Saturday, January 23, 2010

42 : le sillage débute


Après 6 semaines d'une météo agitée qui ne nous a permis que de remonter la Vilaine (un fleuve qui porte bien mal son nom) le temps d'une sortie avec Hervé en guest star, nous profitons d'une fenêtre météo favorable de quelques belles et froides journées pour quitter les humeurs bretonnes...

C'est donc par un petit matin brumeux que l'on quitte le quai pour se présenter devant l'écluse du barrage d'Arzal...

L'éclusier ne se précipite pas vraiment à notre rencontre, ça ne m'étonne pas vu la mentalité détestable des gens du port, mais le passage de l'écluse se fait en douceur, ce que j'apprécie vu que l'on n'est pas vraiment familier de la manœuvre...

Le soleil du Morbihan distille sa lumière magique alors que l'on se dirige vers la sortie de l'estuaire avec la marée descendante, nous sommes les seuls spectateurs du ballet aérien des sternes et des oies marines aux abords immédiats des rives envasées... D'ailleurs, on se dégage juste à temps, avant de se « tanquer », non sans que ma quille ne laisse une empreinte provisoire dans la vase du seau à son (il faut lire à voix haute pour comprendre)...

Nico, Jim et moi pouvons enfin regarder vers le large Atlantique, non pas pour la transat, le bateau n'est pas prêt pour ça, mais pour franchir la Loire et se diriger vers l'île d'Yeu dans un premier temps. Le vent est un peu faiblard, on s'aide donc du vieux Volvo pour se dégager du rail des cargos allant ou partant de Nantes ou St Nazaire, avant de toucher une bonne brise qui nous amène vers les rivages vendéens, avec un réel bonheur de naviguer sur mon Dufour 34, de 1975 certes, mais avec des voiles neuves que ça en fait mal aux yeux quand le soleil se réverbère dedans...

Hiver oblige, c'est à la nuit tombée que l'on arrive à Port Joinville, à l'île d'Yeu, assez fatigués quand même, Jim et moi n'avons pas la même expérience que Nico en navigation... Bizarrement, il y a de la place au large dans ce petit port, faut dire que l'on n'a pas vu un autre voilier en mer de toute la journée !

Le lendemain, on continue notre sillage en tirant des bords entre l'île et la côte, zigzaguant entre les multiples casiers de pêche qui sont nombreux dans le coin, mais le vent refuse souvent, en clair on l'a dans le nez pour aller vers La Rochelle, le bateau, c'est comme le vélo ! En débordant Les Sables d'Olonne, j'ai une petite pensée pour les marins qui s'engagent dans cette folle course du Vendée Globe (respect), moi je voudrais faire le tour de la boucle le plus lent du monde...

La ligne brisée n'étant pas le plus court chemin, la nuit vient franchir le Pertuis Breton avec nous, entre la côte et l'île de Ré, heureusement que le vent s'est renforcé pour nous permettre de remonter le courant de marée sous la pâle lumière de la voie lactée...
Les lumières du pont pointent à l'horizon, pour une arrivée au milieu de la nuit au plus grand port de plaisance d'Europe sur la côte Atlantique, les Minimes...



On y rentre après avoir laissé la cardinale Richelieu sur bâbord, à proximité immédiate de La Rochelle dont on aperçoit la tour de la Chaine et celle de Saint Nicolas gardant l'accès maritime à la vieille ville...

Comme on est rendu en Charente (Maritime), on a bien droit à un petit « cougna » pour marquer ce premier sillage !

No comments: