniente et à nouveau 2 semaines de vents contraires à mes aspirations... J'ai loupé un premier train d'Ouest mais j'avais une bonne raison, puisque je repars de La Linea de la Concepcion avec 2 beaux réservoirs d'eau en dur, 300 litres sous les banquettes, un minimum pour qui veut aller loin... Merci encore Angel pour ton aide précieuse et ton bénévolat de traducteur, et pour nos discussions philosophiques...

Je pars enfin après avoir fait le plein à Gibraltar (environ 10 centimes d'euros en moins sur le litre de GO, y a pas de petit profit !), contourne Europa Point (et sa mosquée) et emmène Eclipse parcourir sa deuxième mer, sans brusquer, j'ai tout le loisir de méditer en Méditerranée...
Las, le vent m'abandonne à mi parcours, et malgré l'aide d'un banc de dauphins qui soufflent autour d'Eclipse dans le golfe de Marbella par une nuit sans lune, je suis obligé de remettre en marche le moteur si je ne veux pas retourner en arrière avec le courant de marée (jusqu'à 4 nœuds, c'est pas rien !)... 
55 miles en 25 heures dont 9h de moteur, pas génial pour arriver à Benalmadena qui se targue d'avoir été élue 2 fois meilleure marina du monde, ah bon ? Parce que bof ! A part se faire admirer par les badauds qui badaudent librement au cul des bateaux dans un décor kitsch au possible... Je n'y serais resté que pour aller faire un tour à Malaga et le musée consacré à l'enfant du pays, un certain Pablo Picasso...
Mais le musée est fermé le lundi et après je loupe mon train, alors je reprends le large, plein vent arrière donc sous génois seul, une houle d'un mètre pas tout à fait dans l'axe, mais quand je repense au golfe de Gascogne, je rigole ! J'alterne période de sommeil d'1/2 heure et de veille jour et nuit, heureusement qu'il n'y a pas grand monde sur l'eau, parce que même en réduisant mon génois à la taille d'un string pour la nuit, je déboule toujours à 5 nœuds, 122 miles en 24 heures, du bonheur ! « C'est comment qu'on freine ? » chante Bashung dans le poste...
Enfin, je tourne le Cabo de Gata au petit matin dans la lumière radieuse du soleil levant, la houle qui était montée à 2 mètres se calme enfin, je me fais moins secouer, mais le vent mollit aussi et même si je renvois la totalité de ma voile (hisse la mique!), ma vitesse diminue inexorablement... Que faire d'autre que de se boire une petite bibine en travaillant son bronzage ? Le poisson ne monte pas plus à bord à 3 nœuds qu'à 7 nœuds, je me fais une gamelle de pâtes « à la Tabarly »...
Il faut que j'ajuste ma vitesse (cad ma voilure) pour arriver dans la matinée à Cartagena, mais le vent, ce farfadet malicieux, disparaît totalement au douzième coup de minuit... Des souffles puissants, une grande tâche blanche qui glisse sous ma coque, une nageoire effilée aperçue furtivement à la clarté des étoiles, il me semble bien que quelques orques sont passés par là...
Mais l'aube me retrouve à 22 miles de mon objectif, soit 0 miles parcourus en 6 heures !
Bon, j'ai bien dormi ! Moteur, mon joli moteur, l'étrave d’Éclipse fend une mer d'huile aux reflets d'acier, créant un sillage vierge qui fait remonter à la surface quelques familles de dauphins endormis (ah ben oui, on gambade, on batifole, on pêche toute la nuit et au petit matin, allo y'a plus personne !).
Arrivé à bon port, la deuxième marina est la bonne, parce qu'on arrive en haute-saison, attention les tarifs ! Je vais certainement zapper les Baléares, j'ai pas les moyens de payer 232 € la nuit à Ibiza ! Et puis il me faudrait un équipage pour profiter pleinement des mouillages de cet archipel, certainement en avril prochain, avis aux amatrices (et 'eurs) !
En attendant, Cartagena mérite aussi qu'on s'y attarde, comme l'ont fait les phéniciens, les romains (les habitants ont retourné leurs tuniques pendant les guerres puniques, ce n'est pas unique...), les byzantins, les wisigoths, les vikings, les maures, les arabes, et, oh surprise ! Les espagnols ! 
Aujourd'hui les paquebots se succèdent déversant une marée de croisiéristes de toutes nationalités pour une escale d'une demi journée... L'histoire millénaire de cette ville s'est récemment ré-écrite puisque ça ne fait pas 20 ans qu'on a découvert un théâtre romain en plein centre-ville !
De même, l'archéologie sous-marine profite des travaux d'aménagement du littoral pour exploiter de nombreuses épaves qui ont croulées et coulées sous leurs amphores par vent fort...
Bon, c'est quand qu'il se radine, ce vent d'ouest ? No agenda... En attendant, j'échange des bons procédés avec Anne & Alain sur Hélios, ça fait 8 mois qu'ils sont ici, à mon avis, ça doit leur plaire quand même un peu !

71 : Téou néo-z...

Bonjour à tous
Depuis tout ce temps sans nouvelles de nous autres,
voici quelques explications bienvenues pour tenter
d’excuser ce retard dans nos courriers.
Arrivés début Décembre au pays Kiwis, notre rythme
de vie allait quelque peu changer, ici, l’été s’installait,
les journées s’étalaient plus longuement pour nous
offrir de magnifiques lumières…
Alors claro, retrouver un climat tempéré après toutes
ces années sous les tropiques, nous ouvrait un appétit
d’ogre… cet été néo-z, nous allions le dévorer !!
Les premiers jours servirent à prendre quelques
repères, à récolter le maximum d’informations
concernant le fonctionnement de ce pays, à retrouver
les copains navigateurs arrivés de tous horizons pour,
comme Nous, laisser passer la saison cyclonique qui
sévit juste au Nord…nous capturions ainsi nos
premiers « feelings ». Notre venue en NouvelleZélande
n’a rien d’une escale comme les précédentes.
Nous y sommes avec pour projet d’y séjourner tout
l’hiver afin de remettre en état notre cata tout en
scolarisant Timery et Antonin.
Ce choix implique quelques démarches
administratives, gestion des extensions de visa,
renouvellement de passeport de Timery, pour ensuite
faire le second pas…trouver cet été le bon spot.
Alors vous y êtes, c’est parti pour une balade le long
de la côte Nord-Est. Arrivés de manière officielle
dans la Baie des Iles/ Northland, tous les vents de
secteur Nord seront nos alliés pour glisser tranquillo
vers Auckland, tout en profitant de beaux mouillages
bien abrités, histoire de laisser passer quelques
dépressions ou queue de cyclone venue s’échouer dans
le secteur…ok , en NZ, ça souffle de temps en temps!!!
Auckland…imaginez le tableau…une arrivée devant ce
petit Manhattan du Pacifique Sud avec Téou entouré
de mammifères dignes de cette latitude..why not ?
L’aéroport international n’est plus si loin, récupérer
nos différents visiteurs devient plus facile, surtout
après 30 h de trajet depuis l’ Europe ; faire avaler
cinq heures de bus aux grand parents friserait
l’irrespect …alors que Olaf le mâle et sa tribu se font
un plaisir de les accueillir.
Après avoir assisté au premier feu d’artifice de
l’année, diverses belles unités profitent également de
cette baie, pour préparer la prochaine America’s cup,
impressionnantes de vitesse, ces machines sont bien
sympa à regarder évoluer sur le plan d’eau.
Dire que tout ce monde cohabite…chouette, mais pour
encore combien de temps ??
Claro que des poissons habitent la baie, vu le nombre
de pêcheurs ravis de leurs prises…ou tout comme ces
orques venus se rassasier de calamars et de raies…et
ces cormorans peu farouches, look !!!
Heureusement, le grand-père paternel en vacances à
bord se devait de remplir son rôle, pêcher le poisson
frais du jour…
Mais aussi, il lui fallait aller promener ses petits
enfants à terre, au gré des mouillages, facile en NZ,
un nombre incroyable de chemins balisés existent …
Même si parfois, ces petits ne sont pas disponibles,
trop occupés à discutailler avec les maîtres des
lieux… alors comment faire pour détourner leur
regard ??
Parfois la pêche nous réserve quelques surprises, tout
comme ce Blue Pingouin venu dévorer notre cuillère…il
est vraiment rare de pouvoir les approcher de si
près…et une fois sa frayeur passée, il replongera tout
vivace vers d’autres poissons.
Dire que ces deux espèces cohabitent…ce beau
spécimen ci-dessous est venu lui, au mouillage, lécher
les arêtes des prises du jour…pas affamé mais
presque !!!
Autre spécimen, le Grand-père paternel est
probablement le grand-père qui a parcouru le plus de
miles nautiques sur un engin de plaisance à voile, sans
encore à ce jour, savoir naviguer… ça, c’est balaise,
c’est même un honneur, nous accorder autant de
confiance !!!
Il s’est même prêté à la photo prouvant le contraire,
histoire de faire taire tous les moqueurs.
Heureusement, nous sommes au mouillage…
En Nouvelle-Zélande, le soleil est particulièrement
agressif et l’été battant son plein, il faut savoir se
protéger… sans oublier son beefsteak !!!
Après le passage de la Grand-mère maternelle, les
images sont dans les diaporamas précédents, c’est au
tour du Grand Père de faire ses adieux, sans oublier
de faire la photo de famille sur le ponton…
Les cabines Tribord redevenues disponibles, des amis
de Nouvelle Calédonie passent en coup de vent,
laissant le temps aux enfants de s’exploser ensemble,
quelle brochette, ambiance à bord garantie !!!
Et voilà rapidos, comment un été peut s’évanouir, nous
voici fin Mars et Maiken via la complicité de Gérard,
m’offre d’aller voir à Melbourne, le premier Grand
Prix de Formule 1 de la saison 2010-2011.
Vite, mettre la famille et le bateau en sécurité,
sauter dans un bus pour rejoindre Auckland et son
aéroport, ça prend déjà au bas mot une petite
semaine…les jours filent.
Arrivée en Australie, Gérard est là, en tant que
spectateur passionné et acteur averti de la F1, le voici
chef mécano pour l’écurie « Torro Rosso »…
Me voici équipé d’un laisser-passer « Paddock » pour
le week-end, libre de gambader devant tous les
stands, quelle aubaine et plus encore, à ses côtés, je
vivrais la course dans le box, un casque sur les oreilles
au sein de cette écurie italienne, à écouter et
ressentir les vibrations de toute cette équipe, un
grand moment.
Après toutes ces années à naviguer loin des circuits,
j’avoue que le décalage avec notre Vie de bohème
maritime ressemble à un gouffre… Ce moment fût
magique, regarder évoluer, écouter et sentir toute
une équipe de techniciens s’agiter autour de deux
pilotes est un véritable opéra, de plus, avoir cette
chance d’admirer son ami au boulot fût unique et
passionnant.
Gégé, toujours disponible pour expliquer en détails les
1000 questions dont je l’affuble… merci Gégé, merci
Karène et grand merci Maiken…
Voilà, 47 balais, c’est fait, Melbourne, c’est fini, l’été
s’achève alors que faire encore d’exceptionnel avant
l’hiver ?
Le hasard des rencontres, une fois encore, va créer
l’évènement. Michel, français établi depuis peu chez
les Kiwis, se balade en kayak, longe Téou au mouillage
et interpelle nos moussaillons. Contact établi, le
courant passe à fond, Michel est instructeur de vol
sur « Autogire », sa proposition est retenue à
l’unanimité.
Nous voici tour à tour passagers, à la découverte de
cette sensation nouvelle, un vol en ULM (ultra léger
motorisé).
Là aussi, le décalage est sympathique, emportés par
cette superbe mobylette des airs à survoler cette
Baie des Iles que nous commençons à bien connaitre
vu de la Mer, nous apprécions le découpage de toutes
ces baies vu de là-haut, avec dans le casque, un gars
qui parle français, bref, on se régale à survoler Téou
et ses environs pour finalement se quitter avec ce
goût de « reviens-y ».
A suivre donc, laissons passer l’hiver et ses
dépressions, profitons-en pour remettre en état
« Téou » à Whitianga, ou Arnold et Jocelyne
généreusement nous laissent occuper leur demeure,
un vrai petit paradis que vous découvrirez
prochainement dans un diaporama.
A tous et toutes, bonne continuation, attendons de
vos news avec impatience.

Tuesday, March 29, 2011

70 : Te amo, Andalucia !

Je ne pouvais décemment pas aborder les côtes de l'Andalousie sans passer quelques temps à revoir ses principaux joyaux, Cordoue, Grenade et Séville...
Toute cette province du sud de la péninsule ibérique est fortement marquée par l'histoire de la domination arabe suivie de la Reconquista et de ce mélange viendra l'âge d'or (littéralement) du royaume d'Espagne avec la découverte et le pillage des Amériques...

A Cordoue, les romains y ont construit un grand pont, ils savaient comment faire, deux mille ans après il surplombe toujours les flots boueux du Rio Guadalquivir... Les romains ont ainsi laissés de superbes traces de leur génie civil un peu partout tout autour de la Méditerranée, et ce sont aussi ces gars du pont qui ont construit le Pont du Gard...

Les arabes y ont érigé l'une de leurs plus importantes mosquées, un véritable prodige d'architecture là aussi avec son immense salle de prière parcourue d'une forêt de piliers graciles supportant des arches et doubles-arches bichromes, d'où il se dégage une ambiance propice à la méditation et à l'exaltation de la beauté (sous-entendu de la toute puissance de Dieu...)

Pour marquer le retour de la chrétienté, les espagnols ont bâti une cathédrale en son centre, avec tout le luxe imaginable, marbre, bois précieux, peintures et sculptures, cependant la majesté de l'ensemble provient toujours de ce qu'il reste de l'ancienne mosquée alentour, le cœur de Cordoba...
Les juifs ont marqué leur empreinte dans la vieille ville qui entoure la « Mezquita », avec son lacis de ruelles et ses hautes maisons s'organisant autour de charmants patios que l'on entrevoit parfois, comme quoi il est arrivé dans le passé que juifs et arabes cohabitent sans se foutre sur la gueule !

On peut trouver mille bonnes raisons de passer quelques temps à Grenade, bien sûr il y a la visite de ses somptueux monuments, mais aussi l'atmosphère de ses vieux quartiers à flanc de colline, la situation au pied de la Sierra Nevada (qui ne porte bien son nom de Montagne Enneigée que les hivers où l'on n'y organise pas de coupe du monde de ski...), la tradition des tapas gratuits dans certains bars avec votre conso (un verre de vin de Montilla, par exemple), et l'ambiance étudiante, ils (elles) sont 70 000 pour une population totale de la ville de 240 000 personnes, ça donne un vrai coup de « Djeun » ! La grenadine est cosmopolite...
 
Avec la visite de l'« Alhambra », la forteresse-palais qui domine la ville et qui jouxte les sublimes jardins du palais du « Generalife », on se retrouve plongé dans les mille et une nuits, on voudrait être Calife à la place du Calife (c'est pas bien, Iznogoud !) pour pouvoir profiter à son aise de tout ce faste, le summum du raffinement, la quintessence de l'art arabe...

Ici les murs, les fenêtres, les plafonds ne sont pas sculptés, ils sont ciselés, les panoramas sur la vieille ville sont sublimes, les fontaines et bassins qui agrémentent les jardins et les patios distillent une harmonie subliminale...
La ville de Grenade est, à mon opinion, l'un des cinq plus beaux endroits de la planète, c'est dire si j'aime !

Le dernier Calife abandonna Granada en 1492, l'année où un certain Christophe Colomb quitta les rives du Guadalquivir à Séville et découvrit un Nouveau Monde (et un peu d'or...). A l'occasion de l'exposition universelle de 1992 (j'y étais le même jour que « Tonton »), qui réveilla Sevilla de sa torpeur andalouse, j'avais déjà visité (entre autres) la monumentale cathédrale et son clocher, ex-minaret, la Giralda, au sommet de laquelle on accède via une rampe, pas un escalier... 
Cette fois, je me régale du somptueux Palais Royal de l'Alcazar et de ses magnifiques jardins, et il fait bien assez chaud pour déguster ensuite un bon Gaspacho, qui, comme son nom l'indique (gaz-pas-chaud), est une soupe froide... Les soirées tapas et flamenco sont plus chaudes !
Bon, la capitale de la province offre des tas de trucs à voir et à faire, je ne peux m'empêcher de tester la croisière sur le fleuve à l'heure de la sieste, déjà dix jours que j'ai laissé mon bateau...

Ah, un petit conseil pour visiter ces 3 villes : oubliez la voiture ! La plupart des ruelles des vieux quartiers sont inaccessibles, il n'y a pas de places de stationnement et des travaux partout ailleurs, bref un véritable cauchemar ! 
Par contre, un véhicule, ou un âne, une bonne paire de grolles et beaucoup de temps s'avèrent indispensables pour rayonner dans la campagne, parmi les villages croquignolets blanchis à la chaux contrastant avec le vert argenté des innombrables oliviers, et pour accéder aux coins de nature encore sauvages... 
Bon, il vaut mieux éviter l'été, si en février-mars il fait déjà 22-25°, en juillet-août, ça grimpe comme qui rigole vers les 40-45° ! C'est trop chaud pour apprécier un bon sherry de Jerez (ça se dit Rhhéress)...

Thursday, March 17, 2011

69 : Chtimagine III en Antarctique

Nous sommes rentrés hier matin de Puerto Williams.
Notre séjour en Antarctique a été plus que réduit, pas au niveau du temps mais au niveau des mouillages....
En effet à notre arrivée à Melchior en Antarctique après trois jours de traversée sans problème nous avons mouillé près d'un bateau suédois.
Un matin venteux, l'ancre a dérapé... Nous nous sommes retrouvés à presque toucher l'autre bateau. Nous avons du réagir rapidement et avons largué les bouts et mis le moteur en route pour remouiller un peu plus loin et se rattacher.... Quelle ne fut pas notre surprise de voir notre ancre prise dans celle du voisin... Nous leur avions pourtant demandé où était leur ancre... Leur indication était fausse...
A force de faire marche avant et marche arrière pour se dégager un bout s'est pris dans l'hélice... Pierrot a du plonger trois fois pour le couper. Il en restait encore deux rondelles que nos amis de Mar y Poles ont dégagés.
Après plusieurs essais convaincants nous sommes partis sur un autre mouillage à Cuverville. C'était un endroit magique.... Nous sommes repartis le lendemain pour un autre mouillage et là par 300 m de fond l'hélice a fait un drôle de bruit alors que nous étions au ralenti et d'un seul coup plus rien... En mettant sa tête sous l'eau Pierre a vu qu'il n'y avait plus d'hélice.... Nous sommes donc rentrés sous voiles sur Melchior et y sommes arrivés le soir.
Les derniers 100 m ont été parcourus en poussant le bateau avec l'annexe avant de remouiller au même endroit... Pour nous l'Antarctique était fini.... Après 3 ans de projet, c'était dur à avaler...
Mais tout n'était pas perdu car nous pensions pouvoir réparer avec l'aide des bateaux de passage qui possédaient une autre hélice. Manque de chance, Pierrot en plongeant s'est aperçu qu'il manquait un bout de l'arbre... Celui ci s'est rompu au niveau de la chaise d'arbre. Nous avons donc attendu une bonne fenêtre météo. Cela nous a pris près de trois semaines dans la "marina Melchior" car nous étions 6 bateaux à attendre pour traverser le Drake...
IMAQA nous a remorqué pour sortir du mouillage et nous avons eu deux calmes de 5 heures environ chacun au sud et au nord du Drake. Un coup de vent soudain et brutal nous a couché... Il a fallu faire vite pour affaler et carguer la GV et rouler le génois. A sec de toile on était à 7 nœuds... au bout de quelques heures nous avons remis la trinquette seule et refait route. Nous n'avons rien cassé et c'est bien ça l'essentiel.
Maintenant à Ushuaia nous espérons réparer rapidement et continuer notre route.
La bise.
Les Chtis.

Wednesday, March 16, 2011

68 : Label de Cadix

J'ai amarré Eclipse à Rota, à l'extrémité nord de la Belle de Cadix... Située sur une presqu'ile sur la façade atlantique de l'Andalousie, la ville de Cadiz héberge l'un des plus renommés carnavals, où le traditionnel défilé de chars sur une large avenue de la ville nouvelle se conjugue avec les troupes de chansonniers itinérantes dans les étroites ruelles de la vieille ville...

Le défilé de chars a lieu le premier dimanche de la dizaine de jours que dure le Carnaval, spectacle haut en couleurs et riche en confettis et serpentins comme tous ce genre de défilé (sans toutefois se comparer à l'extravagance du Carnaval de Rio)...
Vu (ou plutôt entendu) la clameur populaire au passage de l'aigle volant articulé, suivi par ses cracheurs de feu, la Troupe des Machines de l'Ile de Nantes ferait un tabac ici avec son éléphant !  

Jack a dit en Acadie qu'à Cadiz, le carnaval c'est d'abord une fête populaire et familiale, et la population s'y implique grandement, se costumant à tous âges pour aller se régaler des couplets satiriques clamés par les « coros »...
Ce sont des chorales costumées clamant leur répertoire depuis des chariots tirés par des tracteurs si elles sont officielles ou allant à pied d'un porche à un coin de rue si ce ne sont que des « amateurs ».
Quoiqu'il en soit, ce sont de vrais artistes, qui offrent de vraies performances vocales...
Les amateurs de spectacle, c'est à dire le public, répond activement à la pertinence et l'impertinence du propos, qui prend souvent pour sujet les relations de couple mais aussi la vie politique et sociale, pas étonnant que le Carnaval ait été interdit pendant la dictature franquiste !
Une simple perruque fluo ou une paire de lunettes fantaisie suffisent à faire un plus ludique mais il y a énormément de costumes plus élaborés, des enfants déguisés en coccinelle, en arlequin, en Bob l'éponge, en petite fée ou bien sûr en sévillane et des adultes grimés en veuves éplorées, en pirates, en girafe ou en coq, en preux chevaliers, en légume, en super-héros, en diablotins, en hommes préhistoriques, en femmes fatales, etc...
Les avatars virtuels du monde numérique prennent vie dans la rue, que ce soit pour exorciser ses démons ou, plus souvent, juste pour rire... On sent que ça fait du bien de se changer les idées de la grave crise qui frappe de plein fouet l'Espagne dont l'économie repose en grande partie sur le système des crédits multiples...

Tout ça se passe dans les ruelles et les placettes de la vieille ville, il y a une foule énorme et donc une cohue indescriptible, collés-serrés, les cons pressés sont comprimés comme les autres ! Moi qui n'aime pas l'oppression des masses populaires...
Les bouchons de la rue sautent moins facilement que ceux des bouteilles, surtout que l'espagnol est fier, pas question de reculer d'un quelconque côté pour faciliter le passage en sens inverse... Résultat, ça coince ! Hombre !
Heureusement qu'il y a parfois des échappatoires, je m'accorde de temps à autre quelques pauses sur le front de mer, faut dire que suivre le mouvement implique de crapahuter, piétiner, bousculer, bref, ça use ! La météo, orageuse et agitée toute cette semaine, s'avère finalement clémente pour les carnavaliers, ça me permet de tester ma dernière paire de lunettes de soleil, avec laquelle on ne manque pas de me regarder droit dans les yeux...

Bon, en Espagne, on n'est jamais très loin d'un troquet, et encore moins pendant le carnaval où fleurissent les terrasses ou les comptoirs improvisés... On s'y régale notamment de fruits de mer (j'adore les oursins !), de tapas divers, de paella, de bière et de vins régionaux, comme le Sherry de Jerez (rouge liquoreux) ou le Manzanilla de Sanlucar de Barrameda (blanc sec)... On peut bien sûr trouver plus corsé, genre whisky, vodka, etc... mais le costume d'ivre-mort n'est pas celui qui permet le mieux de participer à la fête, non ?

Les horaires du ferry ne me permettent pas de rester à Cadiz la nuit, comme je me suis installé de l'autre côté de la baie, mais le carnaval de Rota, bien que plus modeste, s'avère tout aussi haut en couleurs pour satisfaire le goût de la fiesta des petits et grands enfants et finir d'achever ce qu'il me reste de doigts de pied...
Las, un violent orage prive Rota de la cavalcade finale, un mauvais poisson d'avril mal placé, en quelque sorte, il n'y a pas que l'équipe du XV de France qui prend l'eau ! J'en profite pour fignoler mes photos sur l'ordi, y'a du taf !

Dire que cette semaine, c'est la Saint Patrick, des guirlandes on va passer à l'Irlande, et ce n'est pas une erreur de géographie, ici aussi il arrive souvent que Guy naisse... Puis, dans un autre genre, l'Espagne ne va pas tarder à basculer dans les processions de la semaine sainte, une tradition très suivie partout dans le pays...