Monday, January 10, 2011

64 : Dimanche 9 janvier 2010

Une date à marquer d'une bouée blanche, ma première navigation en solitaire ! 

Le matin, je finis de ranger le bateau, bon ça c'est dans les rêves, il y a toujours quelque chose qui n'est pas à sa place, mais enfin ça me permet de naviguer en (relative) tranquillité... Et surtout la table à carte retrouve son utilité première, débarrassée du (presque) mètre de foutoir qui y atterrit régulièrement...
Je fais le plein d'eau, vais prendre une douche et je largue les amarres... pour entendre à la VHF que la marina a un problème pour ouvrir le pont qui donne accès au chenal ! J'en suis quitte pour faire quelques ronds dans l'eau sur l'Amazone (vu la couleur brunâtre de l'eau de la rivière) avant que le sésame ne s'ouvre enfin...

Départ vent arrière, je n'envoie que le génois, vitesse 3,5-4 nœuds, c'est nickel vu le vent faiblard et confortable pour une navigation à plat dans le sens de la houle... J'envoie un peu de Grand'Voile quand le vent tourne, sans avoir à déventer le génois, s'agirait pas de répéter les erreurs précédentes, je voudrais bien que ma nouvelle bôme dure durablement...



 
Pas grand monde sur l'eau, hormis un grand ferry blanc qui surgit de Portimaô et semble se diriger vers Madère... Intéressant !


C'est une belle journée en mer que je savoure pleinement, la navigation à vue compense mon manque d'infos précises sur la région... 

Aussi, quand le GPS m'indique que je suis presque à destination, j'ai beau retailler les lentilles des jumelles pour en augmenter la puissance, je ne vois qu'une plage encadrée de falaises, mais d'entrée de port, point ! 

Bon, le sondeur indique 4m sous la quille, il est plus que temps que je vire de bord si je ne veux pas m'échouer sur la grève (générale) ! 

J'affale les voiles, Saint Midif répond à la première sollicitation pour me sortir de ce pétrin, et je longe donc les falaises perforées de l'Algarve, je ne serais pas trop tranquille si j'habitais dans les maisons surplombant le vide...

Bon, j'en profite pour préparer mon arrivée en enroulant une garde autour du mat et en préparant les pare-battages... Ben m.... ! En voilà un qui saute par dessus bord ! Pas question de l'abandonner, j'en suis pour 20 bonnes minutes de manœuvre de récupération d'homme à la mer... Rogntudju de rogntudju, mille sabords de tonnerre de Brest, je bataille ferme mais j'arrive enfin à enrouler le bout autour de la gaffe et à rapatrier l'imprudent à bord, kriss de tabarnak !
Voici enfin que se dévoile l'entrée du port d'Albufeira, formant un fjord creusé dans la falaise que le GPS voulait me faire traverser en ligne droite... Je demande une aide pour attraper mes amarres à la place que l'on m'assigne, où je me gare en marche arrière avec une surprenante facilité, sans doute que mes manœuvres de tout à l'heure n'y sont pas étrangères !  

La marina d'Albufeira est entourée d'immeubles aux couleurs pastels et en guise de récompense pour les efforts de cette première traversée en solitaire (bon d'accord, il ne s'agit que de 18 miles depuis Lagos, avalés en 5h30...), je m'en vais boire un demi (par hasard) rue Sir Cliff Richard, si, si je vous jure ! Selon le dicton anglais, Pierres qui Roulent (Rolling Stones) amassent des mousses au pub !
Ah oui, au sud du Portugal, on baragouine plus l'angliche que le portos...

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