Friday, October 29, 2010

58 : En qualif' pour la Route du Rhum...

 Après un aller-retour éclair à Paris pour récupérer le 3ème larron, John, alias "Pappy", et en profiter au passage pour voir au Grand Palais la sublime expo consacrée à mon peintre préféré, Claude Monet,
http://www.monet2010.com/ 
le 15 octobre, ça y est, la quille d'Éclipse goûte à nouveau à l'eau de la Sèvre Niortaise...



Et pour célébrer ça, on partage Ti Punch et Cognac avec Stan et Cécile de Ty Bihan, encore tout bronzés du soleil de minuit des Lofoten et des fjords norvégiens où ils sont allés promener leur grand ketch cet été... Ils viennent nous saluer le lendemain au passage de l'écluse, c'est vraiment sympa, John, sonne la vuvuzela !

C'est avec un bon vent d'est et les voiles en ciseaux qu'on déboule de l'anse de l'Aiguillon avant de virer de bord sous le pont de l'île de Ré pour retourner au port des Minimes à côté de La Rochelle, où piaffe d'impatience mon ami Dédé qui va nous accompagner pendant une semaine jusqu'en Bretagne...

Depuis le bout du ponton visiteur où on a installé le barbecue, on est bien placé pour voir le Belem et Joshua se mettre en place pour lancer la Velux 5 Océans, 8ème édition de la course autour du monde en solitaire en 5 escales.
http://www.velux5oceans.com/
Ils sont 5 à prendre le départ, et nous on les suit (presque) dans la foulée mais on se dirige plutôt vers l'île d'Yeu en contournant l'île de Ré par l'ouest, c'est le vent qui veut ça... Pour sa première journée sur un voilier, Dédé est servi puisqu'on va naviguer toute la nuit au près avec un vent soutenu dans une mer assez creuse...

L'occasion pour moi de voir que mon bateau remonte bien au vent, maintenant que je peux correctement positionner mes écoutes de génois sur des chariots tout neufs (Merci Dédé)! Le vent se couche avant que le soleil ne se lève, pour un atterrissage en douceur à Port Joinville où l'on reste 2 jours, ce qui permet de visiter l'ile et de se  rassasier de tazard (un petit thon), acheté directement sur le bateau de pêche, à 5 euros le poisson de 2 kgs on se régale tout en méditant sur les marges colossales que s'octroie là-aussi toute la chaîne de la distribution alimentaire...

La chaussée d'Yeu nous promet du vent qui hélas s'essouffle rapidement et je préfère mettre en route le moteur pour traverser l'embouchure de La Loire et ses cargos... Jim pêche son premier poisson, une orphie de belle taille mais on est 4 à se jeter dessus, ça ne fait que quelques tapas à l'apéro ! Avec le plein soleil et un verre de pineau, on se croirait encore au cœur de l'été...

Mais la fraicheur du soir et l'absence de vent m'incite à m'arrêter à La Turballe pour la nuit, heureux hasard puisque dans ce petit port on ne trouve comme place que de se mettre à couple de Joshua, le bateau emblématique du mythique Bernard Moitessier, maintenant géré par l'Association des Amis du Musée Maritime de La Rochelle :
http://www.museemaritimelarochelle.fr/contenu/,joshua,118
On est d'ailleurs chaleureusement conviés à prendre l'apéro à bord de ce monument historique...

Allez, encore 20 miles pour rallier Port Navalo où j'ai acheté mon bateau voilà un an, déjà, c'est court et long à la fois pour changer de vie, sans complexe on s'amarre au ponton d'honneur, ce qui ne nous empêche pas de brancher le barbecue, comme des vrais gitans de la mer, au pied de la capitainerie, je suis mort de rire !

Le lendemain, ultime étape, on se paie une journée de navigation dans le Golfe du Morbihan, sans vent mais avec l'aide des forts courants qui sillonnent cette petite mer dans la somptueuse lumière d'une belle journée d'automne, c'est magique... On arrive enfin à Vannes au bout d'un long chenal, où l'on rentre à l'aide d'un chausse-pied dans la place qui nous a été attribuée, en marche arrière le bateau n'est pas manœuvrant mais j'ai un équipage de première classe...
On n'a plus qu'à finir de préparer le bateau, se rassasier d'huîtres, de moules et de maquereaux et visiter Vannes et ses environs (Le Bono, Auray, Carnac...) avec Dédé et Geneviève en attendant une fenêtre météo favorable pour sortir du Golfe de Gascogne... Pour la Route du Rhum, on laissera faire les pros,
http://www.routedurhum-labanquepostale.com/fr/s01_home/s01p01_home.php
nous on a déjà réalisé la Route du Pineau et du Cognac, grâce à la complicité des charentais !

Saturday, October 23, 2010

57 : Téou à Vava'u

 Bonjour à tous


Chouette, nous voici enfin arrivés au Nord de l’archipel des Tonga, à Vava’u, ou Internet existe… !!!
Après avoir effectué nos formalités d’entrée hier, vos messages nous ont enfin glissé des clins d’œil sympa de vous autres européens à l’antipode de nous autres.
Plus que quelques miles vers l’Ouest et nous franchirons la ligne mythique du 180° de longitude, ainsi tous les prochains miles parcourus nous rapprocherons à nouveau de Vous …
   
Bref, après notre passage éclair en Polynésie Française, quelques jours de nav plus loin « Suvarov », atoll sauvage perdu dans le Pacifique sud nous accueillait…pour deux semaines hors du temps, en compagnie des deux gardiens, seuls représentants de ces Cook Island.
Avec Api et James, nos repas s'agrémenterons de crabes de cocotiers, de langoustes cueillies de nuit sur le platier, de poissons du lagon, le tout cuisiné avec les cocos fraiches de l’île, inutile de vous agresser plus longuement les papilles, ce fût délicieux et nos restes apaiseront l’appétit de nos chiens de garde toujours à poste derrière le cata…

Mais la saison cyclonique approchant, il nous faut continuer vers l’Ouest, et faute de vent, 8 jours à se traîner sous les grains nous ont offert le temps de lire et de dormir…comme d’apprécier l’arrivée.
Sommes toujours en route vers la Nouvelle Zélande, commencerons dès Lundi notre route vers le Sud, à travers les Tonga, en espérant croiser le sillage des baleines à bosse très présentes sur ce secteur…
En attendant de vous lire, bonne continuation à tous.

--
Christophe/Maiken/Timéry/Antonin

Wednesday, October 13, 2010

56 : Ça sent l'iode



Fini de jouer, Jim est revenu et on retourne à bord d’Éclipse achever la préparation au Voyage...
Ça perce, ça tronçonne, ça soude, ça visse et ça mastique à tout va, enfin si l'on veut, avec mes deux mains gauches, j'obtiens des résultats parfois surprenants...





  Jim l'éclair va faire quelques tours sur le mat, c'est toujours mieux de profiter que le bateau soit bien calé sur son ber pour faire cet exercice de singe, et personnellement, ça m'économise une petite fortune en outillage et en visserie, faut juste redescendre l'échelle pour récupérer ce qui est tombé... On en profite également pour en remettre une couche (d'antifouling), je préfère les crustacés dans une assiette plutôt que sur ma coque...

J'ai eu une bonne idée d'acheter une plaque de cuisson et un barbecue, tout deux électriques, tant qu'on est dans un port on économisera du gaz, et ça permet de réchauffer la gamelle de chili con carne ou de se faire un magret de canard en fin de journée... Avec quelques douzaines d'huitres en apéro, ça le fait...

Pour s'aérer la tête et reposer les mains, on se balade un peu dans les environs, entre le marais poitevin, La Rochelle et la côte de la Baie de l'Aiguillon, mention spéciale pour la superbe église fortifiée d'Esnandes, à moins que ce ne soit un château-fort égliséifié ?

Et puis un jour arrive le 7 octobre, journée à marquer d'une pierre blanche puisque je récupère à la SDI voisine mes pièces pour aménager le portique, me permettant enfin d'installer le panneau solaire, l'éolienne et un bossoir en prime... En dégageant le matériel, l'espoir renaît à nouveau que je puisse un jour dormir dans ma cabine avant, la plus grande (ceci dit, ce n'est pas la plus confortable en navigation...) !

En plus du panneau solaire, je reprends à mon compte l'idée d’Éric qui navigue actuellement entre le Portugal et les Canaries sur Zarathoustra, un autre Dufour 34 :
j'équipe le cockpit d'une lampe solaire de jardin, qui diffuse une lumière tamisée de pleine lune, parfait pour un mouillage serein...
J'aime la lumière solaire d’Éclipse...

Quand je ramène la voiture chez mes parents, en profitant pour rendre visite aux amis et à la famille, je redeviens un piéton mais c'est signe que ça commence à sentir l'iode, et peu importe que j'aie du composer avec la journée de grève nationale pour revenir en train, you know what ? I'm happy...