Friday, August 25, 2006

10- "Téou" rencontre "Babouche"

Canada, Eté 2006

Ah Labrador, tu nous as enchanté, pardon, envoûté. La tâche est difficile, vous peindre cette région en quelques lignes, pas facile !!!!

Ici, c’est l’ambiance qui prime, les couleurs, les contrastes, le silence, la grisaille,…et les coups de vent.

La finale de Coupe du Monde perdue, la tempête enfin s’atténue et nous reprenons route vers le Nord. Une vraie ascension…chaque mile compte, et notre route croise quelques icebergs dérivant, autant vous dire, proscrire toute navigation de nuit est de rigueur. Seconde hantise, le brouillard, si soudain au milieu de tous ces cailloux que nos cartes sans détails nous cachent. Heureusement, nous croiserons très peu de … brouillard.

Williams Harbour, 50 habitants, nous accueille à son ponton, tous pêcheurs, 3 femmes sur cette île, trois sœurs….évoquer le problème de consanguinité ici n’est pas au menu du jour, nous ne sommes que de passage… Au Labrador, ils sont tous pêcheurs, de saumons, de truites, morues, bulots, coquilles St Jacques, crevettes, crabes…

Tout est réglementé, strict au premier abord, six bagues annuelles = six saumons par pêcheurs… les bagues bien au chaud dans leurs poches, les saumons bien au froid au fond des barques, les contrôles…réservés aux oiseaux de passage ou canadiens en visite sur le secteur. Le saumon se pêche en mer intérieure, au filet et dans peu d’eau, ou en rivière à la mouche. Des américains déboursent jusqu’à 10 000 Usd pour rapporter l’image souvenir de leur portrait accolé à leur prise, le « cher » saumon.

Les nôtres nous seront offerts, sous le manteau, sans jamais atteindre la Terre ferme, qualité fraîcheur oblige.

L’autochtone peut assurer 70% de son autarcie, l’hiver, la chasse leur procure caribous, orignaux, porcs épics, canards et oies sauvages … certains trappent encore le renard, le vison et le célèbre « Cousin aux longues oreilles »…Au dégel de la banquise, les pêcheurs se transforment en chasseurs de phoques adultes, à 107 Usd / pièce, c’est de l’argent facile nous disent-ils !!!.....sans commentaires.

En glissant le long de ces côtes, nous croiserons, primo des baleines, une jaillira presque entière hors de l’eau, à quelques mètres de notre tribord, motivée à séduire son mâle, et secundo, des groupes de phoques en pleine eau, peureux (normal !), sans oublier les macareux plongeurs au bec orange, les guillemots, les fous, les goélands …

Les jours de calme, c’est impressionnant de les voir flotter de partout, par milliers….nos étraves les obligent à décoller ou plonger, certains apparaissent trop chargés et courent indéfiniment sur l’eau, tout paniqué à claquer des ailes, sans pouvoir rejoindre les airs…

Les jours de mauvais temps, peu nombreux, nous bloquent au mouillage ou sur des pontons abandonnés. Le gouvernement canadien, afin de réduire les coûts, a décidé de regrouper les différentes petites communautés éparses en plusieurs villages, afin de construire ou d’aménager à chacun, un groupe électrogène, un aérodrome, une école, un dispensaire. Ainsi, dans ce dédale de cailloux, nous découvrirons les vestiges d’anciennes communautés, ou les quelques cabanes en bois, finissent par s’écrouler, ou sont entretenues par les familles qui y passent quelques jours l’été. Les rencontres sont toujours bienvenues car pures, le cata les impressionne, notre mode de vie également. Mais j’avoue, à la 500ème visite, je suis perroquet.

Ouf, le souffle nouveau attendu, nous est venu de « Babouche », premier voilier croisé depuis deux mois, cata français construit par ce couple génial, Seb et Anne-Lise, en route pour rejoindre la Baie James avant de s’attaquer l’année prochaine, au passage du Nord Ouest à la voile pure….visite de leur site, incontournable :

www.babouche-expe.eu

(Allez visiter ce site, c’est un super délire ! Libellule)

Merci coup de vent, il nous laissera le temps de partager de bons repas et un bien agréable moment dans cette communauté déserte… quel décor.

Ce type de rencontre est toujours trop court, mais chacun de nous doit continuer son chemin, en espérant de tout cœur que nos routes se recroiseront…

Dans un autre genre, en rencontre peu ordinaire, ce fût celle d’un orignal, un soir dans un mouillage désert, pas facile à identifier, vu qu’il nageait, quittant une île pour rejoindre le continent. Suivi de près en annexe, cet animal impressionne par la puissance sauvage qu’il dégage, quel bon nageur.

Puis ce fût la rencontre tant souhaitée avec les Ours, les Bruns pas les Polaires. Les ours polaires, dès Juillet, sont probablement plus au Nord, à la limite des glaces, et la planète se réchauffant irrémédiablement, cette limite est de plus en plus Nord chaque année, alors à notre grand regret, nous n’en croiserons aucun.

Mais concernant les Ours bruns, facile, approchez vous à la tombée du jour de la décharge de Cartwright, et laissez vous impressionner, ces belles peluches nullement agressives, gardent leur distance, une vingtaine de mètres, sans répugner une vraie séance photo, avant la nuit qui vous chasse accompagnée de moustiques par milliers.

Sur les pontons des communautés habitées, on y croise aussi quelques benêts, soyons honnêtes…et si ce simplet tombe amoureux de Timéry, il se transforme en glue. Ici, tous causent un « Cht’i anglais », alors la barrière de la langue nous permet pas toujours de les détecter rapidement. Ainsi à Mary’s Harbour, en compagnie de Jacques, canadien francophone bilingue des Iles de la Madeleine, et de notre glue locale, autour d’une discussion animée, d’une bière et d’une paire d’heure, je me confie à Jacques en français : « sache que je ne pige pas un mot de ce que l’on se raconte » et lui de me répondre « moi également », et pourtant, déjà deux heures que tous, on hoche et s’approuve les uns les autres, pas facile…

Mary’s Harbour, ce fût l’impossibilité de refuser l’invitation à la big fête annuelle, le « Crab festival », 4OO personnes, imaginez nos fêtes de village des années 70, moins la rigolade, l’alcool y est ici interdit. Heureusement, Timéry fût l’alibi béton pour échapper à la Boum des Teenagers qui suivit.

Depuis, nous nous battons contre les vents dominants de Sud Ouest, droit dans le pif, en route pour les Iles de la Madeleine en passant par Terre Neuve côte Ouest, le détroit de Belle-Isle nous a bien secoué, une Mer courte, genre machine à laver, un courant perceptible de 4 nœuds, et ils en sont fiers…le tout sous brouillard et pluie soutenu, on se régale.

Biz à tous

Team Téou.

Tuesday, August 22, 2006

9- "Fugue", une renaissance

Mon pote Nico ayant contracté le même mal étrange que moi, notamment au cours de quelques pérégrinations communes, par exemple à Zanzibar, aux Islas Encantadas ou dans le golfe de Gascogne, a décidé de se soigner en mettant la main à la patte...

Et, dans ce petit monde, rien d'étonnant à ce qu'il prenne une part active à la construction de "Téou" au Portugal, au menu : bois et colle epoxy, ça change de la soudure sur les sites industriels !





















Puis, voilà qu'il s'entiche d'une "demoiselle" de 9 m de long et d'un âge mûr (née en 1953) : il s'agit d'un "Dragon" qu'il va restaurer de fond en comble pendant 10 mois, et ça représente un sacré paquet d'heures de décapage, réparation, remplacement, ponçage, peinture, là les photos valent tous les discours...







































Le résultat de ce labeur arrive par un jour de juillet 2006, quand "Fugue" retrouve son plan d'eau, le plus grand lac artificiel de France, conçu pour réguler le cours de la Seine au niveau de la capitale, le lac du Der, avec le coeur qui bat d'émotion...





















Et c'est parti pour quelques fins de semaines à naviguer avec les amis ou en couple, Cathy, le "Panama" (qui, comme chacun le sait, est fabriqué en Equateur...) te va très bien !





Le "Dragon" est un voilier de régate, puissamment toilé et sans moteur. Chaque sortie du plus vieux bateau est toujours admirée, avec raison, ce canot a une ligne très pure... Avec le vent qui va bien, on arrive facilement à une vitesse de 7 noeuds (13 km/h) mais si le vent forcit de trop il faut abandonner, on ne peut pas réduire la voilure... Résultat, on attend un voilier qu'on vient de dépasser allègrement pour qu'il veuille bien nous remorquer, avec son moteur, dans la passe sinueuse du port de Giffaumont... Mais ça se passe très bien, en général !



On se retrouve donc alors autour de la table, il y a toujours beaucoup de convivialité "dans ces coups d'temps-là" !

Pour terminer, quelques coups de coeur pour ces sites internet :
www.windguru.cz
www.marees.frbateaux.net
www.stw.fr
www.hisse-et-oh.com

Friday, August 18, 2006

8- "Téou" au Labrador en juillet 2006

Bonjour à tous

A l’heure ou cette nouvelle lettre débute, l’équipe de France joue sa finale de Coupe du Monde, en direct….

Ici, à Mary’s Harbor, au Labrador, nous garderons en souvenirs, des rafales à plus de 40 nœuds nous clouant à bord, d’un air chaud et sec, superbe pour assécher les coques, adieu finale…

Plus d’un mois que nous sommes Canadiens, les souvenirs s’accumulent, il est temps de vous en faire part.

Halifax, escale technique, la course et les courses commencent…

Nous découvrons des gens serviables, accueillants, des maisons entretenues, des pelouses magnifiques et de grandes étendues de pins, bref, c’est bien la carte postale canadienne dont nous rêvions, nous sommes bien en Nouvelle-écosse.

Reprenons le large, le chauffage est à bord, direction le Nord, nous pénétrerons à temps dans cet înlet de Jedore Harbor, pour y étaler toute la nuit durant, « Alberto », premier cyclone de l’année venu s’étouffer en Atlantique Nord, nous caressant toute la nuit de rafales de plus de 50 nœuds ….

Et le voyage continue, après une belle nuit de navigation, fraîche, nous présentons nos étraves devant l’unique écluse du Bras d’Or Lake, à St Peter, pour faire enfin connaissance avec le homard local, la semaine précédente nous avait permis de goûter de grosses palourdes, des noix de St Jacques, des bigorneaux cueillis sur les rochers alentours….et leurs fameux cheeseburgers, soyons honnêtes !!!!

En traversant ce bras de Mer intérieur, Niel, pêcheur, m’accueillera à son bord, un après-midi pour relever ces casiers…et nous offrir une orgie de homards, crabes et morues…Quelques têtes de phoques déchirent la surface, mais oh combien craintifs, ils replongent aussi vite, se sachant tirés au fusil par les pêcheurs… les deux aiment la morue.

Et nous revoici en Mer, traversée du détroit de Cabot, il sépare la Nouvelle-écosse de Terre-Neuve, la météo annoncée est bonne, nous ferons une première halte sur la côte Ouest, dans le fjord de Hawk Bay, poussé par 40 nœuds de vent aux fesses, la Gv au troisième ris et le speedo à 16 nœuds, l’eau est à 5°.

Un pêcheur nous accueille, et nous offre le produit de sa chasse hivernale, de la viande d’Elan sauvage, un délice, merci coup de vent. Mais il nous faut repartir, la route est longue et les haltes toujours trop courtes. Nous ne pouvons plus envisager de passer une nuit en Mer, because Icebergs et Growlers à éviter…

L’heure est au deuxième détroit, celui de Belle-Île, avec pause nocturne dans Red Bay, où, juste avant la tombée de la nuit, pour nous remercier d’être enfin sur les côtes du Labrador, nous croiserons quelques baleines et gros dauphins, magique…Les nuits ici sont courtes, quatre vraies heures de pénombre, et la lumière revient, le décor est bien sauvage, l’atmosphère qui règne nous le rappelle chaque seconde. On file sur Battle Harbor, ex-capitale de la Morue et des peaux de phoques. En route, entre nappes de brouillards légers et baleines éparses, le voilà enfin droit devant nous, notre premier Iceberg, obligatoirement beau à nos yeux, vu la route parcourue pour le rencontrer, l’euphorie embrase le bord, immortalisons l’instant.

A terre ; le décor a bien changé, des îlots caillouteux recouverts de mousse, quelques petits pins ici et là, des milliers de piscine naturelle d’eau douce, des millions de moustiques, mouches noirs, taons, guêpes…tous désireux de visiter le bateau. Ce ne sont pas les seuls, les bipèdes veulent leur tour, nous sommes la curiosité locale, premier bateau de plaisance de l’année, et surtout premier cata sous leurs yeux, alors, avoir le privilège de grimper à bord, c’est détenir l’info avant les copains…et croyez nous, ici, au bout du monde, combien cela a d’importance. Se souvenant du temps ou nous rêvions sur les pontons des marinas, comment leur refuser ???

Alors, le défilé commence, heureusement, pour nous remercier, ils remplissent le congélo en fonction des prises du jour…truite de Mer, Saumon d’Atlantique, Araignées, capelans…tout est sauvage et bon, pardon délicieux.

Que c’est bon d’être « touriste », en plein été. Ici, l’hiver dure 9 mois, tous les déplacements se font en Skidoo. Mary’s Harbor ne vit que de la pêche de crabes, appelé ici le « Snow crab », celui de vos boites de conserves, la saison est ouverte deux mois/an, et les pêcheurs qui justifient 10 semaines de salaires ont le droit de toucher le chômage le reste de l’année. Cela nous parait génial, mais à la majorité d’entre eux, ils leur manquent deux semaines de salaires, alors ils s’expatrient du Labrador pour y revenir en hiver…un comble.

Voilà, cette petite lettre vient vous remercier tous pour votre fidélité, pour les nouvelles que vous nous transmettez, notre prochaine escale avec Internet sera probablement Cartwright, dans plusieurs jours ou semaines, soyez patients, nous vous lirons sous peu.

Amitiés à tous

L’équipage de Téou.

7- "Téou" arrive au Canada en juin 2006

Dimanche 11 juin 2006

Bonjour,

Les grandes traversées restent un moment propice à l’écriture, « normalement », mais depuis notre départ des Bahamas, la fatigue a dévoré l’inspiration.

Les documents nautiques nous prédisaient un vent et courant portant, l’idéal pour nous laisser pousser allègrement jusqu’à Halifax, dans un confort royal.

A l’heure où je commence ces quelques lignes, nous traversons la « Bay of Fundy », 18 mètres de hauteur de marée, véritable shaker ou vraie poêle à frire, vent et swell dans le nez…

Le froid et le brouillard nous ont également envahi, au point de dormir tous les trois dans le carré…Nous tentons d’améliorer la température du carré avec le four, les coques étant devenues trop humides, tout est trempé par la condensation, et l’odeur de moisi ne se laisse pas faire. Bref, plaisance, quand tu nous tiens….

Heureusement, la nature environnante nous fait oublier ou accepter notre inconfort du moment, oiseaux, dauphins , plancton, requins, baleines, …et ce brouillard coupé du cri des goélands…un régal.

L’arrivée se jouera comme promise, dans un fog anglais épais, sous pluie battante, et sur mer d’huile…. au radar, l’occasion de constater la précision des cartes électroniques, de piloter notre engin de l’intérieur, bien au froid…

Qui dit Arrivée, dit relâche de l’attention, et « Boum », nous voici échoués sur une grosse patate de roches, un vrai choc, une grosse frayeur, nous sommes grimpés dessus.

La marée montante sera salvatrice, apparemment, le canot serait solide, rien n'a craqué, pas de fissures, reste à vérifier l’état des quilles…dans cette eau glauque et à 9°, pas vraiment tentant.

Nous ne sommes plus aux Bahamas, dans cette eau turquoise, cristalline et à 27°… Cet archipel fût bien sympa à traverser, les mouillages accessibles et nombreux, sauvages ou civilisés, les abords de ces petites îles parfois privées nous garantissaient la prise de poissons, de coquillages ou crustacés, belle manière d’agrémenter nos repas de produits frais…et bio. Et notre faible tirant d’eau nous permet vraiment de passer n’importe où, ou presque !!!!

Mais nous ne faisions que passer, les cyclones nous poussent à quitter cette région, pour peut-être s’y reposer cet hiver et proposer quelques semaines de charter…

Arrêtons de rêver, nous voici de nouveau flottant, et appontant à la première marina, afin de nous régulariser avec les douaniers canadiens…et désireux d’électricité afin de chauffer enfin notre home….erreur, ici, ils n’ont que du 110 volts, contre 170 dollars la nuit…alors, vive le mouillage …ah plaisance !

Et c’est au tour de l’ordinateur de déclarer forfait, chouette, que peut-il encore nous arriver de plus…

8 Juin, coup de vent d’Est, alors que nous sommes à terre, chez une canadienne très sympa, notre guide locale, Téou traverse la Baie et les bateaux sous nos yeux, travers au vent, il a décroché, et notre bonne étoile est encore là, nous aurons le temps de sauter dans une voiture, puis dans l’annexe et enfin sur Téou, avant qu’il ne s’échoue ou tamponne un de ces voisins, quelle chance…

Aujourd’hui, 9 Juin, tout rentre dans l’ordre, un chauffage à gasoil devrait arriver ce jour, les emails vont s’envoler du bord, les courses pour ces deux prochains mois seront faites, le gaz approvisionné, nous devrions quitter Dimanche Halifax pour grimper vers les eaux intérieures du Cap Breton, « les bras d’or lakes », afin d’y prélever huîtres, bigorneaux et bulots, et très probablement quelques homards pour compléter notre régime austral.

Mais ne vendons pas la peau de l’ours polaire avant d’y être….la route est longue.

Bisous à tous et bon été

Amitiés de l’équipage

Téou

Thursday, August 17, 2006

6-"Chtimagine" dans les fjords chiliens de mars à juin 2006

Mardi 30 mai 2006

On vient d’écrire un long message et il est passé à la trappe... Du coup on recommence... Ca ne fait rien, il pleut des trombes d’eau... C’est habituel ici...

Donc : Nous sommes partis le 18 mars au soir de Puerto Williams (Papa Whisky pour les intimes...) en compagnie de Tiamanga et Atao qui était
parti quelques heures auparavant. Eux, ils se baladent avec 5 mômes...
Arrivés le lendemain matin à Caleta Olla, un dernier au revoir au Boulard et le soir on cuit le gigot de Tiamanga sur la plage. Le renard par l’odeur alléché en sera pour ses frais, c’est pour nouz’ot... .Balade et pique nique le lendemain, on profite du beau temps que l’on sait plus que bref dans le coin...

Départ seul pour les glaciers : Fouque, Coloane, Pia, Garibaldi et Seno Ventisquero après le poste de contrôle de l’armada chilienne de Timbales. Nous y avons eu des williwaws, sorte de tornades très rapides où les vents atteignent… ?

En fait on n’en sait rien... on se prend 30 degrés de gîte en 5 secondes à sec de toile... Le but du jeu c’est d’essayer de les éviter... en anticipant leur trajectoire...


Le Seno Ventisquero a été notre préféré. Passage de la moraine un peu délicat :
il faut surveiller les petits icebergs, ceux qui sont échoués c’est pas bon, ceux qui sont emmenés par le courant nous indiquent le passage. Arrivés au pied du glacier qui vêlait, des blocs gigantesques, imaginez 50 m x 50 m de glace qui tombent d’un coup... La vue, le bruit ensuite et pour finir la houle souple qui en découle... Impressionnant...

Le vent du nord s’étant levé (tiens donc...),
nous nous demandions si nous allions pouvoir revenir au mouillage. Les icebergs rencontrés après la moraine à l’aller n’auraient ils pas bouché le passage ? S’il faut commencer à sortir l’ancre et l’annexe pour accrocher les glaçons et se frayer un passage on n’en finit plus…

Nous avons dû attendre 5 jours pour avoir un temps maniable à Caleta Emilita.

C’est là que nous avons entendu la météo chilienne sur la radio annonçant, heureusement plus au sud... vent d’ouest... 100 noeuds... rafales jusqu’à ...120 noeuds... Nous, nous n’en avions que 50 dans les rafales... Avec nos 4 bouts accrochés sur les troncs des arbres et l’ancre, nous avons pu dormir tranquilles...

Nous n’avions plus de réception fax météo car bien entendu l’ordinateur est tombé en panne... suivi de peu du caméscope qui était passé à l’eau…
Bref, l’humidité ce n’est pas génial pour tout ce qui est électrique ou électronique...

Heureusement, on avait pu prendre des photos numériques avec le caméscope...

Remarquez on était peinards : au moins, pas de problème avec le pilote électrique :
on n’en a pas... du coup on barre tout le temps... sans capote pardi... Le plus con, c’est que Pierrot a oublié son casque intégral dans la cave à Lille pour les déluges de grêle... ou de neige ça aurait été pourtant bien utile...

Une petite fenêtre météo s’est ouverte et on en a profité. Tourmentin 2 ris à tirer des bords, vive le sport et ça fait du bien d’avoir un bateau qui marche...

Nous avons bien aimé le canal Brecknock et sa caleta. Ca c’est du sauvage...
On a quand même réussi à trouver un copain : un rat équilibriste qui est venu nous rendre visite deux nuits de suite. Pas de bol pour lui, le bateau était bien fermé.
On n’irait pas jusqu’à dire hermétiquement fermé pour la grêle mais pas loin... On en rigole maintenant mais on n’en menait pas large... Surtout pour notre réserve de fromage... Ouf, il n'est pas venu avec nous pour la suite du voyage... On a été jusqu’à ouvrir la Grand-voile pour vérifier
s' il n’était pas dans les plis... C’est drôlement rusé ces bêtes-là...

Ensuite nous sommes sortis sous un vent d’enfer, moteur plein pot, de la caleta, direction le passage du Seno Pedro pour arriver dans le Magellan. Là, le tourmentin seul a suffit...
6 noeuds de moyenne quand même... Des mouillages superbes tout au long du voyage... et surtout bien abrités, histoire de récupérer un peu. Par contre, les cartes ne sont là que pour aider à la navigation (on exagère un peu bien sûr...) mais il est fréquent d’avoir le point sur la terre et des erreurs de 2 miles ne sont pas rares... Dire qu il y en a qui ne naviguent qu’avec des cartes électroniques... Ici il faut faire gaffe et avoir un oeil dehors (pour nous ce n’était pas compliqué vu qu' il y avait toujours quelqu’un rivé à la barre...).

Un petit passage où le courant peut atteindre 8 noeuds en vives eaux (quand même) et on aura compris comment ça peut bouillonner dans le secteur. Arrivés dans le Magellan on a de la place mais le courant d’ouest est toujours contraire... Heureusement on s’est offert des surfs à 10 noeuds (si, si...) et 72 miles en 10 heures... avec du vent de Sud Est... grand voile haute et génois tangonné, ça gazait...

Du coup on a pu arriver le soir au Phare de Fairway le bien nommé... Après avoir demandé l’autorisation de s’amarrer sur les immenses pneus des Caterpillars des mines de cuivre, nous avons été très bien reçus par la famille vivant sur ce petit îlot (cerise sur le gâteau : douche et pisco...sour.....bien sûr...sans oublier la lessive). Le lendemain dans le canal Smith nous avons croisé une baleine, heureusement elle est passée réglementairement à tribord...

Une épave avec le cul en l’air nous a fait redoubler d’attention, faudrait quand même pas que ça nous arrive... Un degré de gagné dans le nord, par ci, par là, et c’est la grêle qui s’en va (vieux dicton patagonien). Avant d’arriver le 1er mai à Puerto Eden nous faisons une petite escapade dans le glacier Pie XI, histoire de ne pas oublier le goût de la glace... coup de bol, le baro continue de grimper et c’est sous un ciel radieux que nous pouvons, accompagnés par les dauphins jusqu’au pied du glacier, contempler sur 3.5 Kms de longueur et 50 m de haut cette paroi bleutée étincelante. (Si, si...).

Les journées de beau temps sont tellement rares... Mouillés dans une caleta à proximité du glacier, toujours accompagnés des dauphins jusqu’au mouillage…

Nous repartons le lendemain. L’anticyclone est tellement costaud qu'il a gelé la nuit... La sortie du fjord se fera dans la brume à casser la glace, radar en marche. Il faut faire très attention aux gros glaçons charriés par un autre glacier qui se déverse dedans et qui nous barre la sortie pour Puerto Eden. Vers midi tout est rentré dans l’ordre, le soleil est revenu.

A Puerto Eden, Nicolas a eu l’agréable surprise de retrouver son
bateau oublié sur "Le Sourire" chez les carabineros (les keufs locaux).
Quelle joie ! Atao l’avait reçu de Kotick qui l’avait reçu du Sourire. Merci les copains...

Une anecdote étrange à ce propos : le dévidoir du bout pour son petit bateau, en carbone kevlar (on ne se refuse rien...) a été récupéré dans une poubelle par le Père de Pierrot sur le port de la Trinité sur Mer quand nous préparions notre premier bateau en 1986. Cet échantillon
provenait du bateau de course de Loïc Caradec disparu lors de cette route du rhum... Il avait modifié les cloisons de son bateau avant de partir... Et bien des années plus tard, voici que son frère Alain Caradec (nous le supposons) l’a eu entre les mains sans le savoir....

L'anticyclone est toujours là : on se casse... au radar. On n’y voit pas à 20 m.
C’est quand même bien pratique ces petites bêtes-là... Du coup on passe le golfe de Penas quelques jours après, au moteur... Houle croisée : tout le monde est malade sauf le capitaine. On mouille dans un caleta bourrée d’otaries...
Elles sont trop rigolotes, on les adore...

Nous passons dans la baie Ana Pink et rejoignons les canaux pour atteindre notre dernier glacier : le San Rafael. Là, ce sont les plus gros icebergs qui sont charriés. Passage dans des courants importants et mouillage dans une toute petite rivière bien à l’abri.

Ensuite remontée sur Puerto Aguirre où il faut refaire pleins de papiers avec l’armada... On retrouve la "civilisation paperassière". Un rat vient nous rendre visite la nuit (entre une heure et trois heures, c'est leur heure), pas de bol pour lui le Chtimagine est toujours fermé...

Quelques jours plus tard nous sommes surpris de voir un petit avion voler au ras des flots... En fait, il est en train de nous rechercher... Nous n’avons pourtant pas activé notre balise de détresse, qu’est ce qu ils peuvent bien nous vouloir ...

Nous n’avions pas donné notre position depuis 5 jours et pour cause nous n’avons pas de BLU émettrice mais seulement la VHF avec une portée dans le meilleur des cas de 15 miles... Sans compter les montagnes impossibles à traverser par les ondes...

Nous avons eu le droit d’être invités dans le bureau du capitaine de port de Quellon pour une explication, qu’il a bien comprise par ailleurs... Qu'est ce qu’on était peinard quand il n’y avait personne !

Voilà les nouvelles... Nous repartons d’ici une paire de jours à musarder entre les îles
du golfe de Corcovado et d’Ancud avant de rallier Puerto Montt. Nous y serons vers le 10 juin,
histoire de refaire un coup de tampon en Argentine car nos 3 mois chiliens sont bientôt écoulés...
et ce sera reparti pour 3 mois... Bises à tous, ce fut long mais bon on l’espère...

Jeudi 8 juin 2006

Bien le bonjour de Puerto Montt où nous sommes arrivés cet après midi. Tout
va bien à bord. Grosses bises à tous (on va d’abord se prendre une bonne
douche...). Ensuite apéro sur Atao... Les gamins sont tous contents de se
retrouver... et les grands aussi...

A+

CHTIMAGINE II

Thursday, August 10, 2006

5-"Téou" traverse l'Atlantique en nov-déc 2005

TRANSAT TEOU NOV-DEC 2005

Encore 450 milles d’eau à courir et ces nouvelles quitteront la Guadeloupe, pour en quelques secondes, faire la route inverse pour s’inscrire sur vos écrans, quel contraste ???

Mais reprenons du début :

Boucler notre chantier « portugais », avec la pression d’un timing serré, ne fût pas aisé, nous n’avons plus le choix, les clients pour la transat seront sur le quai de « Las Palmas » aux Canaries, le 21 Novembre pour les derniers, et le 16 pour le premier…..Alors les essais Voiles, barre hydraulique, pilote auto, réglages et paramétrages divers, mise en route du déssalinisateur, du congélateur, on le fera sur le tas, en descendant le long des côtes portugaises…

C’était oublier la météo à cette époque tardive. Jour J, sous pluie battante, on se verra interdire de quitter Aveiro par les autorités portuaires, mer impraticable, creux de 6 mètres à la jetée….bref, on mouille juste à l’entrée, désireux de ne pas retourner au quai pour la seconde fois, et nous paramétrons le pilote auto. Bien nous en a pris, au petit matin, une grosse houle résiduelle nous accueille, la marée montante nous laissant passer, Timery va enfin connaître l’Océan, à bientôt cinq mois.

Deux amis nous filent le coup de main, heureusement, Maiken étant happée par sa fille, qui réclame ses temps de jeux et ses tétées, en oubliant le mal de Mer.

A peine sorti, et le système hydraulique explose, désolidarisant les socles des vérins du canot….n’ayant plus le contrôle de Téou à la barre, le pilote de secours prend le relais et nous dépose deux jours plus tard, au Cap Sagres, pointe Sud du Portugal, où nous décidons une halte sauvage pour réparer. Le spot est magnifique, la carène à nettoyer, l’eau plus chaude, 16°, ce serait dommage de ne pas en profiter…

Au petit jour, sûr d’avoir résolu nos pannes, on remet les voiles pour les Canaries direct, adieu Madère, à l’année prochaine, le temps nous manque.

Quelques encablures plus loin, et repatatraque, adieu barre, le problème persiste et signe, il nous faut continuer sous pilote de secours, à allure réduite, celui-ci n’agissant que sur un safran. Dommage, le vent fût de la partie, 35 nœuds bien établis, on se fera bien secouer mais positivons, nous testons enfin notre joujou grandeur nature…et la liste « réparations, modifications » s’allonge. Alors vous causer des Canaries vu par le touriste que je suis, inutile d’y songer, les heures sont avalées par la mise au point, et tout le monde à bord participe, nous sommes à fond pour mettre en état et ordre le canot, afin de prétendre traverser à huit personnes .Maiken,Timery, et nos deux équipiers me quittent à Las Palmas, laissant à contrecœur leur place aux clients….

21/11 Les adieux sont faits, les courses s’organisent et l’équipage fait connaissance, 23/11 Sud Ténériffe, c’est enfin parti pour 2850 milles en route directe, le pilote auto principal fonctionnant, « ouf ». Le vent n’est pas de la partie, Hierro tarde à disparaître, tout le bord s’amarine tranquillo. Enfin de l’air, il me tarde de tester l’engin, sous spi et sous pilote, quel confort…trop du reste, puisque à 19,2 nœuds, il explose par 28 nœuds de vent réel, bien de ma faute, cela va nous coûter quatre jours de mer de rab.

La météo marine nous informe de cette tempête tropicale « Delta », elle fera la une de vos quotidiens après avoir caressé les Canaries. Pour Nous, c’était deux jours plus tôt, là aussi, j’avais eu la bonne idée de vouloir la passer par son Nord, et profiter ainsi de vents portant sur une route plus directe, mais c’est oublier combien ces dépressions sont capricieuses, rapides et vicieuses, nous barrant la route, en plein dedans, l’occasion pour ne pas trop perdre de terrain, de nous essayer à la cape sèche par 42/43 nœuds bien établis, la plus grosse rafale atteignant 48,8. La Mer fût celle du vent, le cata bien secoué, chahuté, cogné, calmant tous les costauds du bord, et laissant apparaître avec bonheur, l’idée d’une route plus Sud au détriment d’une plus directe….

Ainsi commence la pêche, les bouffes, les siestes, les réparations diverses, le tout dans un confort acceptable….Le bateau est chargé ras la gueule, alors quel plaisir à mes yeux que de les voir dévorer…on s’allège pour mon plus grand bonheur. Delta aura signé son passage, chandelier avant tribord explosé, cale de poulie de chariot de GV également, etc, etc.…et tous les autres délires, déssalinisateur qui désamorce, capot de survie qui fuit de plus en plus, tête de bout dehors qui se désolidarise, mais à force de ligature , nous pourrons renvoyer le Genacker, frigo qui nous lâche suite aux secousses du plancher de carré, bref, les journées sont courtes, à réparer et assurer la navigation, et les nuits sont pleines, personne à bord n’étant apte à assurer des quarts digne du nom.

Et les journées passent, l’alizé est là, nous poussant gentiment vers notre choix, « Point à Pitre ».

Nouveauté dans cette transat, l’Iridium, téléphone satellite, qui me permettra de joindre Maiken, de glisser des news fraîches à ceux qui suivent notre périple.

La déception, ne pas avoir vu grimper à bord, Thons, Thazards ou oiseaux du large….mais quelle cure de Dorades Coryphènes….

A part de gros cargos, pas de baleines ou cachalots ne caresseront la coque, peu de dauphins également, la sur pêche y serait-elle pour quelque chose ????

A bord, lecture, jeux de cartes et siestes imposent le rythme des journées, que cela file…

Huit personnes d’horizon divers, c’est obligatoirement goûter à la différence…pas toujours facile ou constructif !!!

13/12, au petit matin, nous glissons tranquillo le long des côtes guadeloupéennes, pour affaler devant la marina de « Bas du Fort », l’accueil est des plus chantant, retrouvailles avec ma petite famille et la chaleur tropicale, le bonheur se lit sur nos visages, la transat vient de s’achever, comme un bon livre….

Bisous à tous et à très bientôt de vous lire.

Equipage Téou.

Wednesday, August 09, 2006

4-"Chtimagine" au Cap Horn

Nous sommes partis le mardi 26 avril de Puerto Williams, pétole donc moteur jusqu à la Caleta Martial sur l'île d Herschel, juste à côté de l’île Freycinet (Les dunkerquois comprendront le clin d'oeil..).

Le lendemain matin départ pour passer l’île Horn. Superbe vue sur l’île Wallaston.
Les pics nous ont fait penser à Ua Pou aux Marquises avec la neige en plus...
Nous sommes passés à l’o
uest de l’île Hall.

De là nous pouvions voir le fameux Cap Horn. Nous l’avons atteint vers midi.

Impressionnant ce cap de 420 m de haut qui plonge dans la mer.

(encore merci pour le flacon d'"eau du cap", vous m'avez fait un chouette cadeau, libellule)

Le vent s’est mis à souffler un peu plus. On s’est vite retrouvé avec 4 ris et tourmentin.

Fallait bien qu’il garde sa réputation... A l’empannage les rivets maintenant le rail où est fixée la bosse du 4e ris ont lâché. La grand-voile s’est donc creusée d’un coup et comme elle était maintenue par des garcettes, elle s’est déchirée sur 60 cm de long. Pierrot a retendu la voile en espérant qu’elle ne se déchire pas vers le haut... Le renfort de la garcette tenant le coup. Mais il ne fallait surtout pas la faire faseyer...

(A quelques mois près, vous tiriez des bords avec les concurrents du Vendée-Globe ! Libellule)

Nous avons eu une pensée émue pour tous ces marins et autant de capitaines qui passaient sur leurs grands voiliers a voiles carrées... Ca ne devait pas être facile à l’époque...

C’est pour cela que nous sommes devenus des "petits cap horniers". C’est quand
même beaucoup plus facile d’attendre la bonne fenêtre météo et passer le Cap
Horn dans la journée...

Pour revenir à l’île Herschel au même mouillage, le vent s’est déchaîné, heureusement
il n y avait pas de mer, on croisait les doigts pour la grand voile. Le bateau se couchait
en encaissant bien, la mer fumait, ce qui veut dire à peu près 40 à 45 noeuds. Que c’était beau...

Ensuite nous sommes repartis, après la réparation de la grand-voile, sur l’île Lennox ou nous avons fait une superbe ballade vers la mine d’or désaffectée au sud de l’île, en compagnie de la femme et des enfants du garde de l Armada de l’île. Ils nous ont d ailleurs invités à manger ensuite, sympa. Il contrôle tous les bateaux qui passent, par un contact VHF.

Ensuite nous sommes repartis vers l’île Picton, caletta Banner qui est super protégée.
Echange de brique de vin et cigarettes contre centollon, centolla (araignée locale) et poulpes.

On s’est régalé... Nous avons été surpris de voir l’Armada venir en Zodiac à notre bord et contrôler tous les papiers... Photo du capitaine et de l’équipage et tout et tout... Tout ça bien aimable mais on ne peut pas s’empêcher de penser qu'il n’y a pas si longtemps un certain Pinochet était au pouvoir...

Les bonnes habitudes ne se perdent pas...

Nous avons tiré des bords dans le canal de Beagle pour rejoindre Puerto Williams.
Nous avons pu essayer à des moments le tourmentin à la place du génois roulé aux trois quarts qui forme alors un sac, et... ça marche... Nous avions hâte d’arrive
r car nous savions que nos amis de Thélème nous attendaient à Puerto Williams. Ca faisait 15 ans depuis Durban en Afrique du Sud que l’on ne s’était pas vus. Séquence émotion.... On a tous pris un sacré coup de vieux, heureusement, que physiquement... Car dans la tête ça n’a pas changé...

On se racontait toutes nos vieilles histoires et ça faisait quand même anciens combattants.

Bref on a passé deux jours ensemble super. Et ce n'est pas fini, ils sont restés pour recevoir leur courrier et nous, nous sommes revenus ce matin à Ushuaia.

Nous voulons refaire l’électricité du moteur avec Gérard d’Hiva Oa, et trouver quelqu’un pour nous faire une capote. Ensuite il faut que l’on installe un poêle avec cheminée car ça commence à cailler dur…

– 5° la nuit et l’autre jour on avait 3 cm de neige sur le pont...
Attention aux glissades car l’eau n’est plus qu’à 6 degrés, brrr.... Nous ne nous voyons pas naviguer dans les canaux avec le jour qui sera hyper court de 9 à 16 heures. Ca ne nous laisse pas assez de temps pour naviguer et nous balader. Nous allons rester l’hiver ici sans doute sur corps mort car nous en avions demandé un en Février lors de notre arrivée. Nous sommes quand même en Amérique du Sud et rien n’est sûr...

Nous pensons rentrer en France, si possible, vers la mi- août. Et d’ici là faire un peu de ski, sans doute avec nos copains de Zazie, et pourquoi pas du traîneau à chiens (un petit clin d’oeil à nos copains d’Alibi...).

(je ne peux pas m'empêcher de mettre une photo du glacier Perito Moreno, en Patagonie...Libellule)

Bon voilà le programme.

A bientôt. Bises.
CHTIMAGINE II

Monday, August 07, 2006

3- "Chtimagine" arrive à Ushuaia le 20 février 2005

CA Y EST !

Nous sommes arrivés depuis deux heures à USHUAIA...

Superbe glacier, temps dégagé, belle arrivée avec une calmasse...

On a passé tout le canal de Beagle au moteur.... et GPS !

La nuit tous les chats sont gris... On franchissait la frontière au milieu du chenal VHF fermée... En plus à la fin il n y avait plus de lune du tout... Ce n’est pas bien large mais avec des points toutes les 10 minutes, ça le fait…

Ca fait quand même un drôle d’effet de voir ces montagnes fantomatiques la nuit proches à toucher le bateau...

Bon, on va reprendre au départ de Puerto Deseado d’où nous sommes partis le lundi à 16 h., après avoir dégusté un succulent cordero le Dimanche chez Coco le mécano.
Ambiance super sympa. Les enfants et les adultes sont partis en laissant de vrais copains là-bas. Maeva et Nicolas pleuraient leurs copains perdus...


Les pronostiques météo via Internet étaient favorables jusqu’à Vendredi…
Vent très léger de Nord, c’est ce que nous avons eu en fait, à notre très grande surprise.
Du coup, moteur, moteu
r, moteur y moteur... Sauf quand le démarreur a fait des siennes... le relais a lâché, allez c’est parti pour démonter le démarreur au milieu
de l’eau...

Pierrot a réussi une bidouille pour pouvoir démarrer : il fallait démonter le relais,
faire le contact avec un tournevis et remettre le relais, moteur tournant, pour désenclancher
le démarreur. Après, il fa
llait refixer le relais et mettre le boulon moteur en marche, je ne vous
dis pas... Mais ça marche, pas en urgence, bien sûr...

On a ralenti près du détroit de Le Maire pour avoir le courant favorable. On s est fait aspirer d’un coup.... 11 noeuds sur le fond avec un vent du nord de 15 noeuds, le pied quoi...

Il fallait bien avoir un peu de chance après cette histoire de moteur qui n’en finissait pas...

Le matin, le baromètre s’est cassé la pipe de 20 millibars en 8 heures. Ca va souffler dur.

Ca n’a pas loupé... On a réussi à s’abriter dans la baie Agirre, à tirer des bords dans des vents en furie... 4 ris, tourmentin et liston sous l’eau de temps en temps. Heureusement on était sous le vent de la terre de feu et donc, pas de mer formée.

On a mis 5 heures pour gagner les 5 miles au vent qui nous séparaient du mouillage.

Du coup on a empennelé deux ancres : Une CQR 16 kg et 20 m de chaîne + une CQR de 22 kg + 60 m de chaîne plus 50 m de bout, on vous laisse faire l’addition... Le mouillage a tenu dans cette baie large de 1 mile et demi. Nous y sommes restés une semaine sans pouvoir débarquer et hier, super, un créneau météo du tonnerre. On va pouvoir enfin souffler.

Les enfants pêtent les plombs, 15 jours sans courir c'est dur.

Bises à tous et nous, on va dormir après la nuit blanche et tous nos sens en éveil...
CHTIMAGINE II