Monday, March 17, 2014

90 : L'Antarctique au long cours

Voici l'article de Karen Isère qui est paru dans Paris-Match début mars sur le voyage qu'a fait Maeva sur le continent blanc...
parismatch.com/vivre/voyage/L-Antarctique-au-long-cours-550645
EXPÉDITION
L’ANTARCTIQUE AU LONG COURS

Dion Poncet, capitaine, et Juliette Hennequin, sa compagne, à l'arrière du Hans Hansson.© Karen Isère
Le 27 février 2014 | Mise à jour le 01 mars 2014
PAR NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE EN ANTARCTIQUE, KAREN ISÈRE

Nous avons testé cette croisière de 3 semaines sur les traces de Charcot. 
Petit bateau, petit groupe et capitaine d’exception. 
Un rêve à l’état pur le long du continent le plus sauvage au monde.


Drôles et touchants, trois manchots Adélie titubent en direction de la rive. 
S’ensuit un conciliabule : « Plonger ? Pas plonger ? » 
Sous l’eau rôdent leurs prédateurs, les léopards de mer… Nous avons aperçu ces drôles de phoques, ondulant comme des reptiles sur des bouts de banquise. Seuls concurrents : les terribles orques. 
Mais pas d’ours polaires, bien sûr, puisqu’ils se cantonnent à l’Arctique, donc aucun danger 
pour la gente humaine ! 
Au sein de cette faune unique au monde, nous ne sommes que huit « homo sapiens », 
six Français et deux Suisses. 

Le mythique passage Lemaire, entre deux rangées de montagnes : 
la péninsule (à g.) et une île.© Karen Isère 

Le fait d’être un tout petit groupe permet de mettre pied à terre chaque jour, et sur un nouveau site. Fabuleux privilège ! 
En effet, le Traité de l’Antarctique limite strictement les débarquements. Comme il interdit aussi la chasse, les animaux se laissent approcher sans crainte. Sidérant de s’asseoir en plein milieu d’une colonie de manchots affairés, ou à deux pas d’un phoque endormi ! 
En Zodiac, nous nous mêlerons à une quinzaine de baleines à bosse en pleine pêche. L’une d’elles plongera à deux mètres de nous, déployant une queue blanche et ocre. 

Un manchot Adélie. Très adapté au froid, il ne vit que dans l'Antarctique.© Karen Isère

Nous voici sur une autre planète : encerclé de farouches courants, le continent qui héberge le pôle sud ne fut jamais colonisé et n’appartient à personne. Seuls quelques scientifiques vivent sur ses 14 millions de kilomètres carrés – deux fois l’Australie ! Cette terre de tous les records est la moins arrosée, la plus élevée (2 300 mètres en moyenne) et la plus glaciale en hiver. 
Mais en décembre-janvier, le plein été austral, le froid sec, autour de 5°C, 
ne pénètre pas un équipement de ski tout simple. 
Nous naviguons entre la péninsule antarctique et ses îles. 
Dépaysement total puisqu’on se retrouve à la fois en mer et en pleine montagne. 
Des cimes à la rive coulent des glaciers de soixante mètres d’épaisseur, dont les bords bleutés peuvent brusquement se briser. Dans un grondement de tonnerre, nous les verrons « vêler », c’est à dire larguer des blocs de glace, créant de nouveaux icebergs de toutes tailles, arrondis ou hérissés, 
sidérants de beauté mais d’une trompeuse sérénité. 
L’un d’eux va se fendre sous nos yeux, puis basculer, sa partie immergée surgir 
en soulevant des vagues turquoise…
Nous sommes éblouis, pas inquiets. 

Le capitaine, Dion Poncet, est, de l’avis des spécialistes de l’Antarctique, le meilleur navigateur de la zone. Fils du célèbre skipper Jérôme Poncet, il est né dans la région, sur le bateau familial. Pour Dion, la glace fut un terrain de jeu, elle est devenue sa patrie. Personne ne sait comme lui s’y faufiler, franchir une nappe de banquise ou s’y garer pour la nuit. Avec ça, un capitaine d’une rare gentillesse, doublé d’un puits de science.
Dion Poncet, capitaine au grand cœur et expert reconnu de la navigation dans les glaces.© Karen Isère 

A ses côtés, sa compagne, Juliette Hennequin est aussi une grande navigatrice, 
ex-skipper de voiliers Penn Duick. 

Dion nous réserve mille surprises spectaculaires, se cale contre un iceberg pour que nous y débarquions ou pour cueillir des stalactites qui, une fois débités, donneront les glaçons de l’apéro. 
Les soirs de réveillon, dans une lumière irréelle, le soleil se couche langoureusement vers minuit, 
réapparaît deux heures plus tard. 
Dans l’entre-temps, pas d’obscurité mais un ciel repeint de rose et d’or. 


La plupart des voyages Antarctique offrent six jours sur place. Grand maximum. 
En effet, pour atteindre la péninsule, il faut traverser le détroit du Drake, quelques jours de navigation houleuse depuis la pointe de l’Amérique du sud. 
Nous, nous jouissons de quinze jours car nous sommes arrivés directement en avion depuis la Patagonie chilienne. Un des immenses avantages de ce voyage. 
Nous effectuerons le retour en bateau, pour arriver aux îles Malouines et visiter une immense colonie de manchots royaux, si graphiques qu’on les croirait nés de la plume d’un artiste. 
En attendant, Dion fuit les gros paquebots de croisière et pousse loin vers le sud, sur les traces de l’explorateur Jean-Baptiste Charcot. 
Autour de nous se déploie un pur paradis blanc et bleu. 
28 décembre, 65 degrés de latitude sud. Un pur paradis...© Karen Isère 

Petit mais extrêmement robuste, le Hans Hansson est un héros à lui tout seul : ex-bateau de sauvetage, il a passé des décennies au secours des navires en proie aux pires tempêtes du nord de la Norvège. 
Nous, nous dormons comme des bébés dans de confortables cabines.

La plupart des passagers sont retraités et heureux comme des gosses ! D’autant que la guide, Murielle Denis, grande spécialiste des pôles, se révèle aussi championne d’autodérision et d’une extrême attention aux besoins de chacun. Côté cuisine, nous nous régalons des recettes – et du sourire chaleureux – de Dominique Limbour, également cuistot de l’expédition scientifique Tara. 

Entre deux icebergs, Juliette cueille des stalactites pour les glaçons de l'apéro !© Karen Isère 

Elle est secondée par une adorable fée blonde, Maeva, 18 ans, également experte en navigation.

© Karen Isère

En tout, nous sommes treize à bord, et la chance est toujours au rendez-vous. Encadrement humain exceptionnel, immersion dans la nature la plus pure…

© Karen Isère

Au terme du voyage, les mêmes mots reviendront dans la bouche de tous : « C’était si beau que j’ai le sentiment d’avoir rêvé. » 



Carnet pratique
Croisière en péninsule et mer de Wedell
A partir de 9 900 euros.
Agence Grands Espaces
France : 03 80 84 89 91
Suisse : + 41 (0)26 912 37 86
www.grandsespaces.ch

Retrouvez  toutes les images de ce voyage au bout du monde austral
en cliquant sur e lien ci-dessous :
http://www.parismatch.com/Vivre/Voyage/Antarctique-A-la-decouverte-du-sixieme-continent-550846

2 RÉACTIONS

Par Jugulaire Posté le 01/03/2014 à 20h08 
J'étais du voyage. Quand on me demande comment c'était je dis: "je reviens d'une autre planète". J'ai beaucoup voyagé mais la j'ai atteint mon nirvana. Que du beau, que du pur, que du rêve éveillé. Instants magiques partagés avec des compagnons de route agréables, curieux et enthousiastes. Équipage hors normes, compétent, aux petits soins, chaleureux. Aucune tache au tableau de ces paysages immaculés. J'en resterai marqué à jamais.

Par Guidechamonix Posté le 11/03/2014 à 07h57  
Nous revenons nous aussi d'un voyage d'exception sur le Hans Hanson en péninsule antarctique ! Quel voyage... Nous préparons déjà le prochain en Géorgie du sud ! Quelques photos ici: http://www.kailashadventure.com/paysages-antarctique-janvier-2014/

1 comment:

Mathilde PORTAL said...

Bonjour,

Je me nomme Mathilde.

Au cours de mes recherches, j'ai découvert votre site "http://www.libelul64-lavraievie.blogspot.com/" qui a retenu toute mon attention.

Comme je gère des sites de voyages, j'ai pu remarqué que nos sites ont une certaine complémentarité qui attire un même public.

C'est pour cela que je me permets de vous contacter pour vous proposer un partenariat dont le but serait d'améliorer le positionnement de nos sites dans les moteurs de recherches comme Google et de développer leur notoriété.

Dans l'attente de votre réponse, je vous souhaite une bonne journée.

Cordialement,
Mathilde PORTAL