Monday, November 08, 2010

60 : Le Golfe de Gas...cogne !

Avec novembre vient le temps de chien, donc on essaie de se glisser entre 2 trains de grosses dépressions pour se diriger vers des cieux plus cléments... Au départ de Vannes, la traversée de la Petite Mer à la voile est un vrai moment de bonheur, mais on se fait cueillir à la sortie du golfe par une houle venteuse contraire au courant de jusant, ça fait yoyo ! et dehors, ça bastonne pas mal, on n'ira pas plus loin que la Presqu'ile de Quiberon pour cette première journée, à Port Haliguen. Seulement 19 miles (soit à peu près 35 kms) séparent les deux ports, mais les prévisions météo de la journée affichées dans les capitaineries étaient bonnes à Vannes et dangereuses à Port Haliguen, franchement, ça ne fait pas sérieux...
Vieux proverbe breton, qui regarde trop la météo reste au bistrot !
Le lendemain, on franchit le teigneux passage de la Teignouse puis un léger souffle d'air bien aidé par le courant de marée nous aide à contourner Belle-Ile par le nord, vue imprenable sur le phare des Poulains, pas aussi spectaculaire cependant que la splendide photo de Philip Plisson qui orne mon pied à terre charlirôt...
A nous le grand large, dans une mer encore formée du coup de vent d'hier, avec la nuit vient une bonne brise qui incite Eclipse à la cavalcade sur les chevaux d'écume...

Le lendemain, alors que j'essaie de prendre un peu de repos en prévision du quart de nuit, c'est à dire que je joue au trampoline dans la cabine avant, j'entends soudain un "PTOINNG" qui me fait craindre une rupture de hauban, c'est à dire une grosse cagade qui peut conduire à démater, bref une tuile !
On affale aussitôt les voiles et on décide de rejoindre un port au moteur, La Corogne aurait été plus proche de la sortie de cet infâme Golfe de Gascogne, mais cela impliquait de se battre contre le vent et la houle formée, avec toutes les contraintes que cela induit sur un gréement potentiellement fragilisé, on se dirige donc vers Gijon, 136 miles parcourus en 26 heures de moteur, la voile c'est le pied ! Je suis bien content de pouvoir compter sur mon moteur tout neuf, qui plus est économique, à peine 2 litres de gasoil à l'heure...
A Gijon, José-Luis, un employé du port, vient vérifier et régler le gréement, nous voilà rassurés, le golfe m'a quand même arraché un bout de liston et mon génois commençait à se déchirer, on répare ce qu'on peut et on repart pour se sortir de l'impasse gasconne, on fera encore beaucoup de moteur pour suppléer le vent défaillant jusqu'à contourner enfin le Cap Finisterre avant de se faire rattraper par la tempête...



Mais Eclipse est enfin sorti du Golfe, on s'abrite à Portosin, dans un ria de la côte Atlantique espagnole, à proximité de Saint Jacques de Compostelle, l'occasion pour moi d'informer tous les marcheurs que les reliques du saint ont rejoint Compostelle par la mer... Et le Saint-Père Benoit (à ne pas confondre avec l'amer Benoit !) y est tout juste passé hier en papamobile (et en coup de vent, lui aussi...)!

Amen !

3 comments:

Anonymous said...

Ravis d'avoir des nouvelles!On vous croyait bien loin en mer,Bon on va essayer de suivre vos pérégrinations de plus prêt. On vous souhaite bon vent pour la suite (sans tempête comme ici).Les charentais de Viville.

Anonymous said...

Salut
Avec le superbe pointage sat de Jim, je suis en train de tracer votre trajet sur google earth.
Marrant, ce soir, à votre escale de Cascais, vous êtes sur un big voilier...au bout du quai flottant (je présume, vu la config. du port)
Bon vent, Kenavo !
le breton et sa charentaise

Anonymous said...

Bonjour à tous,
Grand calme dans le port de Marans, une connection wifi dans la voiture pour vous envoyer un grand coucou.
Comment allez vous?
Descendez vite l'hiver arrive...
Espérant que tout va bien et avoir de vos nouvelles prochainement.
N'attaquez pas trop la touque de Cognac la route est longue avant la Cachaça.
Grosses bises
Amitiés
Cécile et Stan
NB
alors les Goristes c'est comment?